Dans l’objectif d’assister leurs parents dans la préparation de la rentrée scolaire 2019-2020, nombreux sont les apprenants et apprenantes, qui, pour des problèmes pécuniaires, s’adonnent à diverses activités génératrices de revenus au cours des périodes de vacances. Educ’Action s’intéresse à ces jeunes engagés pour en comprendre les motivations. Reportage !
«J’ai choisi travailler dans un centre de lavage auto-moto au cours de cette période de vacances pour chercher un peu d’argent afin d’aider mes parents en ce qui concerne les dépenses de maison. En ces périodes de vacances surtout, quand on est à la maison, les dépenses augmentent. » Ces propos de Ignace Kpomassi, élève en classe de 1ere rencontré dans un centre de lavage auto- moto à Maria Gléta renseigne à suffisance sur les raisons pour lesquelles ses vacances sont occupées par le lavage des motos et véhicules. Tout comme lui, ils sont des milliers d’élèves à prendre d’assaut les employeurs en ces périodes de vacances pour se procurer de l’argent. Dans cette tâche pour la plupart éphémère, ces apprenants s’adonnent bon gré mal gré aux différentes activités qui s’offrent à eux juste pour avoir leur pitance après service rendu. Ils sont souvent dans les centres de commerce, d’épargne, de vente de cartes de recharges, de vente des articles et accessoires de mode et autres. « J’ai choisi travailler pendant les vacances dans une structure de mobile money pour soulager mes parents. Cette année, j’ai décidé de payer moi-même mes fournitures scolaires, payer un nouveau kaki et trouver également au moins la moitié de ma scolarité avant la rentrée. Ce faisant, mes parents seront fiers de moi. Je n’ai pas la chance de grandir dans une famille riche. Le seul moyen pour moi, c’est de travailler pendant les vacances. C’est vrai que je ne gagne pas assez. Je suis à 20.000 Francs CFA le mois et il m’arrive parfois de rester à jeun afin d’économiser de l’argent pour que mon objectif soit atteint à 100% », a fait savoir avec un brin d’espoir à Educ’Action Jonas Agossou, élève en classe de 2nd. Dans notre périple, nous nous sommes rendus au marché Dantokpa. Ici, c’est Clarisse qui attire notre attention. Elève en classe de 2nd C, Clarisse vend des bijoux. « Mon job de vacances n’est pas complexe parce que j’essaie juste de vendre avec ma maman qui est dans sa boutique. La vente de ces bijoux me permet d’avoir une idée sur le prix de ces accessoires », a-t-elle confié, tout joyeuse. Les jobs en période de vacances ne sont pas seulement l’apanage des élèves. Les étudiants préoccupés par leurs conditions de vie vont aussi à la quête des activités en cette période d’inactivité.
Zoom sur les activités de vacances d’un étudiant …
Tout comme ses jeunes frères et jeunes sœurs du secondaire, Hyppolite Adja, étudiant en fin de formation en marketing s’est trouvé une place dans un centre de téléphonie mobile MTN. Pour lui, il a gagné ce poste non seulement à cause de son niveau intellectuel, mais aussi et surtout à cause de ses ambitions : « J’ai choisi ce job parce que j’ai été un peu à l’école. Pour moi, ce qui compte, c’est de choisir quelque chose qui peut durer longtemps parce qu’en faisant ce travail, j’aurai aussi la chance de rencontrer les grandes personnalités avec qui je peux échanger, parler aussi de la filière que j’ai choisie à l’université ». Il soutient qu’avec les 50.000 francs CFA qu’il gagne à la fin du mois, il arrive à subvenir à ses besoins. Selon les informations glanées sur le terrain auprès de notre cible, il en ressort que ce sont souvent les apprenants orphelins ou sans moyens qui frappent aux différentes portes de structures privées ou semi-publiques pour des jobs de vacances.
Trinité AHOMADEGBE (Stg)