Un Timonier National pour l’Office du BAC! - Journal Educ'Action

Un Timonier National pour l’Office du BAC!

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Je voudrais évoquer une institution qui fait notre fierté aujourd’hui au Bénin, à savoir l’Office du BAC! Je regarde, je constate, je soupèse et je compare avec d’autres, moi qui ai eu la chance de voyager et surtout de m’intéresser à d’autres actualités que celles politiques. Le BAC béninois est l’un des plus crédibles (sinon le plus crédible!) en Afrique et ailleurs. On l’obtient à la sueur de son front: Il n’est pas un concours, c’est vrai mais il n’est pas non plus simplement un examen; il est l’examen de référence. On se surprend à se demander comment on est arrivé à cette excellence, nous qui n’avions souvent que le talent de parler pour ne rien prouver, d’écrire des documents inutiles et de s’invectiver pendant que les autres peuples, plus solidaires progressent.
Je me désole presque d’évoquer cette réussite car, je ne voudrais pas mettre en exergue cette institution pour lui porter la poisse. Mais je sais que pour une fois, le Seigneur et les mânes de nos ancêtres sont avec nous. Vade retro satanas!
On se rend compte qu’avec le temps, cet examen s’est structuré et est devenu consensuel avec les différentes parties prenantes à savoir l’Etat, l’administration du BAC et les partenaires sociaux qui s’écoutent pour le bien de nos enfants.
A la manière d’un royaume qui s’est construit avec des rois forts et rigoureux (Je me souviens d’un Directeur de l’OB dont le fils a échoué à l’examen!) et d’autres moins importants, nous sommes aujourd’hui arrivés au summum de cette civilisation du BAC où nous retrouvons un ‘’Prince démocratique’’ qui a su fédérer tous les partisans. Avec des autorités qui, il faut le reconnaître, au fil du temps, ont compris les enjeux et ont soutenu le processus, le BAC se fait chaque année sans anicroche avec cette impression que c’est tellement bien rodé, que cela coule de source. En fait, il n’en est rien: C’est toujours l’expression d’un effort concerté avec des hommes de l’ombre rompus eux aussi à la tâche et qui jouent chacun sa partition. Alors, on arrive au maestro, au Prince qui dirige avec efficacité, humilité et sourire, le DOB. Il est toujours et partout à la fois, donnant les ordres avec simplicité et mesure mais surtout déconcentrant et décentralisant l’autorité de telle façon qu’il ne lui reste qu’une chose à faire à savoir remercier chacune, chacun et tous de jouer juste, de tenir sa place.
Dans d’autres contrées, on aurait plutôt parlé de lui comme le Timonier National qui, à la manière des vieux loups de mer, embarque les marins, les passagers et les marchandises pour une traversée toujours périlleuse et exaltante du navire BAC qui arrive toujours à bon port.
Au fond, le BAC béninois est l’expression de ces choses que nous cherchons ardemment dans ce pays à savoir la démocratie et le consensus; cette démocratie qui fait que tous les candidats ont les mêmes droits et sont logés à la même enseigne de telle façon que chaque élève béninois reçoit et accepte son résultat et ce consensus sans cesse menacé à travers les revendications syndicales (Conetra, Conero, etc.) et corporatistes (professeurs d’universités, inspecteurs, enseignants de matières diverses) qui émaillent et orientent mais qui, au finish, s’harmonisent à travers les concertations perpétuelles. Attention, je ne parle pas ici de politique, mais de vivre et faire ensemble.
Nous ne pouvons nier que cet examen a déteint sur les autres CEP, BEPC et même sur les concours et autres tests de telle façon que les résultats de ces différentes activités augmentent en crédibilité. Je gage qu’une telle entreprise usant de grands moyens financiers doit intéresser un grand ensemble de fainéants, de cuistres et autres personnes de cet acabit qui devraient, depuis un bon moment, avoir déposé leurs candidatures en leur qualité de fidèles partisans, de diplômés toujours à l’affut de manne financière, à la manière des spécialistes de l’hydraulique villageoise (PPEA2) ou médaillé du mérite agricole (machines agricoles), cherchant ardemment ce fauteuil dont ils ne mesurent ni le péril, ni les mérites.
Je voudrais rêver qu’au moment de passer la main, car tout homme se devrait de s’arrêter un jour, on lui permette de choisir son temps et désigner son successeur à travers le peuple de ses fidèles qu’il a formé pour que vive et se pérennise toujours cette œuvre maitresse: Le BAC.

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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