La vie syndicale est aussi une affaire de femme ! Ne vous y trompez pas. Reine Inès Agodokpessi en sait quelque chose. Elle qui est membre du Syndicat National des Enseignants de la Maternelle (SYNAEM-Bénin) depuis quatre ans déjà. Depuis N’dali où elle réside, son engagement pour la vie syndicale se ressent jusqu’à Cotonou, où se trouve le siège de l’organisation syndicale. Dans sa localité, la directrice d’école maternelle ne passe pas inaperçue. Son allure, le charme et la sensualité de sa voix ne laissent personne indifférent. Cette amoureuse des enfants à qui elle a décidé de consacrer sa vie en qualité d’institutrice, a découvert le SYNAEM depuis ses premières heures dans le métier. Le premier syndicat de l’enseignement maternel au Bénin a en effet séduit cette dame au teint caramel par la noblesse de ses objectifs, la pertinence de ses actions et le leadership éclairé de ses responsables. Pour elle, une véritable organisation syndicale doit être à l’écoute de ses membres, active dans la résolution de leurs problèmes et prête à les soutenir contre vents et marrées. Les formations organisées dans le cadre de la Covid-19 en disent long. « Le SYNAEM-Bénin a toujours mené des actions sur le terrain. Nous avons reçu des notions sur la fabrication de jeux et jouets à partir des matériaux locaux pour le bien-être de nos enfants de la maternelle », saluait l’animatrice acharnée à la sortie d’une séance de formation.
Faire rayonner le leadership syndical au féminin
Reine Inès Agodokpessi n’a pas peur d’exercer son leadership malgré qu’elle soit une femme. C’est d’ailleurs en présence de ses collègues hommes qu’elle lâche : « il y a des hommes qui nous empêchent d’être au-devant de la scène, même si on arrive à se débarrasser des préjugés et autres difficultés sociales ». Vous l’aurez compris, cette amazone des temps modernes, passionnée de voyages et de musique classique, n’a pas peur. Défenseur des causes féminines, elle ne manque aucune activité du SYNAEM-Bénin où elle se sent comme chez elle, au milieu de ses collaborateurs hommes. « Nous avons eu une formation il y a quelques semaines et aujourd’hui, nous voilà encore sur une sensibilisation sur la pandémie qui sévit. Les autres n’en font pas autant ». Pour elle, le leadership féminin en milieu syndical est un vrai défi. Raison pour laquelle, elle répond toujours présente aux différentes formations en vue de renforcer ses capacités. « C’est un sentiment de fierté et de doute qui m’envahit. Les femmes ne sont pas aussi représentées à la tête dans le milieu syndical », soutenait la dame aux atouts africains qui attirent tous les regards. Revêtue d’une robe composée d’une pièce de pagne au motif bleu, sa couleur préférée, Reine Inès Agodokpessi, ne se fait pas prier pour manger du poisson braisé l’un de ses plats préférés. Mais quand vient le moment de travailler, elle est aux petits soins de ses bouts de choux. Quand on lui demande à quelle condition se sent-elle productive et au meilleur de sa forme pour réfléchir et travailler en dehors de sa classe, elle affirme joyeusement, le sourire éclairant un coin de son visage : « j’aime rester dans la nature pour travailler. Le fait de la contempler m’inspire ».
Réalisation : Adjei KPONON
