Oser !!! - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Oser !!!

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L’école va reprendre ! La quasi-totalité des décideurs et acteurs de l’éducation ont commencé à réfléchir et mettre en place les mesures et mécanismes pour une bonne rentrée. Le grand souci est de savoir comment amorcer, sans anicroche, cette mise en place du système. Pour une large part, on pense réussir par la répétition et la réactualisation d’habitudes et d’attitudes d’un certain train-train quotidien.
Or l’école ou plutôt l’éducation évolue dans notre contexte de mondialisation. Sans oublier que notre pays doit arrimer, développer et associer les différents partenaires de l’éducation à la nouvelle vision qui donne la priorité à l’enseignement technique et à la formation professionnelle. Deux situations m’interpellent ici : d’abord comment démultiplier la vision du gouvernement et lui donner un contenu consensuel (assises participatives) et efficace (?) (l’ETFP n’excluant surtout pas le général). Ensuite quels ingrédients doit-on ajouter à l’école pour la rendre plus compétitive ?
La première des situations semble la plus importante. En effet, elle procède de la volonté de l’exécutif qui, à partir de ses analyses et de son programme, réclame un enseignement pratique et compétitif. La tâche est immense et requiert beaucoup de préalables qu’on peut regrouper en un seul mot : technicité ! Technicité en termes d’infrastructures, de ressources humaines pour coordonner, concevoir, former, diriger, enseigner sans compter le nécessaire arrimage à l’existant que constitue la grande nébuleuse de l’enseignement général dans laquelle il faudrait identifier et renforcer notamment la denrée à la fois la plus nécessaire et la plus rare : les enseignants qui vont soutenir l’ETFP.
Or les enseignants se retrouvent au cœur de l’équation mais restent des mal-aimés comme en témoignent les appellations multiformes et pas toujours élogieuses à leur égard. La question que plusieurs acteurs me posent fréquemment, est de savoir quand nous aurons un corps unifié d’éducateurs. Nous avons au fil du temps effiloché, déstructuré et galvaudé la qualité de l’enseignement sous l’influence de nos amis bien-pensants occidentaux. Et j’ose à peine citer l’ordre mondial de la Banque. Ils nous ont plongés dans une erreur abyssale que nous payons encore aujourd’hui et qui médiocratise de manière rédhibitoire notre éducation. Retrouvons nos enseignants dans un corps unifié et donc efficace et nous retrouverons notre éducation.
La seconde situation qui, en ce moment, semble aléatoire tant elle suppose des paramètres, est le toilettage et le renforcement de nos curricula dans un esprit de compétitivité. Le préalable ici, c’est d’aller vers l’unification des structures d’ingénierie d’élaboration de ces curricula et de formations comme l’a recommandé le document de Politique Nationale Enseignante. En vérité, l’effort à faire est immense ; il va donc falloir commencer au plus tôt. Les techniciens plus que compétents existent ; il faudrait juste les réveiller et à la fin, utiliser tous les logiciels de plagiat afin que notre éducation ne soit pas la répétition de quelques documents français et francophones. Ils peuvent et doivent le faire !
De plus, il est temps de se poser des questions essentielles sur les éléments à considérer pour mieux structurer et équilibrer nos enfants afin qu’ils ne soient plus de simples instruments, mais des individus conscients et porteurs de projet de vie. Il s’agit de retrouver dans ces curricula des éléments porteurs de morale du gagnant ou plutôt d’éducation du caractère ; de la valorisation de notre environnement et de ses potentialités d’entreprise et, enfin, un dernier élément qui fait polémique alors qu’il est aujourd’hui le plus communément partagé : le sexe.
Dans quelles matières mettre tout cela ? D’autres parlent d’éducation civique et sociale. Ce n’est pas vraiment cela. Sans rentrer dans le fond du problème, je soutiens qu’il faudrait placer l’éducation sexuelle dans le domaine de la santé physique (hygiène, intégrité et utilisation du corps) et mentale (appréhension et compréhension des pulsions et impulsions, recherche du sens et des valeurs). C’est le lieu de revenir, ici, par-delà les modules ou curricula à créer, sur la nécessité d’embaucher des conseillers d’orientation dans nos écoles. Il existe déjà cette large masse de psychologues qui sortent de nos universités pour des enfants désorientés par une éducation qui, chaque jour, comprime et réprime sans jamais aider à oser !

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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