Une pirogue d’embarcation légère termine sa course sur la rive pour y vider ses passagers, tous enfants et adolescents. Puis une deuxième, une troisième pour la même croisière. Nous étions le samedi 14 mars 2020 à l’embarcadère de Sô-Ava, un village lacustre avec des attraits touristiques, situé dans la commune d’Abomey-Calavi, département de l’Atlantique. Les garçons de l’école de cirque Nu Dagbé, endurants, s’apprêtaient à offrir un spectacle de cirque aux populations lacustres de Sô-Ava vivant dans des maisons et cases sur pilotis.
20 heures passées de 17 minutes, les rideaux s’ouvrent sur un spectacle qui comptait déjà ses premiers spectateurs. La scène de circonstance reçoit ses premières lumières de projecteurs, facilitant l’installation des membres de l’orchestre qui accompagnent les garçons de Nu Dagbé. Le décor ainsi réalisé, place donc au spectacle. Dans leurs uniformes de spectacle, les garçons multiplient les roulades, enchaînent les acrobaties, les jongleries. Massues, chapeaux et boules s’alternaient dans l’air, décrochant les ovations du public fasciné par le talent des garçons. « Est-ce vraiment des Béninois qui réussissent le cirque comme des Blancs », s’interroge un septuagénaire, natif de Sô-Ava. Sur la scène, les garçons endiablés dédoublent leurs efforts à travers les disciplines du cirque. Plusieurs tableaux se dessinent et se suivent pour le bonheur des populations composées d’hommes et de femmes, de vieux et jeunes, d’enfants et d’adolescents. Après plus d’une heure de spectacle, les projecteurs s’éteignent laissant un goût de forte sensation aux plusieurs centaines de spectateurs. « Vous avez assuré ! », exclame un adolescent, heureux d’avoir vécu un beau spectacle d’art de cirque.
La prochaine étape de la tournée appuyée financièrement par Culture At Work Africa et la Fondation Camaro d’Allemagne, est prévue pour le 20 mars 2020 à l’Institut Français à Cotonou.
Edouard KATCHIKPE