Table ronde sur le maintien des filles à l’école dans le Couffo : Des mesures correctives adoptées pour propulser leur scolarisation - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Table ronde sur le maintien des filles à l’école dans le Couffo : Des mesures correctives adoptées pour propulser leur scolarisation

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Le maintien des filles à l’école dans le département du Couffo préoccupe les acteurs de l’éducation. Ils se sont retrouvés autour d’une table ronde, le vendredi 24 février 2023, à l’Hôtel Yésuleme de Klouékanmey. Cette rencontre organisée sous l’initiative de la Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT), en collaboration avec la préfecture du département du Couffo, est à la recherche des solutions audacieuses pour contrer ce phénomène de déperdition scolaire.

Des obstacles persistent et affectent toujours les efforts consentis en vue de maintenir les filles à l’école dans certains départements du Bénin. Dans le département du Couffo, pour le compte de l’année scolaire 2021-2022, les statistiques révèlent un taux de scolarisation des filles de l’ordre de 83,85% contre un taux d’achèvement de 32,86%. La question du maintien des files à l’école se pose et interpelle les acteurs du secteur de l’éducation. Ils ont décidé de se retrouver pour y apporter des solutions hardies en vue de changer la donne. Sous l’initiative de la Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT) en collaboration avec la préfecture du département du Couffo, les acteurs de l’école ont convergé les idées pour la cause des élèves filles du département. A l’occasion, les participants composés des chefs de régions pédagogiques, de conseillers pédagogiques, de directrices d’écoles, d’enseignants, des parents d’élèves et des élèves ont énuméré les causes du faible taux de fréquentation scolaire des filles. S’intéressant à l’avenir scolaire des filles dans les communes de Toviklin, Klouékanmey, Lalo et Djakotomey, les participants ont envisagé des stratégies nécessaires à mettre en œuvre aux fins de surmonter les obstacles liés au maintien des filles dans les classes. Il est urgent, estime Aimé Akakpo, premier adjoint au maire de la commune de Klouékanmey, d’agir afin que les élèves filles puissent continuer par étudier et rester dans le système scolaire. La main sur le cœur, Epiphane Azon, président de la Fédération Nationale des Associations des Parents d’Elèves et étudiants du Bénin (FENAPEB), s’engage à jouer sa partition. Celle de poursuivre la sensibilisation en vue d’amener les parents à laisser les filles aller très loin dans les études.
« La CBO-EPT en collaboration avec le préfet du département du Couffo organise cette rencontre départementale sur financement du Programme Education Out Loud (EOL/OC1-2), dénommé PARISC 2022-2023 au Bénin, afin de rechercher les causes profondes qui expliquent le faible taux de fréquentation scolaire des filles dans le département du Couffo, de les adresser et d’envisager la mise en place de nouvelles stratégies pour palier ce dysfonctionnement à travers le partage de bonnes pratiques et les expériences réussies en faveur de l’éducation des filles », a martelé Thomas Cossi Akakpo, président du Conseil d’Administration de la CBO-EPT, renseignant ainsi sur les motivations de l’organisation de cette table-ronde. Cette rencontre fait suite à la séance départementale de redevabilité autour des indicateurs de performances de l’éducation, tenue le 11 octobre 2022 où les acteurs éducatifs au niveau du département ont formulé des recommandations sur la promotion de l’éducation des filles.
Avoir un taux d’achèvement intéressant dans le Couffo préoccupe Christophe Mégbédji, l’autorité préfectorale qui plaide pour un meilleur encadrement des élèves surtout des filles, afin que les années à venir, le sourire soit sur toutes les lèvres.

Des bonnes pratiques pour maintenir les filles en classe dans le Couffo

Répartis en deux groupes pour des travaux en atelier, les participants à la table ronde ont procédé à l’identification des dysfonctionnements qui sapent le maintien des filles à l’école. Au nombre de quelques facteurs évoqués, on peut citer l’insuffisance d’infrastructures sanitaires appropriées à l’hygiène des filles ; l’enlèvement des filles pour le mariage forcé, la non-application des dispositions 4, 5, 10 et 11 des normes pour une Education de Qualité Fondamentale (EQF), la relation parfois trop poussée entre les élèves filles et certains enseignants ; l’inconscience de certaines filles ; la surcharge des travaux domestiques qui empêchent des filles de se concentrer sur les études et occasionnant une contreperformance voire l’abandon des classes. Comme solutions aux différents problèmes soulevés, certaines ONG et les participants ont partagé des expériences de bonnes pratiques et des mesures correctives en vue d’améliorer la situation de la scolarisation des filles dans le département du Couffo. Une feuille de route avec la priorisation des actions à mener pour le maintien des filles et pour contrer l’inégalité sexiste est également envisagée.

Avis de quelques participants

Angèle Mintchonhoun, directrice du CEG Hagoumey

«Cette table ronde est une bonne initiative parce que dans le Couffo, à la fin de l’année, on remarque que beaucoup de filles abandonnent les classes pour plusieurs raisons. A la fin de cette table ronde, nous avons vu que le gouvernement fait beaucoup de choses pour maintenir les filles à l’école. Mais comme on le dit souvent, tant qu’il reste à faire, c’est que rien n’est encore fait. En tant qu’enseignante et parent, nous allons sensibiliser les enfants, surtout les filles. »

Sotima Espérance Demate, responsable suivi-évaluation à DEDRAS-ONG

«C’est pour moi un honneur de participer à cette table ronde à Klouékanmey. Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt tout ce qui a été dit à cette grande rencontre qui a accouché d’un certain nombre de recommandations. Nous avons passé au peigne fin un certain nombre de problèmes qui minent le secteur de l’éducation. Nous avons retenu que les collectivité doivent aussi jouer leur partition pour que nous puissions relever le défi du maintien des filles à l’école. »

Moussa Danladi, conseiller en technique de plaidoyer et communication au programme CLE Bénin

«C’est une thématique qui nous tient beaucoup à cœur, le maintien des filles à l’école dans ce département. C’est une occasion très importante et j’ai pu constater que tout le monde est resté actif pour faire de cette thématique, une réalité. Cela a permis à chaque personne de donner son point de vue par rapport à cette thématique, d’essayer ensemble de trouver des solutions pour résoudre ce problème qui fait que la marginalisation des filles devient très récurrente dans notre société. »

 

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