Résultats exponentiels du Baccalauréat 2021 : Tout sur les secrets du fort taux de réussite - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Résultats exponentiels du Baccalauréat 2021 : Tout sur les secrets du fort taux de réussite

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C’est une première dans l’histoire du Baccalauréat au Bénin depuis 50 ans. 64,42% de taux d’admissibilité au Baccalauréat, session de juin 2021, toutes séries confondues. Un taux qui supplante celui de de l’année 1971, 63,20%. Votre journal Educ’Action a pris langue avec quelques acteurs impliqués dans la réussite de cet examen du premier diplôme universitaire pour appréhender les raisons qui militent en faveur de ce record. C’est à travers ce décryptage.

«Aujourd’hui, le taux de réussite au Baccalauréat peut étonner. C’est tout à fait normal, puisque les cours ont été dispensés à bon temps. Les compositions ont eu lieu, les examens blancs ont été effectifs et les sujets sont à la portée des candidats. Tout ceci, en respect au format international ». Ces propos du professeur Alphonse Da Silva, Directeur de l’Office du Baccalauréat (DOB), relance le débat sur le taux d’admis au Baccalauréat, session de juin 2021. Un taux qui étonne plus d’un

Inspecteur Robert Gbodjinou,DDESTFP Littoral.

 

et suscite une vague de commentaires dans le rang des acteurs du système éducatif. De quoi est tributaire ce taux de réussite ? « Ce taux est tributaire des réformes engagées par le chef de l’Etat et exécutées par l’ensemble des acteurs du système éducatif. Nous avons mis au travail les chefs d’établissements », soutient d’une voix gutturale, Dr Edmond Houinton, Directeur Départemental des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle de l’Atlantique (DDESTFP/Atlantique). Dans sa tenue traditionnelle ‘‘Boumba’’, la tête coiffée d’un chapeau communément appelé ‘‘Gobi’’, il renseigne que : « Avec l’absence des grèves perlées depuis trois (3) ans, nous avons obtenu ce taux. Cette réforme a un impact positif sur le rendement des apprenants. Quand le professeur et l’apprenant sont en classe, quand l’apprenant sait qu’il y aura une évaluation, il est obligé d’apprendre. C’est ce qui donne les bons résultats que nous observons aujourd’hui ». Cet argument du Dr Edmond Houiton s’inscrit dans les propos tenus par le DOB, le professeur Alphonse Da Silva lors de la proclamation des résultats du Baccalauréat, dans la soirée du mercredi 14 juillet 2021. « C’est le fruit des réformes. Les candidats ont connu trois années scolaires sans perturbations », a-t-il dit pour saluer la promulgation de la loi N° 2018-34 du 05 octobre 2018 modifiant et complétant celle n° 2001-09 du 21 juin 20O2 portant exercice du droit de grève en République du Bénin. Lequel exercice du droit de grève s’étend sur dix(10) jours par an. Au contact des apprenants durant les neuf (9) mois d’activités pédagogiques, Rodrigue Gounda, professeur de français au CEG Gomè-Sota de Missérété, trouve non seulement que c’est l’accalmie qui a régné au cours des quatre (4) dernières années, mais aussi une manière pour le gouvernement de verser dans le social. « Ont favorisé ces résultats, les rentrées apaisées depuis bientôt trois (03) ans, la qualité des enseignants et peut-être la volonté du gouvernement de faire du social », a-t-il reconnu sans ambages. Au nombre des réformes engagées par le gouvernement, se trouve la mise en place de la plateforme Educ-Master.

