Ils sont environ une trentaine de membres appartenant au Réseau des Structures de Protection des Enfants en Situation Difficile (ReSPESD) et autres acteurs d’OSC intervenant dans la protection des enfants dans le Sud, à suivre une formation les 16 et 17 Juillet 2020. L’objectif visé par l’atelier qui s’est déroulé à la cantine de SOS Village d’Enfants d’Abomey-Calavi est d’outiller et de renforcer les compétences des participants en matière d’intervention et de protection des droits des enfants au Bénin.
Inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme pluriannuel BJ 1843 intitulé « Renforcement des Systèmes Nationaux de Protection et d’Education de l’Enfant », avec l’appui technique et financier de Educo Bénin, l’atelier de formation annuelle du ReSPESD a été l’occasion d’outiller et de renforcer les compétences des participants en matière d’intervention et de protection des droits des enfants au Bénin. Venus des départements de l’Atlantique, du Littoral et de l’Ouémé, ces hommes et femmes sont parvenus au terme de la formation, à aiguiser leur propre capacité en matière de veille citoyenne et de promotion des droits de l’enfant au Bénin. Au menu de la formation, des communications sur l’enfance, la prévention contre la violation des droits de l’enfant, l’intervention multisectorielle adaptée à l’enfant et l’accompagnement de l’enfant en situation difficile. Dans son mot de bienvenue, à l’ouverture des travaux, le secrétaire permanent du ReSPESD, Lazare Avado, reste persuadé que les deux jours d’assises vont véritablement permettre de mieux outiller les participants dans la gestion des questions de protection des enfants en situation difficile, surtout avec le concours du consultant-formateur Paul Yassegoungbé. « Le constat est que parmi nous, dans nos structures, les enfants que nous disons protéger, sont encore victimes de maltraitance. Lorsqu’on analyse, on constate que c’est parce que les acteurs que nous sommes, nous manquons de beaucoup de choses et le diagnostic du ReSPESD a montré qu’il faut effectivement former les acteurs. C’est pour cela que nous sommes très heureux d’accueillir tous ces acteurs qui se mobilisent autour des enfants », dira Kouassi Darius Goungni, coordonnateur Atlantique du ReSPESD.
Quatre communications pour mieux aguerrir les participants dans leur mission
Personne ressource sollicitée pour la circonstance par le ReSPESD, le consultant-formateur Paul Yassegoungbé a entretenu les participants sur quatre thématiques. Dans le déroulement de sa première communication libellée « L’accompagnement de l’enfant en situation difficile », le formateur a exhorté les participants à privilégier dans leurs interventions, l’accompagnement en milieu ouvert (famille) puisqu’il favorise le meilleur développement de l’enfant. Pour lui, l’accompagnement en milieu ouvert devra être désormais la règle et l’accompagnement en milieu fermé, l’exception. Essentiellement basée sur des travaux de groupe, la deuxième communication portant sur le thème « La prévention contre la violation des droits de l’enfant » a mis l’accent sur les acteurs et les niveaux d’actions pouvant concourir à la prévention contre la violation des droits de l’enfant ainsi que les dispositions et mécanismes pour cette prévention, la définition de la prévention, les droits de l’enfant. « L’engagement réel de chaque acteur pour une synergie d’action et pour la protection de l’enfant, le renforcement des cellules communales de protection de l’enfant, le réseautage et la franche collaboration et le partenariat ». Ce sont quelques stratégies d’actions proposées pour assurer une meilleure protection de l’enfant en situation difficile. L’intervention multisectorielle adaptée à l’enfant : enjeux et stratégies d’action, était donc au cœur de la troisième communication qui a permis aux participants de mieux cerner les enjeux de l’intervention multisectorielle adaptée à l’enfant et quelques défis à relever pour une meilleure protection et éducation de l’enfant. Pour réussir une meilleure communication avec l’enfant, objet de la quatrième communication, Paul Yassegoungbé préconise les éléments que sont la condition, l’âge, l’écoute active, le ton, le développement de l’empathie, la patience. Selon le communicateur, l’enseignement par l’exemple est la meilleure façon de communiquer avec l’enfant. Après l’étape du département de l’Atlantique, cet atelier est également prévu pour se poursuivre du 21 au 22 juillet 2020 dans l’Alibori et du 23 au 24 juillet 2020 dans le Borgou.
Impressions de quelques participants
Hugues Alladagbe, coordonnateur départemental du ReSPESD/Ouémé
C’est une grande satisfaction pour moi parce que vous savez, en tant que coordonnateur départemental de l’Ouémé, les collègues et les structures membres ont toujours manifesté le besoin de voir renforcer leur capacité d’intervention sur le terrain. Grâce à la collaboration avec Educo Bénin, le ReSPESD national a pu avoir un appui financier pour répondre à ces sollicitations venant de toutes les coordinations départementales. Je peux vous dire que c’est un sentiment de joie qui m’anime parce que les modules que le communicateur a développé d’hier à aujourd’hui sont des notions qu’on a tendance à dire avoir vu déjà plusieurs fois. Mais cela a des particularités, que nous avons vues au cours de l’atelier. Cet atelier doit être renouvelé.
Valère Sohe, Chef Service Affaires Générales de la Mairie de Sô-Ava
Je remercie vraiment le ReSPESD qui ne cesse de ménager d’efforts pour l’amélioration des conditions de vie de nos enfants. Vous savez, le Bénin ne manque pas de textes, de lois mais c’est l’application de nos différents textes qui fait que nous sommes en position de violation des droits des enfants. Mais à travers le ReSPESD, je crois que cela va changer. Au cours de cet atelier, nous avons appris beaucoup de choses. Je salue au passage le communicateur qui connait vraiment son travail. Il nous a fait comprendre beaucoup de choses.
Coulibaly Midadou, collaborateur des sœurs salésiennes
Je voudrais commencer par dire que depuis quelques années, l’autorité de tutelle, notamment le ministère des affaires sociales et de la micro finance et les autres ministères sectoriels ont entamé une action visant à apporter des réformes dans le secteur de la protection de l’enfant. Cela a conduit aujourd’hui à la mise aux normes des CAPE. Donc, c’est le professionnalisme qui doit pouvoir caractériser les acteurs de prise en charge et de protection des enfants. Alors, puisque le monde est dynamique, l’atelier vise à renforcer les capacités des acteurs de protection de l’enfant et c’est à cela que nous nous sommes attelé depuis hier. Nous avons eu droit à quatre communications qui ont renforcé vraiment notre capacité en termes de prise en charge et d’accompagnement des enfants en situation difficile. Une fois de retour dans notre structure de provenance, nous allons dupliquer la formation reçue afin que les acquis soient vraiment mis en application pour améliorer la qualité de nos services au profit des enfants en situation difficile.
Joana Zinsou, technicienne supérieure de l’action sociale à Terre des Hommes
Je suis vraiment contente parce que cet atelier nous a permis de mieux nous outiller sur la prise en charge des enfants et l’accent a été mis notamment sur la prise en charge des enfants vivants en situation difficile, parce qu’il s’agit de la cible que nous côtoyons tous les jours. Je pense que cette formation vient à point nommé et cela va nous permettre d’améliorer nos prestations dans la prise en charge adéquate des enfants.
Edouard KATCHIKPE