Les congés scolaires sont différemment vécus par les élèves du Bénin. Si la distraction la majeure partie du temps de certains, d’autres, par contre, sont dans leurs cahiers. Constats et témoignages.
Princesse Houangni est une élève en classe de 3e. L’après-midi du jeudi 15 avril 2022, elle révise ses cours de mathématiques avec ses camarades de classe au Collège d’Enseignement Général (CEG) Kouhounou-Vedoko dans la ville de Cotonou. Et pourtant, les élèves sont au repos pour deux semaines à l’occasion des congés de Pâques. « Les congés ne sont pas seulement pour se distraire, mais c’est aussi une période durant laquelle il faut travailler pour mieux comprendre certains cours qui n’étaient pas bien assimilés », affirme Princesse Houangni, candidate au BEPC 2022. Dans la commune de Missérété, notamment au CEG Danto, le constat est quasi le même. Nabil Rodolfo Dègbénou, enseignant de Physique Chimie et Technologie (PCT) dans ce collège déclare de façon laconique : « un apprenant, des travaux de maisons et la continuité de l’acquisition des savoirs ». Suivant le recoupement des propos, les enseignants confient des taches aux apprenants pendant leurs congés. Ces travaux sont greffés à la planification personnelle des apprenants. Mariano Félix Nazéba, enseignant en Histoire et Géographie au CEG Danto laisse entendre : « Les classes intermédiaires ont droit à des travaux de recherche généralement, ce qui les oblige à continuer sur les acquis reçus avant les congés. Pour les classes d’examen par contre, le travail est plus remarquable parce qu’avec eux, nous utilisons le plus souvent des anciennes épreuves d’examen qu’ils traitent pendant les congés et que nous corrigeons ensemble. » Cette continuité dans l’apprentissage du côté des apprenants à forger Ken Domingo, élève en classe de 3e au CEG Kouhounou-Vedoko. « Je consacre 3 heures d’horloge par jour pour les études en période de congés. Je suis en classe d’examen, je n’ai pas le droit à l’erreur », lâche-t-il d’un air sincère.
Les congés, une période de distraction ?
Pendant que certains consacrent leurs congés aux exercices de maison et des séances de rattrapage pour cause de leçon non-assimilées, d’autres prennent ce temps de congés pour se distraire. Abraham Kpéhounton, élève en classe de 2nde D, au collège Les Élites de demain, arrive, lui, à allier distraction et études sans vraiment verser dans l’excès. « Après mes travaux domestiques, je prends surtout du plaisir à jouer au football. C’est ma passion, même si je consacre quelques temps à mes exercices », fait-il savoir. Entre distractions et études, les élèves semblent bien maîtriser leur part de responsabilité durant les congés. Qu’en est-il de leurs parents ? Pour l’enseignant Mariano Félix Nazéba, « il est très important que les parents aussi jouent leur partition parce qu’une chose est de donner les exercices, ce que l’enseignant fait, mais l’autre chose est que ces exercices soient vérifiés et que l’on veille à ce qu’ils soient réellement faits. Ce travail revient naturellement aux parents qui doivent régulièrement vérifier les différents cahiers de leurs enfants pour s’assurer que les enseignants ne leur ont pas laissé des travaux de maison à faire ». Il poursuit par ailleurs que « ces exercices doivent être planifiés, de façon à ce que ces différentes activités soient étalées sur toute la période de congés, pour ne pas acculer l’apprenant, afin de lui permettre de profiter de son repos. Les parents doivent aussi faire en sorte que leurs enfants n’arrêtent pas de travailler. C’est pourquoi il est important de vérifier que des exercices ont été donnés ».
À la lumière de ces propos, on retient que le travail collégial des acteurs de l’école est souhaité pour un usage sain des congés par les apprenants.
Freddy Agboton (Stg)
