Devant ma page blanche, je ne sais pas par où commencer. Tellement d’idées derrière la tête et vous devinez qu’elles tournent autour d’un seul thème à savoir l’actualité politique. Comment contribuer à la promotion de la paix, du dialogue et redorer le blason de notre pays. Vous vous dites : voilà un qui va nous débiter les sempiternelles théories sur la paix. Non, je l’avais déjà dit : la paix est dans le pain et dans une cité apaisée.
Dans le contexte politique actuel, deux images hantent mon esprit et qui, pendant longtemps, ont constitué pour moi la politique, notamment au Bénin. Pour la première, je me souviens un soir devant ma télé avec quelques amis suivant un débat politique avec deux députés de ce qu’on a coutume d’appeler la mouvance et l’opposition. Le débat fut houleux et nous y participions avec vigueur. Certains ne finirent même pas leur verre et on se sépara presque ennemis. Le lendemain, quelle ne fut ma surprise de retrouver dans un restaurant huppé de la capitale béninoise, ces deux députés qui avaient brouillé de vieux liens d’amitié, bras dessus dessous venant manger ensemble et se gausser de leur comédie d’hier. Ah bon ! La politique est un jeu, un débat d’idées autour duquel le peuple crédule devrait plutôt chercher son pain quotidien et laisser les amis politiques faire leur cinéma.
La seconde image fut belle : avez-vous jamais rencontré deux caravanes d’opposition pendant une campagne électorale dans les rues de Cotonou ? Dans ces longs camions ouverts où chaque camp vantait ses mérites, je fus témoin d’une rencontre mémorable. Les deux camions se trouvant chacun de l’autre côté de la voie à un carrefour, s’arrêtèrent. De part et d’autre, on fit beaucoup de bruits comme si la campagne devrait se décider là ! Chaque camp descendit sur le terre plein et alors les danseurs et danseuses entrèrent en action pour montrer leurs techniques à tour de rôle. Pour finir, on se mélangea, on échangea des fanions et tenez-vous bien, même des tee-shirts à l’effigie de l’adversaire. Je me dis ce jour que le Bénin et surtout le peuple avait compris ce que c’était que la démocratie à savoir le dialogue, le respect mutuel et surtout la paix.
Ce sont ces deux images qui fondent notre démocratie que je voulais partager avec vous pour vous demander comment revenir à cela avant de trouver et de lire un texte admirable écrit par un certain Lionel Zinsou, citoyen béninois, qui, avec simplicité et subtilité sans aucune phraséologie inutile, a analysé et donné la solution à la situation que nous vivons.
En ce temps d’examen, je me propose d’amorcer une étude de ce texte qu’on se doit d’intituler «vérité et réconciliation». Je me demande, admirateur osant timidement déclarer mon amour pour ce chef d’œuvre, combien de temps, il aurait fallu pour l’écrire. J’ai lu beaucoup d’appels à la paix, plein de rancœurs, de rancunes, de ressentiments et même de générosité. Pour la plupart, je n’ai pas pu finir de les lire, car je trouvais qu’on n’allait ni à l’essentiel, ni à la solution objective.
Un petit texte et tout est dit : nous avions regardé un grand homme passer dans ce pays et nous ne l’avions pas vu ; nous avions écouté un personnage du consensus et du développement, nous ne l’avions pas entendu. Maintenant, il nous revient, simple citoyen béninois pour expliquer, qu’il faut faire attention aux rancunes et aux rancœurs qui risquent de nous suivre et de nous poursuivre pendant longtemps sinous ne comprenons pas que la paix va avec le droit, les reformes vont avec les libertés publiques.
Je ne pourrais pas aller plus loin dans ce texte, car sa richesse ne pourrait pas rester dans ces petites lignes. Je retiens d’abord et avant tout « qu’en mai 2019, il faut un geste fort. »
Ce geste appartient à toute la classe politico-sociale et cela va consister à s’asseoir autour de quelques tables, et se dire la vérité sur l’origine de la situation que nous vivons et grâce au génie béninois avoir ce que quelqu’un a appelé «le courage et l’audace de humilité» de redorer le blason du génie béninois.
Mais surtout, n’oublions pas d’associer au besoin Zinsou, le citoyen béninois en attendant mieux avec lui un jour peut-être.
Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe
