Moi… heureuse ! - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Moi… heureuse !

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Je crois en Dieu car non seulement il a donné à la terre sa plus belle créature, à savoir la femme, mais bonheur suprême, il m’a faite femme ! Chaque matin, au réveil, je me sens plus qu’un Ministre, qu’un PDG : Je suis une femme, une maîtresse-femme qui peut se lever, et bouleverser tous ces personnages dits importants. La plupart de mes sœurs n’ont pas conscience de ce pouvoir, je m’en étonne.
Comprenons-nous. La femme n’est pas seulement une plastique avec ses courbes et ses déliés, c’est surtout une capacité de mobiliser toute une personnalité maîtrisée et d’utiliser tous les artifices que les femmes créent pour mener les hommes. J’ai donc une personnalité assumée. Toutes les occasions naturelles, sociales et personnelles sont bonnes pour manœuvrer ce qu’on appelle pompeusement un macho, un guerrier !
Soyons clairs : si l’homme en général se connaît mal, la femme sait toujours ce qu’elle fait et est toujours en possession de ses moyens ! Par-delà toutes les théories, la véritable femme se connaît parfaitement, maîtrise sa personnalité et ne montre que ce qu’elle veut bien. Même la grande majorité perdue dans les champs, dans les innombrables maternités et les rapports conjugaux tourmentés ont choisi de demeurer dans des situations qui leur permettent de se tourner plus tard vers le vigoureux pasteur, en définitive maître de leur cœur et de leur corps ou le faible jeune premier avide de sensations.
Moi, je trône et je décide, chaque artifice me sert. Les hommes accourent et tombent comme des mouches. Il faut être bien naïf pour penser que le serpent tenta Ève : Elle le manipula ! Je me suis donc fait appeler Ève. J’ai même convaincu un magistrat, avec peu de choses, de me le remplacer sur mon acte de naissance, ajoutant au passage fifamè c’est-à-dire la douce. J’ai toujours eu tout ce que je voulais des hommes depuis mon jeune âge, jouant des yeux, des fesses, des hanches et d’intonations variées dans lesquelles j’excelle. Le summum, ce sont ces larmes qui attendrissent les cœurs les plus durs : que c’est beau d’être une femme. Imaginez !
Chacune de mes apparitions est une fête pour un homme. J’ai toujours comme argument la galanterie la plus basique : on me fête mes anniversaires (selon le nouveau venu), les anniversaires de rencontres, la saint Valentin, la journée de la femme, la fête des mères etc. Mais oui. J’ai fait des enfants au même homme. Vous me demanderez pourquoi. D’abord, j’aime les enfants car ils constituent une postérité et épanouissent la femme. Ensuite c’était un homme qui avait du choc et du chèque à la fois. En même temps, il m’a convaincue que les hommes ne respectent que les femmes qui les tiennent en haleine : compliquées, capricieuses, lacrymales à souhait. C’est le moment où j’ai le mieux réussi auprès des autres hommes : Ils cherchaient tous à conquérir l’Himalaya que je représentais, sentant que c’était un ascenseur direct vers le septième ciel. Évidemment, ils réussirent à me sortir de mon foyer. C’était couru d’avance !
Mon manifeste a ici un seul but : montrer que moi, la femme émancipée, je suis ce que je voudrais être. Les grandes théories veulent croire que nous sommes émotion et les hommes sont raison. Elles soutiennent qu’aucun être humain ne peut se connaître et influer sur sa destinée ; c’est faux ! Socrate s’est trompé. Il n’aurait pas dû dire « connais-toi toi-même » pour signifier que nous participons d’une connaissance imparfaite de notre être mais insister autant que sa femme acariâtre qui lui montrait le chemin : la femme plus que tout être est conscience d’elle-même.
La conséquence est que l’égalité homme-femme devient une gageure. L’homme n’acquiert qu’une seule conscience de lui-même à savoir cette mauvaise conscience de maltraiter un être soi-disant faible et de passer le temps à s’excuser. Il se retrouve ainsi dans l’alternative où soit il maltraite et abuse de la femme ; ce que vivent un peu trop beaucoup de mes sœurs, soit il mobilise toutes les bontés et les beautés pour l’adorer et la protéger.
N’oubliez pas que les différentes promotions de la femme ou encore les institutions de répressions d’infraction contre la gent féminine ont encore de beaux jours. En attendant, moi, « je pense et je suis une femme ». Toutes les théories éducatives ne peuvent pas prouver autre chose !
Je sais ce que vous pensez. Je ne suis pas l’exemple type de femmes qui se sont émancipées à force de travail et non en jouant sur ce que vous considérez comme un rapport de force que je pose. Vous pensez aussi à la grande majorité silencieuse qui se tait et subit mais qui compte beaucoup d’heureuses par leur compréhension et leur soumission au mari. Moi, j’existe et c’est ma vie ! C’est vrai qu’il m’a manqué un peu d’éducation peut-être pour élargir mes horizons, mais avouez que je ferai une bonne politicienne !

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

 

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