Les enfants nés souvent de l’autre côté de la méditerranée parce que leurs parents y résident de façon permanente, doivent souvent venir au bercail, à la source, pour s’imprégner de leur identité culturelle africaine. C’est la moralité qui se dégage du long métrage « Wallay », du réalisateur Berni Goldblat projeté, le vendredi 9 septembre 2022, aux cinéphiles du centre culturel « Le Centre » de Lobozounkpa. L’histoire se déroule au pays des hommes intègres, le Burkina-Faso, où Ady, âgé de 13 ans, est devenu un enfant insupportable pour son père. Son géniteur, à bout de souffle, décide de confier Ady à son oncle Amadou, résident au Burkina-Faso, le temps d’un été. Là-bas, à 13 ans, on se doit de devenir un homme et cela implique de passer même des rites initiatiques ancestrales. Ady, le jeune branché et businessman de l’hexagone, ne l’entend pas de cette oreille et s’affiche en pied de guerre contre toutes injonctions de son oncle Amadou. Bon gré, mal gré, il va finir par se raviser et suivre les instructions pour mériter de retourner chez son père en France.
« Le comportement de Ady est légitime, parce que c’est un gamin. Ce que j’ai retenu de cette projection, c’est que même si vous avez fait vos enfants à l’étranger, ramener les dans leur pays d’origine pour qu’ils n’oublient pas d’où ils viennent. Même si tu es né à l’étranger, c’est très important de revenir à la racine, à la source. C’est mieux que Ady connaisse les réalités d’où son père a démarré jusqu’à ce qu’il soit ce qu’il est devenu afin que lui-même commence à emboîter les pas à son père. La vie n’est pas du lait », confie le cinéphile Gildas Gbèmavo, à l’issue des 84 minutes de projection du film « Wallay » signifiant « Je te jure » en arabe et tourné au Burkina-Faso en 2017.
L’idée soutenant le programme « Wà Cinéma », organisé en partenariat avec l’Institut Français du Bénin, est de raviver non seulement la culture du cinéma à Lobozounkpa, mais aussi de contribuer à la promotion des productions cinématographiques issues et/ou en lien avec le continent africain.
Edouard KATCHIKPE