Première journée de l’examen du BEPC 2019 : Des surveillants absents au poste dans plusieurs centres (Des Chefs centres crient à l’invasion des accompagnateurs, des parents de candidats récusent et se justifient …) - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde
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Première journée de l’examen du BEPC 2019 : Des surveillants absents au poste dans plusieurs centres (Des Chefs centres crient à l’invasion des accompagnateurs, des parents de candidats récusent et se justifient …)

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Après neuf mois de cours assidus sans paralysie du secteur éducatif, 205.733 candidats ont lancé les hostilités des examens scolaires de l’année académique 2018-2019. Les candidats à l’examen du Brevet d’études du Premier Cycle (BEPC) planchent depuis hier lundi 27 mai 2019 pour trois jours de composition. Fidèle à la tradition, Educ’Action a parcouru les différents centres de composition pour prendre le pool de la première journée de composition. Reportage !

«Je suis un peu stressé, bien sûr, mais ému ! Quand un enfant va à l’examen, le parent souhaite toujours que cela soit couronné par un succès. Que tous nos efforts ne soient pas vains ». Ces paroles de Évariste Sacca traduisent bien le sentiment de tous les parents d’élèves qui ont fait le déplacement du CEG 1 Abomey-Calavi tôt ce matin du 27 mai 2019. Comme eux, les autorités politico-administratives et éducatives n’ont pas manqué aussi à la tradition des épreuves fatidiques du Brevet d’étude du Premier Cycle (BEPC). Selon Lèkoyo Bouréima, Chef centre dudit CEG, l’établissement accueille 1.378 candidats encadrés par 86 surveillants répartis dans 43 salles de composition. Seule fausse note enregistrée, l’absence de 18 surveillants qui a empiété sur l’heure de démarrage officiel. Initialement prévu pour démarrer à 8 heures, c’est avec un léger retard de 17 minutes que les épreuves ont été lancées conjointement par Robert Houssou, Secrétaire Général du département de l’Atlantique, Maurice V.M.F. Podanho, Directeur Départemental des Enseignements Secondaire Technique et de la Formation Professionnelle (DDESTFP), et Victor Adimi, 1er adjoint au Maire de la Commune d’Abomey-Calavi. A en croire l’autorité départementale qui n’a pas manqué d’encourager les apprenants, cette fausse note a été rapidement corrigée pour ne pas handicaper le bon déroulement des épreuves et stresser de plus les apprenants. Dans la même dynamique, le DDESTFP a rassuré les apprenants avant de donner les instructions pour un meilleur encadrement des apprenants. Après avoir procédé à la distribution des épreuves aux 32 apprenants réunis dans la salle 26, les autorités ont procédé à une visite des autres salles de composition pour s’enquérir du bon déroulement de la phase écrite de l’examen. D’Abomey-Calavi, les autorités ont gardé l’oreille attentive à l’écoute des 58 autres centres du département. A ce propos, le DDESTFP a fait savoir que 43.631 candidats dont 20.907 filles composent dans le département de l’Atlantique. Pour cette année scolaire, le DDESTFP a indiqué que les effectifs ont connu une hausse de 13,15% soit 5.131 candidats de plus.

Le pool de la première journée de l’examen du BEPC au CEG Sainte-Rita

Très tôt ce matin du lundi 27 mai 2019, la salle des professeurs du CEG Sainte Rita était devenue trop exigüe pour contenir les surveillants déployés dans ce centre de composition pour l’examen du BEPC 2019. A 07 heures, le Chef centre, Koffi Saturnin Gbaguidi procède à l’appel des examinateurs et constate quinze (15) cas d’absence. Ceci n’a été nullement un souci pour l’homme car des suppléants étaient en nombre suffisant pour palier cette situation. Après des instructions données à ses collègues, il les renvoie à leurs tâches de surveillance. Avec son téléphone portable servant de chrono pour la circonstance, le Chef centre du CEG Sainte-Rita donne le signal pour le lancement officiel des épreuves. Répartis dans 42 salles, les candidats ont trois (03) heures pour restituer ce qu’ils ont appris pendant neuf (09) mois d’études. Avec beaucoup plus de précision, Gbaguidi Koffi Saturnin nous donne les statistiques de son centre : « Au centre de Sainte-Rita qui est d’ailleurs le plus grand centre du Littoral, nous avons au total 1352 candidats inscrits dont 636 garçons et 716 filles. Parmi les 1.352 candidats, 1.326 candidats ont répondu présents dont 624 garçons et 702 filles. Nous avons décompté au total pour le centre 26 absents dont onze (11) garçons et quinze (15) filles. Pour le moment, nous ignorons les raisons pour lesquelles les candidats absents ne sont pas venus composer ». Tout en souhaitant bonne chance aux candidats, il rappelle que les 42 salles sont reparties comme suit : 30 pour les ML et 12 pour les MC. « Les épreuves du BEPC ont bien commencé ce matin. Aucun cas de fraude ou de tricherie n’a été enregistré. Nous avons connu une année sans perturbation et j’espère que nous aurons un bon résultat », a confié Eugène Hounhouénou, un surveillant de classe du centre de composition du CEG Sainte-Rita.

