Soutenance de la première promotion de thèse à l’UNSTIM : 12 docteurs entrent dans l’histoire - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde
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Soutenance de la première promotion de thèse à l’UNSTIM : 12 docteurs entrent dans l’histoire

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Après quatre ans de dur labeur sur le terrain et dans les laboratoires, c’est l’heure de la jubilation pour les douze premiers docteurs de l’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM) d’Abomey. Avant de sauter de joie, ils ont subi le rigoureux exercice académique de soutenance de thèse devant les jurys constitués pour la circonstance, du jeudi 26 au samedi 28 janvier 2023. Devant parents, amis, invités et enseignants-chercheurs de divers grades, ils ont rivalisé d’ingéniosité pour séduire les jurys en défendant avec éloquence et maestria leurs travaux de recherche dans les salles du campus universitaire d’Abomey.

«Du courage ! Ne sois pas stressé ! Ça va aller ! Tu vas t’en sortir ! Tu t’es bien préparé, tu n’as pas à t’inquiéter ! Grand frère, ça va passer comme une lettre à la Poste ! » Les mots et expressions familières n’ont pas manqué pour encourager Ismaël Batcho. Dans quelques instants, il va dire la science, et rien que la science, pour convaincre les cinq membres de son jury de soutenance de thèse. Costume bleu foncé, chemise blanche et cravate noire, il promène son regard tour à tour sur son ordinateur, le public et la table du jury. C’est l’heure ! Le silence qui tombe sur la salle annonce l’entrée du jury. La démarche solennelle, vêtus de leurs toges académiques, le manuscrit de thèse en main, les membres du jury entrent dans la salle avec à leur tête, le professeur Joachim Djimon Gbénou, recteur de l’UNSTIM. Avant l’exercice, il avait déjà rassuré les impétrants et leurs parents lors de la cérémonie officielle de lancement fort simple. « Aux candidats, je vais leur demander de ne pas avoir peur. Tout le monde est passé par-là ! Ne laissez pas l’adrénaline monter. Maîtrisez votre stress et vos émotions. Après trois heures de dur labeur devant un jury de cinq professeurs titulaires, maîtres de conférences de renom, vous allez sortir gagnant ! », a rassuré le recteur, qui officie dans la salle en qualité de président du jury. Pour la circonstance, l’école doctorale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STIM) de l’UNSTIM a mobilisé des enseignants du Burkina Faso, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Cameroun, du Togo, de la France et du Bénin. Après les formalités administratives, le président a autorisé le candidat à faire sa prestation.

L’UNSTIM produit ses premiers docteurs et rejoint la cour des grands

« Le jury a délibéré et a décidé d’accepter votre travail et vous a décerné le grade de docteur de l’UNSTIM d’Abomey, dans la spécialité botanique, écologie et génétique forestière avec la mention très honorable ». À l’écoute de ces résultats lus par le président du jury, le stress disparaît du visage de Ismaël qui affiche un grand sourire. Sujet d’actualité traitant des problèmes de santé, manuscrit de bonne qualité, éloquence dans la parole, qualité du sérieux du travail expérimental pluridisciplinaire, respect du temps de présentation, bonnes qualités pédagogiques, réponses précises aux questions posées, maîtrise du sujet, conclusion assortie de perspectives, sont autant de qualités reconnues à Ismaël, à son travail et à sa prestation. C’est sur des salves d’applaudissements que le public a accompagné le port de toge au nouveau docteur dont le thème de la thèse, dirigée par Dr (MC) Eben-Ezer BK Ewédjè a été reformulé ainsi : « Diversité et ethnobotanique des plantes aphrodisiaques du Bénin ».
Une trentaine de minutes plus tard, c’est le même exercice dans la grande salle du rez-de-chaussée. Là, c’est Mansouratou Bétira qui a planché devant le jury présidé par le professeur Lamine Said Baba Moussa. Le thème de sa thèse est « Evaluation des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires des extraits de Annona muricata Linn, Launaeantaraxacifolia (Willd) Amin es C. Jeffrey et Tridax procumbens Linn pour la prévention de l’athérosclérose et des maladies cardiovasculaires ». Signe annonciateur de la proclamation des résultats, la procession du jury qui entre dans la salle joliment décorée laisse planer l’inquiétude sur les visages du public et de l’impétrante. La lecture du procès-verbal de délibération se solde par l’annonce que Mansouratou est désormais docteure de l’UNSTIM avec la mention très honorable, et les félicitations orales du jury. Dans sa robe marron ceinturée à la taille, c’est avec une grande liesse du public qu’elle a, elle aussi, revêtu de la toge académique.
Ainsi, les uns après les autres, les douze pionniers de l’UNSTIM sont passés, avec à la clé, le grade de docteur. Après ces soutenances, les principaux acteurs ont donné leurs impressions.

Les 12 premiers docteurs de l’UNSTIM

IBRAHIM AMADOU Ousséni
FAGBEDJI Rose Fernande
GOUDE Arnaud
SOMAHIN Richard
BATCHO A. Ismael
OGAN E. Paul
LOKONON Jacques Ezechiel
DEHOU Jésuton René
SETON Santorin
BETIRA Mansouratou
TOGBENON Alain
IDANI CHABI Alassane

Impressions de quelques lauréats et accompagnateurs

Professeur Joachim Djimon Gbénou, recteur de l’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM) d’Abomey

«L’impétrant a pu toucher du bout des doigts les plantes que nos parents utilisent dans nos villages. Il a mis en exergue un certain nombre de plantes, un certain nombre de recettes que les tradithérapeutes, les herboristes, les parents utilisent. Son document vient à point nommé. Il peut être un recueil, un document de base pour la population béninoise en ce qui concerne les problèmes sexuels.

Président du jury, Professeur Lamine Said Baba Moussa, (UAC)

«C’est une joie immense. Elle fait partie de ces thèses historiques car ce sont les toutes premières thèses de l’UNSTIM. Le sujet de l’impétrante est vraiment d’actualité. Aujourd’hui, des jeunes, même des très jeunes sont atteints d’AVC. Les traitements disponibles actuellement ne sont pas toujours efficaces. Elle a puisé dans la pharmacopée béninoise au moins trois plantes qui ont eu des effets vérifiés au laboratoire sur des animaux, aussi bien in vitro que invivo. Elle a ainsi pu mettre au point un phyto-médicament qu’elle nous a présenté. C’est une thèse de recherche développement. Il faut que les docteurs que nous formons soient recrutés et là, ils auront un cadre plus formel pour poursuivre leurs travaux de recherche.

Mansouratou Bétira, nouvelle docteure en pharmacologie et nutrition

«Mes impressions sont bonnes. J’ai partagé les résultats de mes travaux de recherche. Il s’est avéré que les substances bioactives que nous avons recherchées dans les plantes ont des effets concluants. Il faut améliorer et pousser les recherches pour promouvoir le médicament traditionnel qui a été mis au point. Le jury a apprécié le fait que nous avons eu l’audace de fabriquer un médicament traditionnel amélioré même s’il reste quelques essais à faire avant de le mettre à la disposition des populations.

 

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