Loin s’en faut, la cuvée a été bonne cette année scolaire 2018-2019. Des pourcentages de réussite qui laissent présager de l’éveil spectaculaire du système éducatif béninois longtemps fouetté et vitriolé pour ses performances, à la limite minable, avec des échecs massifs, signe de son état de santé. A l’aune des réformes engagées qui attendent d’être renforcées au niveau décisionnel, le sourire est revenu sur les lèvres avec à la clé un bon état psychologique de tous les acteurs qui certainement, se retrouvent dans la prédisposition de rééditer l’exploit. Qu’il me plaît ici de rappeler que pour cette année 2019, une année scolaire sans pépin ni anicroche, 84,18% des enfants ont pu royalement décrocher le Certificat d’Etudes Primaires (CEP) contre 64,44% l’année dernière. Le Brevet d’Etudes de Premier Cycle (BEPC) a livré 56,72% d’admis contre 28,63% en 2018 et enfin le baccalauréat qui offre au sous-secteur supérieur 50,10% de taux de réussite alors que l’an dernier, ils atteignaient seulement 33,43%. Des chiffres ou statistiques qui renseignent sur la courbe des efforts consentis et des prouesses enregistrées dont seules les parties prenantes de l’Ecole pourraient s’attribuer le laurier. Et c’est dans cette fièvre de liesse que le premier d’entre nous, le chef de l’Etat, décide de prendre langue, ce jour mardi 23 juillet 2019, avec les partenaires sociaux, en l’occurrence ceux de l’éducation. Ce cadre d’échanges et de dialogue s’offrira le décor exceptionnel de la maison commune au palais de la Présidence de la République. Des indiscrétions, le Président béninois, dans un élan de reconnaissance, se résoudrait à confesser toute son estime aux enseignants à travers leurs syndicats, l’estime de voir auréoler le système éducatif béninois d’un nouveau parfum de réussite et surtout d’un engagement à faire mieux, les années à venir. Et donc le chef tient à leur témoigner ses admirations, ce qui sans faute colore en rose le ciel de l’école béninoise. En pareille circonstance et occasion, on imagine bien la finesse dans le choix des mots, des verbes pour laisser valser les amis syndicalistes pour qui la reconnaissance du travail bien fait est non négociable. On imagine aussi le décor et les traits de caractère des acteurs du jour, à savoir des responsables syndicaux peut-être affectés de joie par les fleurs et autres mots de séduction du premier d’entre nous, mais surtout vigilants, et de l’autre un chef d’Etat qui s’ouvre d’allégresse à ses interlocuteurs sans pour autant fléchir dans sa rigueur et volonté de maintenir le cap, de réformer le secteur de l’éducation au Bénin. Et donc, une véritable partie d’observation, de contemplation et surtout de décryptage, dans le sens propre comme figuré, de chacun des mots utilisés, des expressions employées de part et d’autre pour donner sens à la rencontre et particulièrement faciliter l’interaction. De là, quel discours inhabituellement devrait livrer le chef de l’Etat pour continuer à mériter la confiance des partenaires sociaux dans leur volonté à rééditer l’exploit des réussites massives en 2020 ? Les prochaines heures vont illuminer sur la teneur de ce discours atypique du chef. Vivement que le cap soit maintenu pour qu’au soir des résultats des examens de fin d’année 2020, les pourcentages d’admis crèvent le plafond des records avec une bonne moisson pour les différents ordres de l’enseignement au Bénin.
Serge David ZOUEME