Des surveillants absents au poste dans plusieurs centres

Le calme qui plane dans les centres de composition des CEGs Nokoué, Vêdoko et Zogbo aux environs de 11 heures en dit long sur la concentration que nécessite la deuxième épreuve de cette première journée de l’examen du BEPC 2019 à savoir l’épreuve de lecture. Au CEG Le Nokoué, Dansou Félix Dossa, le Chef centre adjoint au détour de son périple dans les différentes salles de composition, livre le point du déroulement de la première matinée de l’examen dans son centre.« Les instructions ont été données très tôt et nous avons commencé rigoureusement à 8heures au centre du CEG le Nokoué avec l’épreuve de la communication écrite et à 10heures 30 minutes, on a repris avec l’épreuve de lecture. Les enfants travaillent en toute quiétude, en témoigne le calme dans le centre », a renseigné le Chef centre adjoint avant d’informer sur les statistiques des candidats inscrits dans son centre. « Dans mon centre, ils sont au total 937 inscrits à savoir 290 en Moderne Long et 647 en Moderne Court. Dans ce lot de candidats inscrits, nous avons eu 20 cas d’absence et 1 cas d’abandon». A propos du cas d’abandon, Dansou Félix Dossa, Chef centre adjoint renseigne qu’il s’agit d’un enfant très malade qu’ils ont jugé sérieux malgré les premiers soins reçus par l’infirmerie mise en place pour la circonstance. Ce dernier, selon les dires du Chef centre adjoint sera inscrit pour la session des malades. Outre ce cas de malade, les autres incidents sont les cas d’oubli de carte d’identité que les responsables ont su gérer pour permettre aux enfants de composer. Au CEG Kouhounou Vêdoko et au CEG Zogbo, les cas d’absence se font remarquer également dans le rang des surveillants qui ont été rapidement remplacés par les Chefs centres. Par ailleurs, le Chef centre du CEG Kouhounou Vêdoko informe sur la première matinée dans son centre : « Nous avons commencé avec l’appel des surveillants de classes à 7heures, suivi de l’envoi dans les salles à 7heures 30minutes et la première épreuve a démarré rigoureusement à 8heures. Je peux vous assurer que les deux premières épreuves de la matinée ont commencé à l’heure : la Communication Ecrite à 8heures et la lecture à 10heures 30 minutes ». Au nombre des candidats inscrits dans son centre, le Chef centre Albert Rodriguez renseigne qu’ils sont 595 garçons et 612 filles. 20 cas d’absence dont 11 filles et 9 garçons ont été enregistrés tout comme les cas d’oubli de carte d’identité par les candidats qui ont promis l’apporter dans l’après-midi. Assis dans la cour de son centre de composition, Hugues Tchoukpa, Chef centre du CEG Zogbo préfère observer tout ce qui se passe plutôt que de se faire informer. Assisté du censeur adjoint du collège, dont il a la responsabilité pendant ces trois prochains jours, Hugues Tchoukpa met l’accent sur les démarches menées par son équipe et lui avant le jour même de l’examen. « Nous avons déjà pris le temps de visiter le centre pour voir si les numéros ont été bien écrits sur les tables et ce matin, nous sommes allés chercher les épreuves des candidats et le travail a commencé. A 7heures déjà, nous avons fait l’appel des surveillants et autres personnes impliquées dans l’organisation dans mon centre et ceux qui ont été absents ont été remplacés », a laissé entendre le directeur qui espère que les choses vont se dérouler bien durant les deux jours restants comme c’est déjà le cas pour le premier jour. Au CEG Zogbo, ils sont 1.148 inscrits dont 563 garçons et 585 filles avec une absence de 12 candidats.

