Projections de films du projet SWEDD-Bénin dans la Zone Nord : Le gouvernement et les ONG de mise en œuvre travaillent sur les facteurs de décrochage des filles - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Projections de films du projet SWEDD-Bénin dans la Zone Nord : Le gouvernement et les ONG de mise en œuvre travaillent sur les facteurs de décrochage des filles

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Le CEG 3 Tchaourou dans le département du Borgou a accueilli, le mercredi 16 novembre 2022, une projection de films sur les grossesses en milieu scolaire. A cette occasion, les acteurs de la communauté éducative se sont fortement mobilisés autour des ONG de mise en œuvre du sous-projet « Maintien des filles à l’école » du projet SWEDD du gouvernement dans la zone Nord.

Cette séance de projection suivie de débats fait suite aux 10 projections de film sur le maintien des filles à l’école, organisées en direction des communautés et populations. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du sous-projet « Maintien des filles à l’école » du projet SWEDD-Bénin du gouvernement financé par la Banque Mondiale avec l’appui technique de l’UNFPA et de l’OOAS. Il est véhiculé dans ce téléfilm divers facteurs de décrochage des filles et adolescentes du système éducatif à savoir : les grossesses en milieu scolaire, l’absence de dialogue parents-enfants, les violences basées sur le genre. En nombre important, les yeux rivés sur le tableau de projection, ces acteurs de l’école (CPS, directeur, surveillant, censeur, groupement de femmes, association de jeunes, femme modèle, leaders traditionnels et religieux, crieurs publics, etc.) ont appris de l’histoire de la jeune Fatima prédestinée au mariage forcé ; elle qui nourrit le rêve d’aller loin dans ses études et de s’offrir une vie radieuse en dépit des pesanteurs sociologiques de son milieu.
« Cette activité de projection de film vise à susciter l’engagement des différents acteurs de l’école, y compris les filles adolescentes bénéficiaires face à la problématique de la grossesse en milieu scolaire », a confié Evelyne Sylviane Yaou, chargée du sous-projet « Maintien des filles à l’école » du projet SWEDD-BÉNIN au sein de l’ONG LARES. « L’objectif a été atteint, le message est passé parce que nous avons quand-même réussi à mobiliser tous les acteurs clés qui étaient concernés par cette activité de sensibilisation », a-t-elle ajouté.

De la responsabilité des parents pour réussir la rétention scolaire des filles bénéficiaires

De l’avis de la chargée de projet de l’ONG LARES, les parents ont une lourde responsabilité dans le maintien des filles à l’école. Elle évoque quelques actions à mener par les parents pour le suivi des adolescentes. « Les parents doivent maintenir le dialogue avec leurs enfants filles. Ils doivent s’assurer que les enfants vont effectivement à l’école après leur départ de la maison ; ils doivent leur assurer l’essentiel, satisfaire leurs besoins…», conseille Evelyne Sylviane Yaou. A l’endroit des élèves, elle recommande la régularité à l’école, l’écoute des parents et l’assiduité dans le travail. Au terme de la projection, chaque acteur est reparti convaincu de sa mission et responsabilité dans la réussite scolaire des filles et adolescentes.

Impressions de quelques participants

Romance Elégbédé, femme modèle et enseignante des SVT au CEG 3 Tchaourou

« L’objectif était de partager avec les participants mon expérience, mon cursus scolaire et de donner des conseils surtout aux filles »

«J’ai été choisie comme femme modèle. L’objectif était de partager avec les participants mon expérience, mon cursus scolaire et de prodiguer des conseils surtout aux filles pour qu’elles prennent au sérieux leurs études. Après la projection, j’ai fait un résumé de la vidéo qui montre comment une fille a pu échapper à un mariage forcé. J’ai eu à partager avec les participants, mon parcours qui n’était pas très compliqué parce que j’ai eu le soutien de mes parents, de mes frères et ils étaient toujours présents à mes côtés. J’ai très tôt pris au sérieux mes études. Dans notre milieu ici à Tchaourou, je constate surtout que les filles ne prennent pas les études au sérieux. Dans les villages environnants, il y a des filles, dès qu’elles reprennent l’année scolaire, elles ne viennent plus l’année qui suit. Elles disent que l’école est loin du collège et d’autres disent qu’elles n’ont pas les moyens. On n’essaie de les encourager au mieux. »

Yacoubou Osséni, Imam de Tchaourou

« On a assisté à une rencontre très intéressante »

«Vraiment, c’est très bon ! Ce matin, on a assisté à une rencontre très intéressante. Des gens sont venus aider nos enfants à évoluer dans leurs études. On demande au gouvernement et aux ONG de nous aider encore plus, surtout nous les parents. Que Dieu renforce davantage leur santé. Inch’Allah. »

Agnès Kassa, élève en classe de 4e au CEG 3 Tchaourou

« Quand un parent donne sa fille en mariage forcé, la fille doit refuser »

«De cette projection, j’ai retenu qu’un parent ne doit pas donner sa fille en mariage forcé et si c’est le cas, la fille doit refuser. J’ai retenu que nous devons écouter nos parents. Nous devons suivre leurs conseils. »

Rébecca Atiogbé, élève en classe de 4e au CEG 3 Tchaourou

« A l’école, nous devons éviter les mauvaises compagnies et écouter les parents »

«J’ai retenu qu’un parent ne doit pas donner sa fille en mariage forcé. Sinon si la fille accouche, l’enfant et la fille ne seront pas en bonne santé. A l’école, nous devons éviter les mauvaises compagnies et écouter les parents. Je remercie le gouvernement, ses partenaires, les ONG de mise en œuvre pour tout ce qu’ils font pour nous »

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