De la plus-value de la plateforme Educmaster à la question de l’aspiranat…

La plateforme Educ-Master mise en place depuis 2018, a participé à ce taux d’admis au Baccalauréat, session de juin 2021, à l’échelle nationale, selon l’avis des acteurs impliqués dans le processus de l’examen. « La plateforme EducMaster nous a permis de nettoyer la base des candidats aux différents examens. Vous savez qu’il y avait quelques pratiques de passages frauduleux des apprenants dans des classes. Aujourd’hui, ce n’est plus possible », a affirmé avec déclamation, l’inspecteur Robert Gbodjinou, DDESTFP / Littoral, pour reconnaître tout le mérite de cette plateforme. Laquelle surveille les actions des acteurs des établissements publics et privés comme du lait sur le feu. « Si l’enseignant sait qu’il est contrôlé et que le chef d’établissement est présent avant son arrivée, et qu’il ne lui dit rien, cet enseignant change de paradigme. Les élèves sont en classe et c’est lui qui arrive en retard. Cet enseignant est obligé de revoir son comportement », dira, pour sa part, Dr Edmond Houinton, également spécialiste des questions d’enseignement-apprentissage. Sans le retard dans le déploiement des enseignants pré-insérés couplé à la question des trente (30) heures et de la bivalence, les résultats du Baccalauréat peuvent dépasser ce taux. « Nous n’avons pas eu à temps les enseignants, mais les chefs d’établissements ont multiplié des stratégies pour envoyer ceux qui étaient disponibles en classe. Nous avons diminué des heures de cours pour permettre aux enseignants de s’occuper des autres aussi en attendant le déploiement définitif des enseignants pré-insérés. Ce qui veut dire que les directeurs aussi étaient à l’œuvre », fait savoir Dr Edmond Houinton, DDESTFP/Atlantique avant de remercier tous les acteurs des établissements, notamment les enseignants et les chefs d’établissements qui ont œuvré pour l’obtention de ce score de 70,43% dans le département de l’Atlantique.« Il est vrai que les enseignants ont été déployés tardivement mais les apprenants de la classe de Terminale, pour la plupart, ont eu des professeurs à temps. Les classes d’examens sont privilégiées par les censeurs dans l’attribution des classes. En plus de cela, les cours de rattrapage et de renforcement ont amoindri les conséquences de ce retard dans le redéploiement des enseignants pour les Terminales qui en sont concernés », dira le professeur de français, Rodrigue Gounda pour nuancer la question liée au retard dans le déploiement des Aspirants aux Métiers d’Enseignants (AME).Nonobstant cette situation, les directeurs départementaux ont mis un point d’honneur sur la rigueur et le suivi dans les différents établissements publics et privés qui relèvent de leurs compétences.

Rigueur et suivi dans les départements du Littoral et de l’Atlantique

Les secrets de réussite des apprenants des départements du Littoral et de l’Atlantique résident non seulement dans la rigueur imprimée par les DDESTFP, mais aussi dans le suivi de l’exécution des programmes d’enseignement-apprentissage instauré. « Il faut aussi remarquer que sur le plan national, il y a un dispositif de suivi de l’exécution des programmes d’enseignement-apprentissage qui a été mis en place. Donc, nous avons suivi l’exécution des programmes dans tout le Bénin. Ce qui nous a permis de finir le programme à temps et de procéder à la remédiation habituelle », a souligné l’inspecteur Robert Gbodjinou, président de la sous-commission des mathématiques à la faveur de l’examen du Baccalauréat. Il n’a pas manqué de reconnaître l’importance des TD gratuits organisés par la Mairie de Cotonou au profit des candidats aux différents examens de fin d’année. Sorti 2ième à l’issue des résultats du Baccalauréat, session de juin 2021, le département de l’Atlantique a appuyé sur les leviers propres à lui pour avoir ce score. « Au niveau de l’Atlantique, nous parcourons d’abord tous les collèges. Le maître mot de ce taux, c’est d’abord le travail. J’ai appelé tous les chefs d’établissements du public comme du privé pour réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour avoir de bons rendements aux examens. Chacun a donné ses stratégies avec à l’appui un mémoire », a dit Dr Edmond Houinton, DDESTFP/ Atlantique pour livrer l’une de ses méthodes d’organisation à priori. Il ajoute par ailleurs qu’il a fait une descente dans les établissements après pour prendre le pouls des activités menées sur le terrain. Car, se rappelle-t-il, le ministre d’alors, le professeur Mahougnon Kakpo leur mettait la pression qu’il répercutait sur les chefs d’établissements. Si c’est au cours de l’année scolaire que le contrôle est fait sur le terrain dans le département de l’Atlantique, ce n’est pas le cas dans celui du Littoral. Une analyse est faite dans les classes intermédiaires pour s’approprier du niveau des apprenants en vue de corriger le tir. « Ce que nous faisons dans notre département, après chaque semestre, nous analysons les résultats dans les classes intermédiaires et nous faisons des remédiations », a laissé entendre l’inspecteur Robert Gbodjinou avant d’ajouter que c’est le taux qui importe pour lui et non le rang.

Enock GUIDJIME

 

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