Ras-le-bol des Chefs centre sur la présence étouffante des parents dans les centres

Comme c’est le cas dans la plupart des centres de composition sillonnés dans cette première journée de l’examen du BEPC 2019, 21 candidats ont brillé par leur absence sur les 1.250 candidats inscrits au CEG Houéyiho. Une situation qui n’est pas criarde de l’avis du Chef centre, Maurille Mondé qui n’a pas manqué d’exhorter les parents à veiller à l’alimentation saine des candidats avant de mettre ensuite l’accent sur un comportement fâcheux des parents. « Le matin, nous avons voulu filtrer l’entrée mais c’est presque impossible. Les mamans ne voulaient pas se séparer des enfants et se sont introduites dans l’enceinte de l’établissement. C’est avec l’aide de la police que nous sommes parvenus à les renvoyer pour la sécurité du centre. Vous avez vu devant le CEG Houéyiho, les mamans sont couchées brûlantes de stress. Les enfants n’ont pas l’habitude de composer dans ces conditions. Ils n’ont pas besoin de l’aide des parents jusqu’à ce niveau puisque cela risque de les stresser davantage », déplore le Chef centre du CEG Houéyiho soutenu dans ses plaintes par son homologue du CEG Kouhounou Vêdoko. Albert Rodriguez renchérit : « Ce n’est pas un très bon comportement, il faut laisser les enfants voler de leurs propres ailes à un certain âge. On ne peut pas être trop collé aux enfants sinon, ils n’auront pas à développer des aptitudes personnelles. Un enfant, il faut le couver mais à un âge donné, il faut savoir le lâcher. Un élève de 3ième à l’examen, on peut commencer par le lâcher. Ce comportement ne motive en rien parce que la séparation est parfois douloureuse au niveau de la salle de classe et ce n’est pas bien. Il faut savoir dire au revoir à l’enfant depuis le seuil de la maison, c’est largement suffisant ».

Des parents de candidats justifient l’utilité de leur présence dans les centres de composition

« Mon enfant est élève au CEG les Pylônes. Elle compose ici pour la première fois et je ne me vois pas en train de la laisser venir seule à son centre comme si elle n’avait personne. Elle est ma nièce, pourtant j’ai signé ma présence à ses côtés. C’est juste une démonstration d’amour que d’être à ses côtés. De plus, j’ai été très utile à quelque chose aujourd’hui. Un cas s’est présenté ce matin où un enfant, quoique accompagné par son père, a eu des difficultés à retrouver son numéro de table. N’eut été ma présence, les prières, ce n’était pas gagné d’avance puisque le numéro a été retrouvé ailleurs, bien loin de là où il devrait être. Si je n’y étais pas. Qu’allait-il se passer ? », a témoigné dame Solange Atindogbé, parente de candidat qui récuse de façon catégorique les plaintes des Chefs centres liées à l’invasion des parents de candidats dans les centres de composition. Nous renvoyer au soleil, poursuit-elle, est loin d’être bénéfique pour les enfants en ces moments importants parce que ce n’est que par notre présence que les enfants seront confiants, rassurés et sereins en rendant ce qu’ils ont appris durant toute l’année scolaire. La commerçante n’a pas manqué de remercier les bonnes dames installées le long du portail du centre pour l’accueil réservé aux parents une fois sortis de l’enceinte de l’établissement. Ousmane Nico, parent de candidat qui ne veut pas entendre de ses oreilles qu’on interdise un de ses quatre, la présence des parents dans les centres de composition avec leurs enfants martèle : « C’est le seul moment où on sent que l’enfant sera stressé. Il n’aura peut-être pas la chance de voir ses camarades de classe et se sentira isolé loin de ses proches et camarades. Alors que si toi le parent tu l’accompagnes, tu pourras lui remonter le moral et le monde est ainsi fait d’ailleurs. Les examens, nous savons ce que c’est parce que nous avons pris par là aussi. Il peut y arriver que nous autres, n’ayons pas eu la chance d’être accompagné par nos parents, c’est donc le moment de l’expérimenter sur nos enfants. Pour ma part, je sais que ma présence n’est pas source de stress pour ma fille, bien au contraire ».

IMPRESSIONS DE QUELQUES CANDIDATS

Madiath Adamou, candidate au CEG Sainte-Rita

«Les épreuves de ce matin étaient abordables. Si les choses pouvaient continuer comme cela, je serai très contente. J’ai composé en ML. C’est pour la deuxième fois que je vais au BEPC et mon souhait est de réussir cette année. »

Godson Agossou, candidat au CEG Sainte-Rita

«Je fais la série MC et c’est la première fois que je vais au BEPC. Nous venons de composer les épreuves de Communication Ecrite et Lecture. Tout se passe pour le mieux et les épreuves sont abordables. J’espère avoir 18 au moins. »

Réalisé par la Rédaction de Educ’Action

 

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