Né à Cotonou, au Bénin le 17 avril 1966, il est le 5ième d’une famille de sept enfants. Son père, Jean Pliya, haute personnalité de la vie politique, intellectuelle et littéraire en Afrique, est coopérant français pendant de nombreuses années. Il découvre donc très jeune, l’errance et le voyage dans divers pays. Après un baccalauréat littéraire obtenu en 1985 au Lycée français de Niamey au Niger, il fait des études de lettres modernes à la Sorbonne où il obtient une maîtrise sur le théâtre de Paul Claudel (L’annonce faite à Marie). A Paris, il suit des cours de théâtre dans différentes écoles (grenier Sarrazin), fait de la mise en scène (Zoo story) et joue un petit peu la comédie dans des productions indépendantes. Ce sont également les années d’écriture : journal intime, historiettes, nouvelles et la première pièce de théâtre… De 1993 à 1995, il s’installe à Lille où il passe son CAPES de Lettres Modernes, enseigne au Lycée à Arras et au Collège à Aniche et présente un mémoire de DEA sur « le soulier de satin ». Au cours de ce séjour dans le nord, il participe à la vie artistique de la région en collaborant avec le FEST’AFRICA, ou le théâtre du nord alors dirigé par Daniel Mesguich. Ainsi, le jeu de l’acteur, la mise en scène, l’entreprise du spectacle et l’écriture dramatique l’ont toujours accompagné dans les différents postes qu’il a occupés à l’étranger.
Directeur d’Alliances françaises…
Il part faire son service militaire en Guinée Equatoriale (1990-1992), à l’Institut Culturel d’Expression Française de Malabo. Il y donne des cours de français à des adultes hispanophones et s’occupe de l’animation culturelle avec notamment la troupe Arena Blanca, qu’il a créée, animée, administrée, dirigée pendant deux exaltantes années à travers l’Afrique centrale. Il est nommé directeur de l’Alliance française de N’gaoundéré au Cameroun (1996-1998). Il s’occupe dès lors, de la programmation artistique et du développement culturel régional. Il crée la troupe Danata et initie un concours de théâtre où tous les ans, sont récompensées les meilleures troupes, mises en scène, comédiens et comédiennes, et textes du grand nord. Ce concours est devenu l’un des creusets du renouvellement théâtral camerounais. En 1998, il est nommé directeur de l’Alliance française de la Dominique dans les petites Antilles. A son arrivée à Roseau, José Pliya fait le constat d’un grand vide autour du spectacle vivant, malgré l’existence par le passé, d’une réelle vitalité locale. Des troupes existaient qui ne travaillaient qu’au coup par coup, à l’occasion d’une création annuelle. José Pliya a aussitôt proposé et animé un atelier hebdomadaire de travail où tous les acteurs et actrices qui le désirent, viendraient remettre en scène leurs acquis, se remettre en danger de jouer. Dès la première année, un groupe de quinze adultes se constitue pour une première création « L’Anglais tel qu’on le parle » de Tristan Bernard voit le jour. Les années suivantes, de nombreux formateurs professionnels venus de Paris ou de Martinique viennent renforcer le travail, élever le niveau et donner confiance aux artistes. Les invitations à se produire en Guadeloupe, Martinique et même Cuba arrivent et la Dominique participe désormais au concert des pays qui ont quelque chose à dire au théâtre. A l’occasion de la journée mondiale de la Francophonie en mars 2001, José Pliya crée le 1er festival de théâtre franco-créole de la Dominique. Ce festival en est à sa cinquième édition. D’autre part, lors de sa prise de fonction à l’Alliance en septembre 1998, il participe à la préparation de la deuxième édition du festival de musique créole. Cette manifestation culturelle, née de la volonté des autorités dominicaines de faire de leur pays un lieu fort de résistance linguistique et de croisement des musiques créolophones et africaines est devenu en 5 ans, l’un des événements musicaux de la caraïbe, au même titre que le festival de jazz de Sainte-Lucie. Puis, il crée également, le festival de cinéma et des arts visuels Noir toutes couleurs à la Dominique. Cette extension d’une manifestation uniquement guadeloupéenne au départ, est née de sa rencontre avec Lydia René-Corail, directrice générale du festival.
Ecritures théâtrales contemporaine en Caraïbe…
En 2002, il est accueilli en tant qu’auteur dramatique en résidence de création au CMAC (Centre Martiniquais d’Action Culturelle) pour écrire « Nous étions assis sur les rivages du monde… » que la Scène Nationale s’engage à produire. Il participe à l’animation d’ateliers d’écriture avec des auteurs confirmés et débutants, à la programmation de la saison théâtrale et à des stages d’écriture en Guadeloupe et au Bénin… En août 2003, il fonde « ETC-Caraïbe ». Cette association a pour ambition de promouvoir les écritures théâtrales de cette partie du monde. Il en est le directeur artistique jusqu’en 2004. Comité de lecture, concours d’écriture, évènements de prestige (semaine de la Caraïbe à la Comédie Française), découvertes de nouveaux talents…l’association basée au domaine du Fond Saint Jaques à Sainte Marie, poursuit son chemin et est devenu un partenaire incontournable pour le théâtre contemporain de la Caraïbe de Caracas à Cuba. En septembre 2004, il est nommé délégué académique aux arts et à la culture du Rectorat de la Martinique chargé de l’éducation artistique dans toute l’Académie. De 2005 à 2015, il est directeur général de l’Archipel, Scène Nationale de la Guadeloupe. Il y mène deux projets artistiques : « Nouvelles Ecritures Scéniques » et « Mythologies actuelles de Guadeloupe ». Depuis janvier 2016, il est installé à Marseille en COMPAGNIE NATIONALE conventionnée pour trois ans par le Ministère de la culture et de la communication. A la faveur du Conseil des Ministres, il est investi d’une nouvelle charge dans son pays d’origine. Il jouit depuis le 18 Mai 2016, de la confiance du Président Patrice Talon pour insuffler un nouveau dynamisme au secteur touristique de son pays. Il occupe désormais le poste de Responsable du Comité de pilotage de l’Agence de Promotion des Patrimoines et du Développement du Tourisme au Bénin.
Edouard KATCHIKPE