Le choix d’une carrière professionnelle n’est pas une sinécure puisqu’elle engage la vie et l’épanouissement personnel. Il est donc important pour tout jeune d’avoir la bonne information afin de ne pas s’égarer. Mieux encore, avoir des repères professionnels s’avère crucial pour visualiser son avenir. L’un dans l’autre, la bonne information et le repère professionnel sont les éléments déterminants pour une orientation scolaire et professionnelle réussie. C’est ce à quoi s’attèle ‘’Les Entretiens de l’Excellence’’, une association et une initiative qui réunit professionnels de divers domaines et jeunes élèves pour lever un coin de voile sur les marches de l’excellence et de l’épanouissement professionnel. Après Casablanca, Tunis, Dakar, Brazzaville, Abidjan et Douala, pour un total de trois mille (3000) jeunes déjà sensibilisés en Afrique, l’organisation a posé ses valises à Cotonou après sa reconnaissance officielle par les autorités Béninoises. Puisque la réussite n’est pas un jeu de hasard, Educ’Action vous envoie à la découverte de cette initiative innovante en tendant le micro à sa présidente Laure Akpodji. Interview exclusive !
Educ’Action : Pourquoi cette initiative de l’association ‘‘Les Entretiens de l’Excellence’’ ?
Laure Akpodji : Nous nous sommes rendu compte qu’au Bénin, les jeunes commencent à réfléchir à leur métier après le Baccalauréat. Nous avons souhaité apporter une information efficace aux jeunes le plus tôt possible afin de les aider à faire leur choix de parcours. Notre cible, ce sont les jeunes de 4ième en 1ière. Il s’agit d’une initiative citoyenne qui existe en France depuis 2008. Elle a pour principe de mettre les jeunes face à des intervenants professionnels de haut niveau de façon à ce que ces derniers puissent expliquer aux jeunes leur parcours, leur montrer que ce type de parcours d’excellence pourrait être à leur portée. Nous avons démarré depuis un an en travaillant d’arrache-pied pour monter l’équipe, rencontrer les établissements et les jeunes qui pourraient être intéressés par l’initiative. C’est un partage d’expériences entre les professionnels et les jeunes qui sont curieux d’en savoir davantage sur les métiers qui les intéressent.
Quels sont les objectifs visés par l’initiative ?
C’est d’abord de sensibiliser les jeunes afin qu’ils n’attendent pas l’après-Bac pour se demander ce qu’ils pourraient faire comme métier. Dès la classe de 4ième ou la 3ième, puisqu’ils ont des Smartphones, ils peuvent faire des recherches sur internet afin de se renseigner sur des métiers dont ils ont entendu parler. La réflexion sur la profession, lorsqu’elle est démarrée plus tôt, permet de réduire les risques de sortie de route, d’erreurs après le Bac. Le deuxième objectif, c’est de pouvoir sensibiliser les parents. Généralement, ils veulent que leurs enfants réussissent mais ne savent pas comment faire. Ils n’ont pas l’information parce qu’eux-mêmes n’ont certainement pas fait ces études-là. Ainsi, quand le parent est informé, il pourra apporter des réponses aux questions de son enfant, l’aider à trouver la bonne orientation et le guider vers la bonne personne. Il s’agit donc d’aider les jeunes à choisir le bon parcours professionnel en leur donnant la bonne information.
Comment cela va-t-il se faire concrètement ?
Il s’agit de réunir des jeunes et des professionnels lors d’un après-midi, dans un établissement prestigieux ou classique. Au cours d’une première plénière, cinq cent (500) jeunes sont réunis autour du parrain ou de la marraine pendant 45 minutes. Mais avec le Coronavirus, nous pensons réunir 100 à 150 jeunes pour une première rencontre et ensuite organiser d’autres rencontres au cours de l’année afin d’atteindre le nombre de cinq cent (500). Après cette plénière d’ouverture, les jeunes sont répartis en groupe de 20 à 25 dans des salles de classe face à deux ou trois intervenants avec lesquels ils vont échanger pendant une heure et quart. Il y a deux ateliers auquel le jeune peut participer. Le premier, c’est l’atelier d’approfondissement. Ici, le jeune a une idée du métier qu’il va faire et il vient approfondir sa connaissance face à un professionnel de la thématique. Puis, vient le deuxième atelier qui est l’atelier de découverte. Il dure aussi une heure et quart. Si le jeune n’a pas été convaincu lors du premier atelier, il peut toujours découvrir un nouveau métier auquel il n’a jamais pensé et qui peut l’intéresser. Il va pouvoir se renseigner lors de ce second atelier. Là, il pourra choisir sa voie.
Quels sont les résultats attendus au sortir de cette journée de sensibilisation ?
Historiquement, c’est une seule édition qui est organisée par an ou tous les deux ans. Nous comptons en organiser plusieurs dans l’année afin d’atteindre le nombre de 500 jeunes. Nous allons sensibiliser de plus en plus de jeunes afin qu’ils choisissent mieux leur parcours. Aussi vont-ils se questionner sur les métiers qui existent dans leur environnement, dans leur pays, les formations qui existent dans la sous-région. On n’est pas obligé d’aller à des milliers de kilomètres pour faire ses études. Nous voulons que le jeune puisse approfondir sa connaissance du métier qu’il a choisi, qu’il puisse le découvrir en interagissant avec les intervenants. Il pourra alors rester en contact avec l’intervenant afin de poser des questions supplémentaires sur le métier et sur ce qui l’intéresse. Cela pourra le conforter dans son choix ou l’orienter vers un autre métier ou quelque chose qui l’intéresse davantage.
Propos recueillis par Adjei KPONON