Le campus d’Abomey de l’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématique (UNSTIM) a abrité le lancement officiel de son 1er colloque scientifique international. Etudiants, enseignants-chercheurs, industriels, acteurs du monde professionnels, équipes rectorales des universités publiques du Bénin et autres invités de marque ont répondu présents à cet évènement qui a eu lieu le mardi 22 novembre 2022. La manifestation était couplée aux 1res journées métiers de la même université.
Cadre accueillant, décoration des grands jours, étudiants pimpant en uniforme, personnels endimanchés, invités joyeux, équipes rectorales tirées à quatre épingles à l’occidental et en tenues locales. Les petits plats ont été mis dans les grands pour ce jour de révélation de l’UNSTIM. Le mardi 22 novembre 2022 entre dans les annales de l’histoire scientifique du Bénin et du monde, car cette université thématique organise son premier évènement scientifique d’envergure sous un thème évocateur : « Innovations en Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STIM) : leviers pour le développement industriel du Bénin ». La manifestation a reçu la bénédiction des autorités.
L’ouverture haute en couleurs d’un évènement audacieux
« Nous sommes à une étape où seuls les pays qui ont pris le train des innovations scientifiques et technologiques ont droit de cité dans le concert des nations. » Ce sont les premiers mots de Philippe Laléyè, conseiller technique à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique du ministère de tutelle. Au nom de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il a exprimé les vœux du gouvernement, de voir ce colloque tracer de nouvelles voies pour une recherche scientifique au service de la communauté. Selon lui, l’université qui est le plus haut temple du savoir doit devenir le laboratoire qui alimente les industries en cadres compétents et imprime le rythme du développement au pays. Ainsi, « ce colloque est donc une bonne occasion pour corriger ce retard. Si l’Asie est devenue en moins d’un demi-siècle l’usine industrielle du monde avec des pays autrefois très pauvres dont aujourd’hui les économies et le développement imposent le respect, c’est grâce à sa prise de conscience, à la prise de conscience de ses cadres, que l’innovation scientifique et technologique est un gage de développement durable », a martelé le conseiller technique.
Lors de son allocution, le professeur Joachim Djimon Gbénou, recteur de l’UNSTIM, a informé que cette manifestation est le fruit de l’audace de l’équipe rectorale de l’UNSTIM. Au total, a-t-il poursuivi, « 236 communications vont être déroulées dans les cinq ateliers : 56 dans l’atelier sciences exactes et applications, 66 dans l’atelier sciences de l’ingénieur, 39 pour l’atelier biosciences et santé, 43 dans l’atelier sciences naturelles et agronomie, 33 dans l’atelier lettres, sciences humaines et de l’éducation ».
Pour le professeur Comlan Aristide Houngan, vice-recteur chargé de la recherche universitaire, le thème choisi est en parfaite harmonie avec la vision de l’équipe rectorale. Celle de faire de l’UNSTIM, une université d’excellence, de la recherche, diversifiée et inclusive comme moteur du progrès socioéconomique, reconnu à travers le monde. Pour donner le top des manifestations, teintées de plusieurs virgules artistiques et culturelles, la conférence inaugurale a été animée en duo.
Une université orientée vers l’innovation, la valorisation des résultats de recherche et le transfert technologique
C’est aux professeurs Comlan Aristide Houngan et Salif Gaye, directeur de l’innovation, de la valorisation, de la propriété intellectuelle et du transfert technologique au ministère de l’Enseignement supérieur du Sénégal que l’honneur est revenu d’ouvrir le bal des communications à travers la conférence inaugurale portant sur le même thème que le colloque. Dans son intervention, le vice-recteur s’est prononcé sur l’innovation technologique en lien avec les STIM et a fait un diagnostic du secteur industriel du Bénin. Il a ensuite évoqué les causes de la désindustrialisation du Bénin et les leviers essentiels sur lesquels le pays doit s’appuyer pour booster son développement industriel, puis les perspectives. Comme leviers, il a cité : la définition d’une stratégie claire et ambitieuse, la formation technique en matière de maintenance du matériel et d’assistance technique, la promotion des producteurs indépendants d’énergie et la réduction du coup de l’énergie et de l’eau, la facilitation des process, le développement des filières par capitalisation des ressources naturelles. « Il s’agira pour l’UNSTIM d’accompagner l’Etat béninois par un transfert de technologie des résultats de recherche vers Glo-Djigbé et ailleurs », a conclu le vice-recteur.
Le professeur Salif Gaye, quant à lui, a évoqué les innovations ainsi que les efforts du Bénin pour le développement industriel. Il a insisté sur le fait que « c’est notre capacité à créer, à innover, à inventer qui va devenir notre principal critère de compétitivité et notre première source de croissance ». Cette conférence a été précédée d’une communication du Dr Alphonse Affo sur le harcèlement sexuel dans les universités nationales du Bénin.
Des garantis de stages pour les étudiants grâce à des journées métiers mémorables
Dans le cadre de ces journées, « une cinquantaine d’expositions provenant tant des étudiants, des enseignants, du monde professionnel que des établissements privés d’enseignement supérieur sont prévues », a fait savoir le professeur Joachim Djimon Gbénou. Couplées avec le colloque, ces premières journées métiers sont l’occasion pour les acteurs du monde professionnel, les scientifiques et les étudiants, de se découvrir et de montrer à la face du monde, différentes innovations.
A travers ces journées métiers, précise le docteur Thierry Godjo, vice-recteur chargé de la coopération universitaire de l’UNSTIM, l’équipe rectorale veut contribuer à l’insertion socio-professionnelle des étudiants. Comme autres motivations de l’organisation de cet évènement, il a informé que « les journées métiers, sont l’occasion pour l’UNSTIM, de présenter ses différents secteurs, de faire connaître les métiers liés aux STIM. C’est aussi l’occasion de présenter les artéfacts produits par les jeunes universitaires. Ces journées permettent aussi des rencontres entre le monde universitaire et le monde des métiers ».
Au nom de la Fédération Nationale des Associations et Groupements des Industriels du Bénin (FENAGIB), Salim Baalbaki, son vice-président ; s’est voulu plus pragmatique. Il a en effet annoncé que la FENAGIB, en collaboration avec les écoles et universités, met à la disposition des étudiants des stages pratiques dans les usines de ses membres sur toute l’étendue du territoire national. Salim Baalbaki n’a pas manqué de saluer les efforts consentis pour la formation des cadres et ingénieurs. Grâce à la technologie et aux savoirs des ingénieurs béninois, précise-t-il, certains des industriels fabriquent leurs propres machines de production. Ces machines sont d’ailleurs plus performantes que celles importées, a renseigné l’industriel.
Les manifestations ont pris fin le 25 novembre 2022 sur une note de satisfaction générale suivie de recommandations pour les prochaines éditions.