Déambulation au Carnaval Kaleta de Cotonou : Sur les traces du « Kaletahoun » de Lobozounkpa à Sédégbé - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Déambulation au Carnaval Kaleta de Cotonou : Sur les traces du « Kaletahoun » de Lobozounkpa à Sédégbé

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Sept Kaletas parés de leurs tuniques comme à l’ancien temps sortent du Gbalè (couvent) de circonstance sous escorte des joueurs de tambours et de gons pour se diriger au portail de l’espace artistique ‘‘Le centre’’. Il est 17 heures 18 minutes, le jeudi 1er décembre 2022. C’est la soirée de déambulation des Kaletas et de leur premier spectacle sur la 4e édition du Carnaval Kaleta de Cotonou, qui s’est tenue du 30 novembre au 4 décembre 2022. Après un spectacle de danses et d’acrobaties à la devanture de « Le Centre », c’est parti pour une déambulation de Lobozounkpa jusqu’à Sédégbé. Une vingtaine au départ à la devanture de l’espace culturel, la foule s’est agrandie jusqu’à la trentaine à l’arrivée du convoi au quartier Sédégbé. Les Kaletas délimitent aussitôt autour des rails, les délimitationsde leur « Agoun » (arène) et se livrent à nouveau en spectacle, à proximité d’un conducteur obligé d’immobiliser sa voiture Nissan et un taxi-moto dérouté de sa trajectoire pour l’obliger à faire demi-tour. Un premier Kaleta se détache du convoi pour se diriger vers une concession et monte sur la toiture des toilettes à la surprise générale des locataires plantés devant le portail. Les tambours résonnent encore plus fort comme une injonction au Kaleta à donner le meilleur de lui-même dans l’exécution de sa danse en hauteur. Dans la foulée, un autre Kaleta porté sur deux bois de 2m de hauteur environ, communément appelé « Kpodji Guèguè », forme mystifiée du masque Kaleta, prend d’assaut un poteau électrique. Un, deux et trois mouvements suffisent pour qu’il se retrouve au milieu du poteau électrique pour une série de danses acrobatiques. Depuis la devanture des ateliers de couture, de coiffure, de soudure, de menuiserie et de vitrerie qui entourent l’arène, apprentis et ouvriers multiplient les applaudissements pour encourager les Kaletas dans leurs prestations. Après un quart d’heure de spectacle, la randonnée pédestre reprend pour s’échouer sur le terrain de sport de Sédégbé. Pendant le trajet, c’est le Kaleta qui obtient souvent gain de cause lors d’une partie de discussion avec un passant en vue de lui soutirer quelques jetons. Français et langues nationales sont mis à contribution lors des parties de négociation. Dans une ambiance de convivialité et sans rancune, les passants se plient au désidérata des Kaletas. Sur des chansons populaires des gbétos azos (Zangbéto), de Sagbohan Danialou et autres chansons relevant de la pure tradition de la société des masques, les Kaletas ont rallié, accompagnés des spectateurs dénichés durant leur périple, l’espace culturel « Le Centre » pour un spectacle de « Kalétahoun » comme à l’ancienne. La haie de spectateurs se forme autour de l’arène délimitée dans la cour de l’espace culturel. Les Kaletas dont trois « Kpodji Guèguè » entrent en scène pour livrer une demi-heure de spectacle en vue d’annoncer les couleurs des fêtes de fin d’année.

Edouard KATCHIKPE

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