En vue d’accélérer la rétention scolaire des filles et adolescentes dans le système éducatif béninois, le gouvernement a mis en place le sous-projet « Maintien des filles à l’école » du projet SWEDD-Bénin. Au nombre des activités planifiées pour l’atteinte des objectifs, des séances de projections de film. L’ONG LARES sous la coordination et la supervision du chef de file CARE Bénin/Togo a organisé l’une des projections, suivie de débats à l’endroit des communautés du Borgou, notamment de Parakou. C’était le vendredi 7 Octobre 2022, à l’Hôtel de ville de Parakou.
Le film projeté relate l’histoire de la jeune Fatima qui nourrit la forte ambition d’aller loin dans ses études pour s’offrir un avenir radieux en dépit des contraintes familiales et des pesanteurs sociologiques de son milieu. Avec le soutien de son géniteur et de son jeune frère, Fatima a réussi à convaincre sa mère qui la prédestinait au mariage précoce. Cette trame reflète bien le quotidien de bien des filles et adolescentes de la Zone Nord du pays. Avec cette projection de film, l’objectif du gouvernement, de l’UGP, du chef de file du consortium CARE International Bénin/Togo et de l’ONG LARES est d’éveiller la conscience des communautés sur l’importance de l’instruction, et mieux encore susciter leur adhésion et engagement pour le maintien des filles et adolescentes dans le système éducatif béninois tout au long de leur cursus. Outre les groupements de femmes et de jeunes, les leaders traditionnels et religieux, les chefs de terre, les crieurs publics, les conducteurs de taxi-motos et les parents, plusieurs acteurs socio-professionnels et représentants de structures déconcentrées de l’Etat ont participé à l’activité inscrite au PTA 2022 du sous-projet « Maintien des filles à l’école » de la Zone Nord du projet SWEDD-BÉNIN. Une initiative du gouvernement du Bénin financée par la Banque Mondiale avec l’appui technique de l’UNFPA et de l’OOAS (Organisation Ouest-Africaine de la Santé). Izibatou Gouna Sambo est chargée d’appui aux initiatives communautaires de l’ONG LARES. Après la projection du film, elle se confie en ces termes : « Le message est très bien passé. Nous avons noté la présence de tous les groupes cibles attendus. La séance a été très instructive et participative ainsi que les débats très animés. Les parents ont compris et avoué que la grande partie du devoir de la rétention des filles et adolescentes à l’école leur revient. Ils ont promis mettre tout en œuvre pour aider le gouvernement et ses partenaires à relever le défi du maintien des filles à l’école ».
Des retombées de la scolarisation des filles et adolescentes
« Il y a des ménages où la maman est parfois contre la scolarisation de la fille et pense que sa place est dans le foyer. Avec la sensibilisation comme cette séance de projection de film et les conseils, on peut réussir à faire changer d’avis aux mamans. Elles comprendront dès lors l’importance de l’école et la nécessité de maintenir les filles et adolescentes dans le système éducatif. Une fille instruite est une femme autonome demain. Elle peut impacter son foyer, contribuer au développement de son pays. Mieux, elle peut impacter positivement ses enfants et la communauté. Elle peut être leader, responsable et avoir une place dans les instances de prise de décisions. C’est là tout le combat du gouvernement et de ses ONG partenaires dans le cadre de ce sous-projet. Nous n’allons pas baisser les bras, nous allons continuer à toujours sensibiliser, à toujours conseiller les parents et les enfants. D’un jour à l’autre, nous allons y parvenir », a fait savoir Izibatou Gouna Sambo de l’ONG LARES.
Impressions de quelques participants
Édith Tchéklé, assistante Sociale au Centre de Promotion Sociale 1 de Parakou
« Je suis très contente de cette initiative de l’ONG LARES et je leur remercie pour l’initiative. Que la sensibilisation continue pour que les filles soient vraiment et réellement maintenues dans les établissements scolaires. Au départ, la mère n’était pas pour que la fille continue ses études. Pour elle, la place de la fille était au foyer mais avec le temps, la fille a pu convaincre sa mère qui a finalement compris et qui a accepté la laisser poursuivre ses études. La projection était intéressante, ils nous ont projeté un film sur la scolarisation des filles surtout le maintien des filles à l’école. Je prendrai le relai avec mes sensibilisations au quotidien. »
Harissou Moumouni, enseignant des Mathématiques dans la commune de Tchaourou
« Je suis très ravi de cette séance. Aujourd’hui, le maintien des filles à l’école devient une grande problématique et il faut vraiment y réfléchir. Lors de cette séance, j’ai noté beaucoup de choses. J’ai pu noter par exemple que le gouvernement et ces ONG parmi lesquelles l’ONG LARES accompagnent les jeunes filles de plusieurs manières à savoir : des bourses d’études, les kits scolaires et j’en passe. A part cela, il y a eu des témoignages, deux ou trois dames qui ont fait des témoignages par rapport à leurs situations et à leurs enfants qui ont eu l’accompagnement de LARES. Je tiens à remercier très sincèrement les organisateurs pour cette séance. A nous de relayer l’information à la base. »
Jean-Luc EZIN (Coll.)
