« La défense de la liberté académique est une priorité absolue de mon action à la direction de Sciences Po. Je remercie France Universités pour sa proposition et sa confiance. Quand les libertés académiques sont attaquées, c’est le savoir, la démocratie et la paix qui sont menacés. Avec ce travail commun, je sais que nous pourrons formuler des propositions fortes pour faire évoluer la situation présente et sensibiliser sur cet enjeu majeur pour l’ensemble de la société. » Ce sont les mots de Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, après sa désignation à la tête d’un groupe de travail sur les libertés académiques.
En effet, c’est dans un communiqué rendu public le 8 février 2023 que France Universités, l’association des dirigeants exécutifs des universités, grandes écoles d’ingénieurs et de commerce, instituts nationaux polytechniques et établissements d’enseignement supérieur et de recherche publics de France, a porté la nouvelle. La faîtière reste préoccupée par l’état des libertés académiques dans l’Hexagone et ailleurs. A cet effet, la mission confiée à l’équipe de Mathias Vicherat est « de réfléchir aux moyens de renforcer et de défendre la liberté académique en France et au sein d’un réseau international d’universités. Il s’agira de formuler des propositions à France Universités, d’ici décembre 2023, afin de tracer des perspectives ambitieuses d’évolution pour l’État, pour la recherche et l’enseignement, et pour les établissements dans le respect de leur autonomie. Le groupe de travail pourra nourrir ses réflexions par des rencontres avec des juristes, des parlementaires, des journalistes et des institutions scientifiques ainsi que des membres de la société civile française, européenne et internationale ».
Le Conseil d’administration, qui a signé le communiqué de l’institution, n’a pas manqué de rappeler que « la liberté d’enseigner, de chercher, de publier et de diffuser les résultats de la recherche, de créer et de transmettre de nouveaux savoirs par l’enseignement, et de remettre en cause les dogmes ou les doctrines établies en encourageant la pensée critique de toutes et de tous – étudiantes et étudiants, enseignantes et enseignants-chercheurs – sont des principes et des valeurs fondamentaux et non négociables ».
Dans le même esprit, France Universités informe que déjà plusieurs institutions, en Europe, comme elle et l’Association of Swedish Higher Education Institutions, demandent l’inscription de la liberté académique dans la Constitution des États. De son côté, le Parlement européen vient d’annoncer la création d’un Forum de la liberté académique et certains parlementaires appellent à introduire la défense de cette dernière dans le Traité européen.
Adjéi KPONON