Beaucoup de professeurs de Français des départements de l’Ouémé et du Plateau peinent à effectivement démarrer les cours dans leurs classes respectives. Et pour cause, ils n’ont pas, en majorité à portée de mains, les guides et programmes, version modifiés.
«J’ai deux classes de 4ème et une cinquième. Je devrais commencer les cours le lundi 03 octobre passé parce que mes censeurs m’ont remis, tôt mes emplois de temps. Mais jusque-là, je n’ai rien fait parce que je n’ai pas le programme modifié. Il y a plusieurs versions qui circulent sur les réseaux sociaux et je ne me retrouve pas », lance très furieuse à votre journal, une jeune enseignante approchée dans l’après-midi du jeudi 06 octobre 2016 dans la cour du CEG d’Application de Porto-Novo. « En quatrième par exemple, le premier cours portait sur le texte injonctif. On l’étudiait avec les enfants dans les trois compétences disciplinaires. Avec la modification, ce premier type de texte aurait été supprimé. Et la première situation d’apprentissage, selon les informations qui circulent, serait la lettre administrative », fait savoir un autre prof, rencontré au CEG Davié de la même ville. Les propos de celui-ci montrent qu’il y a effectivement des réformes au niveau du programme d’enseignement de Français dans les lycées et collèges.
« Mais où allons-nous trouver ce programme modifié ?, s’interroge dame Solange en service dans un CEG à Pobè. Au niveau des administrations, il n’y a rien, concernant les guides et programmes de français, version modifiée », se désole-t-elle avant de préciser que même leurs Animateurs d’Etablissement (AE) de l’année écoulée ne sont informés de rien. « Dans ce cas, moi j’attends. Je ne démarre aucun cours. Il y a des voies habituelles pour faire parvenir aux enseignants, les guides et programmes. Je ne veux pas me baser sur les nombreuses versions qui circulent sur les réseaux sociaux au risque d’être grondé plus tard par un Conseiller Pédagogique ou un Inspecteur. J’attends et j’attendrai jusqu’au jour où mes autorités pédagogiques me donneraient le véritable programme à exécuter », se résout un autre en service au CEG de Missrété, joint au téléphone.
Défaut de censeurs dans certains établissements : Un autre écueil pour le démarrage de cours…
Eux, ils n’attendent pas la version définitive de leurs guides et programmes. Peut- être, la possèdent-ils déjà ! Mais à l’instar des professeurs de Français non encore fixés sur le programme à exécuter, ils peinent à se mettre en situation de classe. Ceci, faute de censeurs dans leurs établissements respectifs. Dans la commune d’Adjarra où l’équipe régionale Ouémé/Plateau de Educ’Action a fait, principalement le tour, plusieurs établissements, jusqu’ au vendredi 07 octobre dernier, ne sont pas encore pourvus de censeurs, parce que dans ces CEGs, les anciens chefs d’étude sont envoyés dans d’autres collèges. Au CEG de Médédjonou ce vendredi soir, à titre d’illustration, votre journal a surpris au censorat, nombre d’enseignants, en grande partie, honoraires, en train de faire les répartitions des classes. Ceci, sous la houlette d’un collègue à eux, aussi vacataire. Selon les informations recueillies sur place, cet établissement comptait jusqu’à l’année scolaire 2015-2016, deux censeurs (un titulaire et son adjoint). Le premier, a été promu directeur et affecté dans une autre commune et le second, retourné à la craie mais pas dans le collège. Leur départ a créé un vide, obligeant le directeur, le comptable et quelques enseignants à faire les premiers travaux relatifs à l’octroi des emplois du temps. Face à ces différentes situations qui bloquent le démarrage effectif des cours dans certains établissements, le ministère de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle doit faire diligence pour éviter le comble. Autrement, ce sont les apprenants, les véritables perdants.
Esckil AGBO