Scènes pornographiques à l’école en débats : Spécialistes de l’éducation et promoteurs d’écoles pour une unité de veille permanente - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Scènes pornographiques à l’école en débats : Spécialistes de l’éducation et promoteurs d’écoles pour une unité de veille permanente

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Les vidéos à caractère pornographique réalisées par certains apprenants et étudiantes et diffusées sur les réseaux sociaux suscitent encore des débats dans le cercle restreint des journalistes spécialistes de l’éducation et des promoteurs d’écoles et d’universités privées. Dans la matinée du mardi 07 avril et du vendredi 10 avril 2020, ces acteurs de l’éducation ont passé au scanner, dans les locaux du groupe de presse Educ’Action, cette actualité socioéducative brûlante des ‘‘sextapes’’. Retour sur les temps forts de ces débats.

Projection des vidéos ; regards sur la société actuelle ; analyse des causes des déviances sexuelles en milieu scolaire ; traitement des informations relatives à ces récurrentes crises socioéducatives par les professionnels des médias ; apport de solutions pour juguler, voire endiguer ces vidéos de bassesse sexuelle. Ce sont les temps forts de la série de décryptages organisés par le groupe Educ’Action sur les déferlantes pornographies réalisées dans certaines écoles et universités privées. Au cours de ces deux jours de débats houleux sur ce scandale sexuel, les invités ont premièrement mis au banc des accusés les parents d’élèves. « L’éducation commence à la maison avant de venir à l’école. Les parents sont au premier rang dans l’éducation de leurs enfants. Ils doivent parler du sexe avec leurs enfants pour leur éviter de le découvrir de la mauvaise manière », a laissé entendre Raphaël Tamadaho, vice-président du Patronat des Etablissements Scolaires Privés du Bénin (PESPB) pour montrer le rôle qui est celui de tout parent dans l’éducation de son rejeton. Restant dans le même ordre d’idées, Charles Kouphin, président de l’Union Nationale des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur (UNEPES) fait savoir que c’est la responsabilité entière de tous les acteurs. Pour lui, l’éducation commence à la base, depuis l’enfance. Il poursuit en déclarant que l’école est un lieu d’acquisition du savoir et que la jeunesse d’aujourd’hui est très malade. « C’est une question de responsabilité qui est à la fois celle de tous les acteurs de l’école en général, des parents d’élèves jusqu’au sommet de l’Etat », dira, pour sa part, Serge David Zouémé, directeur de publication du journal Educ’Action avant d’ajouter qu’à l’école, il y a une grande valeur qui est accordée à l’instruction au détriment de l’éducation. Pour Emmanuel Gbéto, journaliste spécialiste des questions éducatives et promoteur du site d’informations chasseur.info, l’Etat a failli en interdisant depuis des années les châtiments corporels en milieu scolaire. Ce qui, selon lui, ouvre la porte à ces déviances. Car, soutient-il, le sexe a toujours existé à l’école. « Effectivement », semble avouer Bernardin Agbokpe, également journaliste spécialiste de l’éducation et promoteur du magazine africain Eduform. Il va loin dans ses arguments en affirmant que : « L’avènement de la technologie, la poussée des familles monoparentales, le privilège donné à l’enseignement, à l’apprentissage au détriment de l’éducation et l’amour effréné de l’argent des jeunes sont, entre autres, les causes de ces dérapages ».

Du traitement de l’information …

Reconnaissant la sensibilité de cette information et son impact sur l’image des écoles et universités privées incriminées, les journalistes spécialistes des questions éducatives ont pris l’information avec retenue. « Nous avons eu la vidéo comme tout le monde. J’ai vérifié l’information avant d’informer l’opinion et juste après, l’un des promoteurs des écoles éclaboussées par le scandale sexuel a sorti un communiqué pour sanctionner les élèves concernés », fait savoir Emmanuel Gbeto, parlant des précautions professionnelles qui ont caractérisé le traitement de cette information dans sa rédaction. « Nous avons fait les frais d’une condamnation de 6 mois avec sursis en 1999 pour avoir publié une information sur un scandale sexuel en milieu scolaire. J’étais avec mon rédacteur en chef. L’information était vérifiée, mais je n’avais pas les preuves. C’est grâce à l’intervention d’une frange de nos lecteurs et de certaines personnes que nous avons eu la paix », s’est rappelé Bernardin Agbokpè, pour mettre un point d’orgue sur l’attention et la vigilance attendues du journaliste dans le traitement de ces types d’informations. Car, ajoute-il, ces vidéos peuvent être montées pour ternir l’image des écoles et universités concernées. Néanmoins, les invités de Romuald Logbo et Serge David Zouémé respectivement directeur de rédaction et directeur de publication du groupe de presse Educ’Action ont fait des propositions pour réduire, voire éviter ces genres de dérapages sexuels en milieu scolaire.

A la proposition de solutions pour circoncire le mal …

Face à l’ampleur de la situation où deux ministres en charge de l’éducation ont fait une sortie médiatique pour fustiger cette débauche sexuelle en milieu scolaire, les invités débatteurs ont trouvé juste l’approche du procureur du Tribunal de première instance de Cotonou. Laquelle, selon eux, revêt un caractère à la fois dissuasif et préventif. Par ailleurs, Serge David Zouémé trouve qu’il est mieux de créer une Direction de l’Ethique et de la Morale (DIREM) dans les différents ministères sectoriels de l’éducation afin de sauver les meubles. Proposition soutenue par Raphaël Tamadaho, VP du PESPB qui déclare que : « l’Etat doit réintégrer dans l’école, les cours d’éthique et de morale autrefois bannis dans les curricula de formation tout en sollicitant l’aide des psychologues, des techniciens en éducation très peu exploités dans nos écoles ». Abondant également dans le même sens, Emmanuel Gbéto du site d’informations chasseur.info, martèle que le Bénin dispose d’une pléthore de psychologues et de psychopédagogues mais non utilisés. « On ne peut pas endiguer ce mal. Il est profond et à la limite irréversible », affirme arguments à l’appui, Bernardin Agbokpè de Eduform. Par ailleurs, il propose la création d’établissements spécifiques pour récupérer ces cas d’apprenants et travailler avec eux. Aussi, ont-ils mis l’accent sur la nécessité de nettoyer les abords immédiats des écoles entourées de buvettes, de bars et de vendeuses d’alcool. Ainsi, à la suite des différentes publications du groupe de presse Educ’Action pour tirer à nouveau la sonnette d’alarme, Coffi André Adanyossi, secrétaire général du ministère sur ordre de l’autorité ministérielle, a pris et signé, dans la foulée, le 10 avril 2020, une note de service N°088/MESTFP/DC/SGM/SA interdisant des scènes de violences et de scandales sexuels dans les établissements publics et privés. Dans la suite des séries de décryptage sur le sujet, un autre plateau a lieu en ce moment même au siège du groupe de presse Educ’Action. Il reçoit Epiphane Azon, président de la Fédération Nationale de l’Association des Parents d’Elèves et d’Etudiants du Bénin(FNAPEB) et Roger Akplogan, éducateur spécialisé à Village d’Enfants SOS Abomey-Calavi.

Enock GUIDJIME & Gloria ADJIVESSODE (Stag)

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