Peu à peu, le système éducatif mal-en-point, se stabilise, se métamorphose, en s’inspirant des intensions et de la vision des gouvernants qui rêvent d’une éducation de qualité pour les enfants béninois. Sous la pression verbale via les grognements radiophoniques et les marmonnements publics de ces populations à majorité non scolarisées et analphabètes, des décideurs politiques et éducatifs, spontanément ou mollement gagnés par une dose appréciable de conscience civique et responsable, se ressoudent à aller dans le sens souhaité pour, in fine, impacter sérieusement et profondément la génération actuelle et celle à venir d’apprenants. D’ailleurs, Jean Bodin, économiste et intellectuel français, disait déjà, il y a cinq siècles : « Il n’y a de richesse, ni de force que d’hommes ».
Ici, il s’agit d’hommes de qualité, des bâtisseurs et non des ripoux, saisis d’un fort patriotisme et prêts à se démultiplier intellectuellement et techniquement, pour la construction de notre pays de rêve. Et pour ceux qui font l’effort comme moi de voir échapper les premières intensions révolutionnaires, le Conseil National de l’Education – Nouvelle génération a récemment pris forme et corps avec en son sein des acteurs certainement rompus de la chose éducative. Dotés de la superbe puissance, ils ont l’imparable mission d’aider, au niveau décisionnel, à asseoir les fondements d’une éducation qui rime avec les fortes ambitions de développement du moment, qui tendent à se généraliser, au fil des jours, semaines, mois et années. Non loin de là, et donc tout prêt, dans les sous secteurs d’Enseignements, des batteries de réformes sont appliquées et le Bénin vit à l’ère du changement éducatif. Lentement et sûrement, le système est remis en cause avec des approches nouvelles en perspective pour enfin calquer le modèle éducatif sur les réelles contraintes de développement économique, sociopolitique, culturel et sportif.
Parlant de culture et du sport, deux disciplines éducatives de taille, aujourd’hui sources de devises économiques pour les nations émergentes, le Bénin décide d’arpenter les sillons des classes culturelles et sportives pour formater autrement les apprenants d’un lendemain nouveau. Les vastes chantiers de recrutement, de formation, de bonification et de redéploiement d’enseignants ne s’estompent guère avec des objectifs bien précis : couvrir l’entièreté de nos circonscriptions scolaires d’encadreurs intellectuellement et pédagogiquement bien affinés pour des rendements de qualité.
On peut se convaincre donc que des pas, l’un après l’autre, se posent assurément pour progressivement améliorer le système éducatif béninois. Et dans cette longue marche vers la modernisation, la rationalisation d’un secteur éducatif encore à la traîne, quel doit être intrinsèquement l’accompagnement des apprenants ? Très souvent, on n’en parle pas ou parfois, on en parle très peu. L’apprenant comme matière à subir et surtout à bénéficier de la transformation du système, doit également présenter une posture atypique et perméable à la conversion.
De plus en plus, nous avons des apprenants, filles comme garçons, moins responsables à tout point de vue. Ils sont moins regardant sur leur propre être, et moins engagés sur les tâches qui incombent à la communauté à laquelle ils appartiennent et dans laquelle ils vivent. Cela pourrait bien vous surprendre ; mais non ! Déjà, dans le cercle familial, ils sont transparents, moins déterminés mais exigeants sur des droits : l’argent du petit-déjeuner, l’argent de porche, les accessoires, le plaisir, etc. Ils veulent le beurre et l’argent du beurre. La dernière fois, au détour d’une petite discussion avec mon garçon de 12 ans, en classe de 4ième, le petit audacieux, après le dîner du soir, me réclame son vélo alors que la maison se situe à moins de dix minutes de marches de son établissement. Bref, il souhaiterait faire comme bon nombre de ses camarades dont les parents jouissent des conditions plus coquettes.
Nos apprenants, nos enfants, refusent tout compromis ; je dirai s’isolent de tout au point de renoncer au vital qui conditionne leur réussite scolaire. D’autres, totalement irrévérencieux, s’opposent à la volonté parentale, trouvant refuge dans la mauvaise compagnie avec à côté la petite fille du quartier ou de l’école, découvrant et fumant en duo la « chicha » (cette pipe à eau permettant de fumer du tabac). Et c’est cela le modèle d’enfants qui pullulent aujourd’hui dans nos rues, dans nos maisons, totalement ignorants des priorités et du monde réel.
En réponse aux efforts décisionnels de recoller les morceaux du système éducatif actuel mal-en-point, il faut des apprenants d’un type nouveau, mieux soignés et aguerris dans la tête, volontaires, consciencieux et engagés, mus par le travail bien fait, la réussite scolaire et la reconnaissance des efforts des aînés, des parents. Ils doivent surtout s’impliquer avec respect et comprendre les enjeux de l’école de demain, celle qui se construit tout doucement sous leurs yeux. C’est une question de vie tout simplement.
Un nouveau type d’apprenant !
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