Nous sommes à quelques semaines des examens de fin d’année pour le compte de cette année scolaire 2021-2022. Pendant que le stress monte chez presque tous les acteurs, il y a une conduite à tenir dans l’espoir de meilleurs résultats. Parents d’élèves, candidats et enseignants mettent déjà les bouchées doubles. Constat et conseils pratiques…
Il est 20h à Akpro-Missérété. Après une journée bien remplie, des apprenants de Terminale D sont réunis chez Joseph Ossan. Ils sont tous candidats à la session 2022 du Baccalauréat au Bénin. Au nombre de quatre, Joseph et ses amis ont décidé de former un groupe d’études pour mutualiser leurs connaissances afin de tirer leur épingle du jeu. Les cahiers et livres en mains, des épreuves posées sur la table à côté d’une boîte de craies, l’un des candidats est en démonstration d’un exercice de Physique Chimie et Technologie (PCT) au tableau. Interrogés sur les raisons de la constitution de ce groupe d’études, ils répondent dans une légère cacophonie qu’ils se préparent pour bien affronter leur examen en vue de s’assurer la réussite. Pour y arriver, les apprenants ont développé une méthode de travail que Joseph, leur leader, présente avec joie : « Chaque soir, on se retrouve et selon la programmation établie, nous travaillons sur une matière en traitant une ancienne épreuve d’examen. Cela nous permet de passer en revue des notions de cours pour bien traiter l’épreuve et partager entre nous, des expériences et astuces pour s’en sortir. »
Les jours sont comptés et les examens de fin d’année sont imminents. Parents, enseignants et apprenants se préparent à sa manière pour affronter de façon sereine ces examens selon leur niveau de responsabilité.
Les apprenants invités à prendre leurs responsabilités
Avec l’approche de la période des examens, il est important que chaque apprenant ait certaines informations afin de mieux se préparer moralement, psychologiquement et physiquement. C’est l’occasion pour Etienne Sonou, psychologue clinicien, de leur prodiguer quelques conseils.
« A l’endroit des candidats, j’estime que c’est l’heure du bilan. C’est le temps de rassembler ce qu’ils ont déjà eu à faire : devoirs, interrogations, travaux dirigés, examens blancs, et surtout de faire le point des cours qu’ils ont déjà reçus », conseille le psychologue d’entrée de jeu. Poursuivant dans ses explications, il ajoute que s’il arrive que des notions d’une matière ne sont pas maîtrisées, le candidat doit chercher à contourner cette difficulté. Mises à part ces précautions d’ordre pédagogique, il attire aussi l’attention des apprenants, sur la nécessité pour eux, de prendre soin de leur corps. « Beaucoup d’apprenants ne savent pas que c’est le corps qui intervient dans le succès. Ils pensent que le corps est à part et le succès est à part. », martèle le spécialiste du comportement et des processus mentaux d’un air sérieux, avant d’ajouter : « Non ! les deux sont ensemble et celui qui attrape une maladie actuellement, qui est dans une certaine chronicité, peut rater son examen. Donc, je leur demande de faire le point en visitant leur médecin de famille. Il ne faut pas qu’ils fassent de l’auto médication. » Qui dit santé, dit aussi alimentation. Sur ce plan, Etienne Sonou demande aux candidats de consommer assez de fruits. Il leur conseille aussi de se donner du temps pour le sommeil : « Ce n’est pas le moment de dormir très tard, mais plutôt se donner un minimum de sept heures voir huit heures de sommeil par jour. » Premiers responsables des enfants, les parents doivent aussi mettre la main à la pâte.
Les parents, premiers acteurs de la réussite des apprenants
Si les candidats affûtent leurs armes pour décrocher leur examen, leurs parents ne restent pas inactifs. Bibiane D. est mère d’un enfant en classe de CM2 à Porto-Novo etcandidat à l’examen du Certificat d’Etudes Primaires (CEP). Pour elle, ce dernier virage avant l’examen est une période sensible. « Je fais tout pour que mon enfant se sente à l’aise et soit dans les conditions qu’il faut pour réussir. J’ai déjà commencé à lui donner des soins pour prévenir quelques maladies dont le paludisme. Je veille surtout à ce que son alimentation soit toujours équilibrée afin qu’il dispose des ressources nécessaires à son organisme pour bien étudier », confie la mère, le visage souriant. Pour ce qui est du suivi scolaire de son enfant, Bibiane indique qu’elle est régulièrement en contact avec l’instituteur pour qu’il réserve un meilleur encadrement à l’enfant.
Pour le psychologue Etienne Sonou, c’est l’heure pour les parents de beaucoup communiquer avec leurs enfants. « Je dois permettre à l’enfant de me raconter sa vie. Au lieu d’être autoritaire, il faut que je lui donne la chance de me parler. Ainsi, il va me confier les malaises qu’il a, un cours qu’il n’a pas fini de recopier, etc., et je saurai comment l’aider », souligne le psychologue se mettant ainsi dans la peau de parent de candidat. C’est ainsi, selon lui, que le parent va faire l’effort de connaître les besoins de son enfant et va chercher à les satisfaire avec plaisir. « C’est la responsabilité parentale en cette période où l’examen approche », rappelle-t-il. Après les parents, le rôle des enseignants est aussi fondamental.
Le rôle crucial des enseignants aux dernières heures
« Nous sommes très soucieux du bon rendement de nos apprenants à l’examen, raison pour laquelle on les soumet désormais à tout type d’épreuve pour qu’ils soient à la hauteur pendant les compositions. D’ailleurs, nous venons de commencer le bachotage et c’est la rigueur et la précision », déclare Chitou M., enseignant des Sciences de la Vie et de la Terre, ayant à charge une classe de 3e. Comme lui, c’est aussi la veillée d’arme chez les enseignants.
A eux aussi, Etienne Sonou ne manque pas de donner des conseils car ils ont une conduite à tenir vis-à-vis des candidats. « J’aurais souhaité qu’ils ne rentrent pas aujourd’hui dans d’autres notions qui soient des nouveautés pour les candidats. Le cerveau ne retient pas toujours les notions de dernière minute, parce que la mémoire est tout un processus », informe le spécialiste. Poursuivant ses explications, il ajoute : « La mémoire retient lorsqu’un fichier qui ressemble à ce que je veux emmagasiner est déjà là. S’il n’y a pas ce fichier et que c’est nouveau, elle ne retient pas. Alors, il faut encore du temps pour retenir. » Revenant sur la dimension du sacerdoce qu’est l’enseignement, le psychologue souligne qu’il s’agit d’un art divin. Alors, « il faut que les enseignants aiment les candidats et qu’ils puissent vraiment réviser avec eux. Il faut tout faire et faire l’essentiel avec les enfants », confie Etienne Sonou le psychologue.
Les regards sont désormais tournés vers les épreuves écrites, orales et pratiques des différents examens.
Obed SAGBO (Coll.)