L’intégration durable du numérique dans l’enseignement dans l’ère post Covid-19. C’est la problématique au cœur de la conférence régionale du Centre de Compétences en Education Numérique (C-CoEN) du CEA Impact. Cette conférence réunissant décideurs politiques et institutionnels, des participants venus des universités du Bénin et de la sous-région s’est déroulée du 28 au 29 avril 2022, à Azalaï Hôtel à Cotonou.
Présenter le contexte de mise en place du Centre de Compétences en Education Numérique (C-CoEN) et les activités réalisées dans sa mise en œuvre ; susciter l’adhésion des partenaires socio-politiques à la mise en place du C-CoEN ; échanger sur les conditions de son développement et de sa pérennisation en Afrique. Ce sont les principaux objectifs de la conférence régionale du Centre de Compétences en Education Numérique (C-CoEN) du projet Centre d’Excellence Africain pour l’impact (CEA Impact). Elle s’est déroulée du 28 au 29 avril 2022, à Azalaï Hôtel à Cotonou. Cette conférence est coorganisée par le Centre d’Excellence d’Afrique en Sciences Mathématiques, Informatique et Applications (CEA-SMIA) du Bénin, et le Centre de Formation, de Recherche et d’Expertises en Sciences du Médicament (CEA-CFOREM) du Burkina-Faso, sous la houlette de l’Association des Universités Africaines (AUA). Durant les deux (02) jours de travaux de cette Conférence internationale, les participants ont échangé autour de la thématique de l’intégration durable de l’éducation numérique dans l’ère Post Covid-19.
« La Covid-19 a eu des impacts sur toute la communauté universitaire. Elle a entraîné la fermeture soudaine des campus universitaires dans toute l’Afrique, perturbant ainsi les études, la vie des étudiants à une échelle sans précédent. C’est pour cela que l’ Université d’Abomey-Calavi (UAC) a accepté appuyer le CEA-SMIA de Dangbo, qui a rédigé le document technique pour soumettre sa candidature, à l’initiative de la création des centres de compétences pour l’éducation numérique », dira la représentante du recteur de l’UAC, professeur Nadia Fanou Fogny, dans son allocution d’ouverture de la Conférence. Au professeur Emile Ouédraogo, le représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Burkina-Faso d’ajouter que, pour la continuité des activités académiques dans ce contexte, plusieurs séances de visioconférence sont organisées avec les présidents et vice-présidents chargés des enseignements, les chargés de missions des institutions dans son pays.
« Nous avons vu naître des initiatives innovantes qui ont permis de poursuivre l’activité d’enseignement et de formation dans ces conditions difficiles. La nécessité d’assurer la continuité pédagogique pendant la fermeture des écoles était devenue une priorité pour les Etats, partout sur la planète », martèle Dr Honorat Satoguina, le représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique du Bénin, avant d’adresser ses mots de remerciement à l’Association des Universités Africaines (AUA), l’Ecole Polytechnique de Lausanne (EPFL), et la Banque Mondiale pour l’initiative de mise en place de centres de compétences en éducation numérique. Une Initiative mise en place en vue d’aider à atténuer l’impact de la Covid-19 sur l’enseignement supérieur en Afrique, et se préparer à de nouvelles normalités.
Des communications développées à la Conférence
Durant les travaux de la conférence, plusieurs communications ont été déroulées. Il s’agit, entre autres, de l’apprentissage en ligne à l’UAC : des défis aux opportunités ; les politiques publiques de transition digitale au Burkina Faso ; la recherche et la formation académique face aux enjeux de la transformation digitale dans la société ; l’intégration durable de l’éducation numérique dans l’ère post Covid-19 : perspective à partir de l’expérience des enseignants sur la continuité pédagogique pendant la Covid-19 ; l’animation d’une classe en ligne ; les opportunités de financement des projets du numérique pour les universités.
Impressions de quelques participants
Dimitrios Noukakis, directeur de projet Education numérique à l’EPFL en Suisse
«En 2021, nous avons lancé un projet en collaboration avec l’Association des Universités Africaines et la Banque Mondiale, pour la création de six (6) centres de compétences en éducation numérique dans le cadre du projet Centre d’Excellence Africain pour l’Impact. A cette conférence régionale de Cotonou, j’ai remarqué un réel engagement, que cela soit au niveau des universités du Bénin, qu’au niveau des universités du Burkina-Faso pour l’intégration du numérique dans l’enseignement. Il y a énormément d’initiatives qui ont été présentées pour que le numérique fasse partie de l’enseignement supérieur, non seulement en situation d’urgence mais aussi dans le quotidien. Il s’agit de changer, de transformer l’enseignement, à l’aide du numérique pour, d’une part, répondre aux problèmes de massification de l’enseignement, et d’autre part, pour améliorer la qualité de l’enseignement. »
Joël Tossa, professeur à l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (IMSP) de Dangbo et coordonnateur du projet CEA-SMIA
«L’Association des Universités Africaines a lancé en juin 2021, un appel à candidatures pour la mise en place des centres de compétences en éducation numérique. Le CEA-SMIA a répondu à cet appel à candidatures et nous avons été sélectionnés parmi les six (6) centres pilotes retenus. Le CEA-SMIA va abriter pour l’UAC, un centre de compétences en éducation numérique. Ce programme rentre dans l’ensemble des projets CEA Impact. Je retiens, au terme de cette conférence, que les collègues sont enthousiastes. Je définis d’abord cet atelier comme celui du lancement des centres de compétences en éducation numérique et en même temps comme l’atelier qui va clore la formation des experts. Cela a été un succès et met en même temps fin à la formation des premiers experts qui sont formés. »
Etienne Gueye, chargé du développement de Vidélio au sein de l’Afrique subsaharienne
«Nous pensons moins à la Covid-19, mais est-ce qu’on est prêt pour une seconde pandémie ? La réponse c’est non ! Des choses ont été faites à la va-vite, rien n’a été concerté, rien n’a été globalisé, rien n’a été mutualisé. Donc, appuyons nous sur cette crise de la Covid-19 pour essayer d’être beaucoup plus armés pour demain. Je suis venu pour prendre en compte les projets en cours dans différentes universités au Bénin, au Burkina-Faso, au Sénégal, etc. J’ai demandé que ces projets soient mutualisés, qu’on puisse regrouper les universités des pays francophones afin de proposer quelque chose de globale pour pouvoir accéder au Fonds européen afin de soutenir les initiatives du numérique.