En fin de formation à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature à l’UAC, les étudiants de la filière Gestion du Patrimoine Culturel ont soutenu leur mémoire de Master les jeudi et vendredi derniers. Cette première promotion de gestionnaires de patrimoine culturel sur qui repose l’espoir du Bénin culturel, en attendant la sortie de la deuxième promotion en 2015, aura la lourde mission d’apporter son expertise et savoir faire pour la sauvegarde, la conservation, la protection et la gestion des biens et sites du patrimoine culturel béninois.
Deux (02) ans déjà que l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), à travers sa filière Gestion du Patrimoine Culturel, s’est engagée résolument dans le processus de formation d’un nouveau type de gestionnaires du patrimoine culturel aux fins d’apporter sa contribution et trouver une solution aux problèmes de pénurie de cadres avérés et assermentés dans le secteur culturel. L’accès à cette formation de genre particulier qui était exclusivement domiciliée à l’Université d’Alexandrie en Egypte, n’était pas aisé aux étudiants africains, en l’occurrence Béninois qui souhaiteraient, quand même, poursuivre leurs études dans ce secteur culturel qui, dans la pratique quotidienne, est majoritairement pris d’assaut par des personnages d’un niveau d’instruction limité. D’ailleurs beaucoup arriment le manque de visibilité du secteur culturel en tant que produit de développement avec la carrure de ceux qui l’animent, les artistes… Mais depuis l’an 2011, la filière Gestion du Patrimoine Culturel a été déconcentrée avec l’ouverture de son nouveau département L’ENAM à l’Université d’Abomey-Calavi. Sous la houlette de professeurs assermentés majoritairement formés à l’étrangère, les 13 étudiants de la première promotion de Master en Gestion du Patrimoine Culturel ont reçu une formation affinée pouvant leur permettre de mieux servir le secteur. Et d’ailleurs, ils en ont donné la preuve lors de leurs soutenances respectives les jeudi 14 et vendredi 15 Novembre derniers. Devant divers jury, ces 13 apprenants qui partent laissant ainsi leur place à 13 autres pour la deuxième promotion, ont présenté leurs travaux de recherche diversement appréciés. Ils ont abordé diverses problématiques sous forme de thèmes de recherche. On peut évoquer, entre autres, « la protection et la gestion du patrimoine culturel du Bénin à travers la valorisation du site paléométallurgique de Goundoudji », « la contribution à la sécurisation des musées au Bénin : cas du site des Palais Royaux d’Abomey », « la contribution à la mise en place du partenariat musée-école », « la sauvegarde du patrimoine afro-brésilien : cas de la danse bourrian », « les enjeux de la gestion de la route de l’esclave et la problématique de sauvegarde des savoir-faire traditionnels de gestion du patrimoine architectural au Bénin ». Professeur Caroline Gaultier d’origine française, chargée de mission à la Direction des Musées de la France, et l’un des artisans de l’ouverture de cette filière à l’ENAM, a rallié Cotonou pour la circonstance et a été même faite présidente de plusieurs jurys. Au terme de ces exercices à la fois intellectuel et scientifique, les 13 étudiants s’en sont sortis brillamment. L’un d’eux, capitaine de la gendarmerie, a séduit le jury qui lui attribue la note 17/20 avec recommandation de publication de son travail de recherche. Pour cette première expérience, le résultat a été totalement éclatant et motive la poursuite de cette formation aux fins de doter le patrimoine culturel béninois de cadres expérimentés. Surtout que pour l’heure, le Bénin n’a réussi à faire inscrire sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité qu’un seul bien dans la catégorie du patrimoine culturel matériel, il s’agit du site des palais royaux d’Abomey.
Réalisation :Edouard KATCHIKPE