Note d’interdiction des scènes de violences et de scandales sexuels : L’hypocrisie collective cède progressivement place à la responsabilité - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde
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Note d’interdiction des scènes de violences et de scandales sexuels : L’hypocrisie collective cède progressivement place à la responsabilité

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Le bon sens s’invite, peu à peu, dans les pratiques pour le bonheur du système éducatif béninois. Le branle-bas soulevé au sein de l’opinion par ces vidéos d’apprenants, exhibant leur nudité, a inspiré bien des commentaires et des réflexions tous azimuts, allant de simples dédains aux invectives parfois osées. Presque tous trouvaient en nos apprenants le diable à abattre, le félin à exterminer de force. Tellement leurs bassesses tranchent avec l’éthique, les valeurs morales et civiques reconnues aux Béninois. Seulement, on n’a pu réussir à aller au tribunal de sa conscience, à s’interroger sur sa part de responsabilité dans cette vague de déviances exponentielles en milieu éducatif. Dans un élan d’hypocrisie collective, on a condamné, insulté, vitriolé sans prendre sa part du ‘’gâteau’’. Autorités, promoteurs d’écoles ou d’établissements, enseignant, parents d’élève ont opiné, mettant largement en indexe l’éducation des enfants, des apprenants. La démission des cercles familiaux, l’environnement social, l’avènement des outils numériques, sont, entre autres, cités comme faisant partie des mobiles de la résurgence des scènes de violences et de scandales sexuels en milieu scolaire. Et pourtant, on a été tous compatissants. L’irresponsabilité, le laxisme, la complaisance, l’indifférence ont été le compagnon de tous les jours de bien d’entre nous, parents, éducateurs, instructeurs. Qu’est-ce qu’on a pu faire pour éviter le chaos ? Il y a bien des familles où géniteurs et enfants se découvrent parfois être dans la même maison sans se voir, des semaines durant, des mois durant. L’école, sanctuaire du savoir et des valeurs, a aussi troqué son rôle d’éducateur à la recherche effrénée de gains. On y instruit plus qu’on éduque ; et les apprenants abandonnés à eux-mêmes, des êtres fragiles dans la tête et dans le corps, portés par les sensations. Et les conséquences sont bien là : les actes de sexe et de violences à l’école. Heureusement, le réveil, fut-il tardif, des hypocrites, permettra certainement de sauver ce qui peut l’être encore, de repositionner les valeurs éthiques et morales au cœur du système éducatif. Et c’est-là l’intérêt et le mérite de cette note d’interdiction du ministre Mahougnon Kakpo.

S. D. Z.

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