Dans la perspective de l’élaboration du projet de budget général de l’Etat, gestion 2023, les ministres en charge des trois ordres d’enseignement sont passés devant la commission budgétaire de l’Assemblée nationale pour la présentation de leur budget sectoriel. Des ambitions et priorités ont été formulées pour donner un meilleur visage au système éducatif béninois. Retour sur l’essentiel à retenir de chaque budget présenté pour le compte des Enseignements maternel et primaire, les Enseignements secondaire, technique et la formation professionnelle, puis l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique.
A l’instar d’autres départements ministériels et institutions de la République, l’Assemblée nationale en sa session budgétaire, a reçu les ministres en charge de l’éducation. Le tout premier à plancher est Salimane Karimou, ministre en charge des Enseignements maternel et primaire. Pour le compte du ministère dont il est la première autorité, le budget exercice 2023 s’élève à 168 milliards 618 millions 709 mille francs CFA contre un budget d’environ 139 milliards en 2022. Une hausse de l’ordre de 20% qui, selon le ministre Salimane Karimou, va contribuer à renforcer les acquis en ce qui concerne les Enseignements maternel et primaire au Bénin.
Poursuite de la construction d’infrastructures scolaires au MEMP
Il faut retenir que le budget 2023 du ministère des Enseignements maternel et primaire s’arrime au Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2021- 2026),à travers quatre projets : le projet de renforcement de la qualité des enseignements au primaire ; le projet de construction, de réhabilitation et d’équipement des infrastructures administratives scolaires ; le projet de construction et d’équipement de salles de classes dans les écoles primaires publiques en République du Bénin, phase VII (Japon VII) et le projet de construction et d’équipement des salles de classes dans les écoles maternelles et primaires.
Dans sa présentation du projet de budget 2023 du MEMP aux députés, le ministre Salimane Karimou a cité quelques actions concrètes à mettre en œuvre pour que son sous-secteur se porte mieux. Pour preuve, les constructions et/ou réfections d’infrastructures scolaires seront effectives en 2023 à travers un transfert de plus de 5 milliards aux communes. Le programme de construction et d’équipement d’écoles primaires dans le département de l’Atlantique (Japon Phase VI) et le programme « Un élève sous un toit ; une classe et un maître pour l’enseignement primaire » de la Banque islamique de développement (BID 4) seront encore d’actualité pour la gestion 2023.
Digitalisation, promotion de la formation technique et professionnelle comme priorités au MESTFP
189 milliards 727 millions 844 mille francs CFA. C’est le montant du budget 2023 du ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. Ce budget est en accroissement de 32,10% en comparaison à celui de l’année 2022 qui était de l’ordre de 143 milliards 621 millions 171 mille francs CFA. A en croire le ministre Kouaro Yves Chabi, le budget de son département ministériel se veut ambitieux car, il y aura la poursuite de certaines réformes dans le sous-secteur et d’autres perspectives sont envisagées.
Au total, quatre programmes budgétaires sont retenus pour l’exercice 2023. Il s’agit du Pilotage et soutien aux services du ministère; de l’Enseignement secondaire général; de l’Enseignement et formation techniques et professionnels; et de l’Alphabétisation.
En 2023, il faut s’attendre à une meilleure mise en œuvre de la stratégie nationale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Aussi, plusieurs autres lycées verront le jour sur l’ensemble du territoire national, et ce dans presque toutes les communes car, les études de faisabilité ont été faites et achevées. Ce sera désormais une phase pratique pour la construction réelle des lycées, a laissé entendre le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. Ainsi, il est annoncé la construction de six lycées scientifiques et de deux écoles normales scientifiques. Sur un autre volet du budget 2023, le ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle va davantage se préoccuper de la situation des Aspirants au métier d’enseignant (AME). Si le dispositif des enseignants dans les collèges et lycées a été renforcé, le ministre Kouaro Yves Chabi rassure désormais d’une gestion digitalisée et automatisée du dispositif autour des AME, puis une bonne communication afin que les différents acteurs comprennent la pertinence de la réforme. De la digitalisation, il y en aura également pour l’ensemble de l’administration scolaire, à l’instar de ce qui se fait déjà pour l’organisation des examens, la mise à jour et le complément des fonctionnalités de la plateforme EducMaster.
Au terme de sa présentation face à la commission budgétaire de l’Assemblée nationale, le ministre Kouaro Yves Chabi affiche sa satisfaction de ce que le budget de son ministère est accepté par les députés qui ont d’ailleurs encouragé la poursuite des réformes.
Recherche et innovation comme priorités du MESRS
La ministre Eléonore Yayi Ladékan de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, quant à elle, a présenté à la commission budgétaire de l’assemblée nationale, un budget pour l’exercice 2023 estimé à 85 milliards 619 millions 888 mille francs CFA.
Entre autres défis à relever dans ce sous-secteur, on retient l’évaluation des enseignants à travers la mise en place des organes de contrôle de leurs prestations ; la qualité de l’enseignement et la pertinence des programmes et l’éthique dans les universités ; le développement des compétences pour une meilleure employabilité des diplômés sortis des Universités ; la consolidation du cadre institutionnel et organisationnel du système national de la recherche en science, technologie et innovation ; le renforcement des infrastructures (administratives, pédagogiques, laboratoires et résidences) avec des équipements modernes.
Au total, quatre programmes se greffent à ce budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le premier est intitulé pilotage et soutien aux services du MESRS ; le deuxième concerne l’enseignement supérieur ; le troisième est relatif à la recherche scientifique et l’innovation et le dernier programme s’intitule Vie de l’étudiant.
Signalons que le budget 2023 du MESRS a connu une augmentation de 19,71% par rapport à celui de 2022 estimé à 71 milliards 522 millions 209 mille francs CFA.
Obed SAGBO
