Passées les phases de désignation et de nomination : A quand l’installation des 24 nouveaux conseillers du CNE ? - Journal Educ'Action

Passées les phases de désignation et de nomination : A quand l’installation des 24 nouveaux conseillers du CNE ?

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C’est désormais chose faite. Les tout nouveaux successeurs de l’équipe présidée par le Professeur Paulin Hountondji, désormais ex-Président du Conseil National de l’Education (CNE), sont connus depuis le mercredi 27 mars 2019. Certains, désignés, d’autres élus et d’autres encore retenus après étude du dossier. Seulement, après leur désignation et la nomination par le Président de la République, conformément à l’article 39 du décret portant AOF du CNE du Professeur Noël Gbaguidi en qualité de Président du Conseil National de l’Education (CNE), institution chargée du pilotage du secteur de l’Education pour le reste du quinquennat du Président Patrice Athanase Guillaume Talon, leur installation se fait désirer. Qu’est-ce qui peut bien bloquer l’installation à ce jour de la nouvelle équipe dirigeante du CNE au Bénin alors que le mandant de l’équipe sortante est venu à expiration bientôt deux mois ? C’est bien là la curieuse interrogation qui chiffonne l’esprit de la plupart des acteurs du système éducatif qui, à court d’arguments, peinent à expliquer cette situation ‘’d’impasse’’ qui maintient toujours en place l’équipe censée passée le témoin à la nouvelle en charge du CNE décisionnel comme se plaisent à le qualifier certains. Qu’il vous souvienne, en sa session ordinaire du mercredi 29 Août 2018, le CNE Nouveau Départ, encore appelé CNE décisionnel, a été adopté. Par décret, N°2018-395 du 29 Août 2018 portant création, attributions, organisation et fonctionnement du CNE, son acte de naissance venait ainsi d’être signé par qui de droit. C’est alors qu’il commençait aux yeux des acteurs par prendre corps, passant désormais du rêve à la réalité, à la grande satisfaction des uns et des autres qui croyaient fortement et fermement à la volonté du Chef de l’Etat de dépolitiser le secteur en le laissant aux mains de ses acteurs. Seulement, le processus a été long, l’accouchement pénible, la désignation, l’élection et la nomination plus qu’un soulagement. L’élan de celui qui, en dernier ressort, doit procéder à l’installation des nouveaux conseillers du CNE semble s’émousser alors même qu’il a promis pour l’année académique qui s’ouvre dans moins de deux mois, l’installation effective de la nouvelle équipe dirigeante du CNE pour prendre en mains le pilotage. Il y a, dès lors, matière à s’inquiéter et à se lancer dans des suppositions, commentaires, analyses et conjectures lorsqu’on se réfère aux nouvelles attributions du CNE en jetant rapidement un coup d’œil à son AOF. Mieux, le grand Chef, le 1er d’entre les béninois, avait, jadis promis, à la faveur du lancement de son Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) le 16 décembre 2016 à la salle du peuple de la présidence de la République, une série de promesses relativement consignées dans les Attributions, Organisation et Fonctionnement communément appelées AOF du nouveau CNE. Au nombre de celles-ci, l’on se rappelle, entre autres, les redéploiements ; les affectations départementales et nationales ; la nomination des directeurs et chefs d’établissement selon des critères bien établis et, connus de tous les acteurs… en un mot, le management du secteur qui retourne dans les mains des 24 nouveaux conseillers du CNE et qui ne relèveraient plus des prérogatives des ministres en charge de l’Education. C’est d’autant plus préoccupant que si le Chef doit respecter sa parole, l’on se demande bien à quand pourra intervenir l’installation pour effectivement permettre aux concernés (la nouvelle équipe du CNE) de s’imprégner de la situation actuelle, de prendre connaissance de l’état actuel des lieux pour savoir par quel bout prendre en mains les choses, identifier, définir et classifier les urgences par ordre de priorité afin de procéder à des remédiations et des réajustements si possibles avant la rentrée à proprement parler. A Educ’Action, nous qui suivons de près ce processus d’installation depuis les germes en passant par les premières ébauches des textes qui organisent son fonctionnement jusqu’à ce stade du processus, nous ne doutons guère de la bonne foi du Chef de l’Etat personnellement impliqué pour la réussite du processus. Bonne foi d’ailleurs matérialisée dans les divers actes qu’on peut oser qualifier d’acte de naissance du CNE Nouveau départ ou du CNE décisionnel. Seulement, notre crainte est que l’installation des conseillers qui se fait désirer n’est pas de nature à leur permettre de préparer sereinement la prochaine rentrée si ce n’est dans l’incompréhension, le défaut de planification, l’impréparation et l’improvisation, faute de temps matériels. La force d’un système éducatif dépend de la qualité des hommes et femmes chargés de son pilotage, nous en sommes convaincus. Cela dépend aussi et surtout de la planification à partir de laquelle un cahier de charges assorti d’une feuille de route claire, amendée et adoptée conditionne sa performance. Et ce temps, à l’orée de la nouvelle rentrée, si on n’installe pas tôt la nouvelle équipe, risque de lui faire défaut ou de lui jouer des tours. L’équipe du Professeur Noël Gbaguidi risque alors le cafouillage. Ce qui ne sera pas du goût du Chef de l’Etat qui recherche en toute chose, la beauté et la perfection. Et ce sera malheureusement bien dommage pour une entrée en fonction agitée de l’équipe Gbaguidi. Et les acteurs que l’on sait très exigeants du secteur ne manqueront pas de mots pour apprécier et commenter sévèrement, une prise tumultueuse de service de la nouvelle équipe dirigeante du CNE.

Romuald D. LOGBO

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