Trois semaines après la réouverture des collèges et lycées, les candidats au BEPC et BAC ont planché pour le compte des examens blancs nationaux. La phase de correction des copies commencée aussitôt a permis de se rendre à l’évidence du niveau des apprenants après deux mois de suspension des activités pédagogiques. Votre journal Educ’Action a fait le tour de quelques centres de correction dans l’Atlantique et le Littoral pour s’imprégner du visage des résultats. Reportage !
Les candidats aux examens blancs nationaux du BEPC et du BAC n’ont pas été à la hauteur des attentes de leurs enseignants. C’est ce qu’il convient de déduire des propos des différents correcteurs approchés lors de notre descente dans les Collèges d’Enseignement Général de Tankpè et de Ste Rita, respectivement le mercredi 10 et le jeudi 11 juin 2020. Situé dans le département de l’Atlantique, le CEG Tankpè clôturé par des claies n’a pas encore ouvert les portes des classes de Terminale pour accueillir les potentiels candidats du Baccalauréat. Ici, les apprenants ont eu droit seulement à l’examen blanc du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). « Globalement, au niveau des mathématiques, le taux de réussite est de 6,83% et celui de la Physique Chimie et Technologie est de 19, 77%. Les matières littéraires sont dans l’ordre de 25% à 30 % à part l’Espagnol et l’Allemand où les candidats ont atteint environ 91% », a confié, le visage à moitié couvert de bavette, Norbert Doussoh, censeur du CEG Tankpè avant d’ajouter que les apprenants ont souvent du mal à s’en sortir dans les matières scientifiques. Si au CEG Tankpè, les candidats au BEPC n’ont pas pu avoir la moyenne dans les matières scientifiques et littéraires, c’est le contraire au CEG Ste Rita. Ici, après la correction des épreuves de lecture, le constat est acceptable. « Nous avons fini pour ce qui est du Moderne Long. Nous tournons autour de 50, 87%, mais pour le Moderne Court, on peut espérer un taux autour de 50 % et 60%. C’est encourageant parce que pour des candidats qui sont restés à la maison deux mois sans suivi, ils ont quand même retenu quelque chose », s’est réjouie Estella Houngnihin, présidente de la sous-commission de correction des épreuves de lecture du BEPC blanc national au CEG Ste Rita. Tout en rassurant les candidats n’ayant pas franchi le seuil de la moyenne, Estella Houngnihin, animatrice d’établissement en français au CEG Ste Rita, affirme que l’Etat ne va proposer que les épreuves à leur portée le lundi 13 juillet prochain, date de l’examen officiel du BEPC. Pour ce qui est du baccalauréat, les matières scientifiques restent une difficile équation à résoudre par les candidats.
Les matières scientifiques, la bête noire des candidats …
Les notes de l’examen blanc national du Baccalauréat D en Physique-Chimie et Technologie laissent à désirer. « En ce qui concerne la série D, les notes ne sont pas bonnes. Donc, c’est une alerte. Je crois qu‘il reste encore un peu de temps pour que les professeurs aillent vers l’essentiel afin d’améliorer le niveau des candidats », fait savoir, déçu, Nestor Agbidinoukoun, président de la sous-commission de correction de la PCT. Même son de cloche dans la discipline des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) du Baccalauréat D. « Dans l’ensemble, le résultat n’est pas du tout bon. La prestation de nos apprenants n’est pas ce que nous attendions. C’est vrai que les épreuves sont à leur portée, mais les apprenants n’ont pas travaillé véritablement comme on le souhaite », a déclaré, la voix étranglée, Juachim Otchofaye, professeur certifié des SVT et contrôleur pour la circonstance. Par ailleurs, Nestor Agbidinoukoun, professeur de PCT, a tenté de jouer à la carte de l’orientation dans sa discipline. « Il y a quand même un certain nombre de connaissances techniques qui sont incontournables pour le Baccalauréat D. Quand je prends la chimie de la D, c’est une chimie qui respecte les contenus notionnels. L’essentiel est de savoir que la situation d’apprentissage 1 vient au BAC. On ne peut pas donner une épreuve de PCT au Bac sans faire recours à la situation d’apprentissage 1. Les enseignants doivent donc axer leurs révisions sur cela », recommande-t-il à ses pairs. L’avènement du coronavirus n’a-t-il pas joué un rôle dans le faible résultat des apprenants ? L’arrêt temporaire des activités pédagogiques n’a-t-il pas participé à la baisse du niveau des candidats ?
Des séances de renforcement pour corriger les résultats imputables à la crise sanitaire …
A moins de quelques semaines des examens officiels nationaux du BEPC et du Bac, selon les enseignants, les séances de renforcement seront la panacée pour relever le niveau des différents candidats. « Nous avons demandé aux animateurs d’établissements de faire des sujets de révision quitte à les dérouler dans toutes les classes pour améliorer le niveau des apprenants. Nous allons continuer à les conscientiser, à travailler. Ils ne sont pas encore prêts », lâche le censeur Norbert Doussoh avant de reconnaitre que la suspension des activités pédagogiques liée à la crise sanitaire a impacté les résultats des candidats aux examens blancs nationaux. « Avec les révisions que nous ferons, je pense qu’il ne doit pas y avoir d’inquiétudes. Ce que j’ai à dire à ceux qui n’ont pas eu la moyenne, c’est que l’Etat n’est pas là pour leur faire du tort. L’Etat a conscience qu’il y a quelque chose qui s’est passée et qui a bouleversé l’année scolaire », se rappelle, à son tour, Estella Houngnihin, animatrice d’établissement en français en service au CEG Ste Rita. Pour Juachim Otchofaye, professeur certifié des SVT, le niveau des apprenants n’était pas rassurant bien avant la période du Coronavirus. C’est après le confinement, ajoute-t-il, que le niveau des apprenants a chuté considérablement.
Enock GUIDJIME
