Financé par l’Agence Française de Développement (AFD) à plus de 6 milliards de FCFA, le Projet d’Appui à l’Enseignement Secondaire au Bénin (PAESB) a effectivement démarré ses activités en octobre 2016. Au 31 décembre 2021, le projet a clôturé avec d’importants acquis sur les composantes qualité, pilotage, infrastructures et gouvernance scolaire dans le sous-secteur de l’enseignement secondaire technique et la formation professionnelle.
Améliorer l’accès au premier cycle du collège, le pilotage scolaire et administratif des collèges. Tel est l’objectif général du PAESB. Fruit de la coopération entre le Bénin et la France, le PAESB résulte de la Convention de financement CBJ 1205 01 B du 02 juillet 2015 entre la République du Bénin et l’Agence Française de Développement (AFD). Le projet a été initié afin d’aider le Bénin dans la poursuite de la mise en œuvre de sa stratégie nationale (PDDSE 2006-2015) en matière d’accès, de qualité et de pilotage de son système éducatif au niveau du sous-secteur Secondaire. En plus d’aider à la préparation de la prochaine planification sectorielle décennale du Bénin, le PAESB a pour objet le renforcement du dispositif d’encadrement pédagogique de proximité, de la dimension vie scolaire dans les établissements et de l’enseignement des sciences avec un effet de levier dans les départements pilotes.(Atacora, Donga, Atlantique et Littoral).
Les raisons pour lesquelles ce choix a été fait sont doubles. La première est un souci d’équité (enfants vulnérables, filles) car les départements de l’Atlantique et du Littoral offrent un tissu scolaire dense tandis que ceux de l’Atacora et de la Donga, situés dans le nord du pays, sont caractérisés par des zones rurales avec un maillage scolaire plus diffus. La seconde est la volonté de tester des modèles d’encadrement pédagogique, de gestion et de pilotage des établissements dans des environnements éloignés et/ou souffrant de sur effectifs, avant d’étendre l’opération au reste du territoire, en intégrant les conditions propices à chaque type d’environnement.
La mise en œuvre des 3 composantes du projet
Le Projet d’Appui à l’Enseignement Secondaire au Bénin (PAESB) repose sur trois composantes. La première a pour objectif de concourir à une amélioration des capacités et des conditions d’accueil des collégiens à travers la construction et l’équipement de nouvelles salles de classe. Il s’agit essentiellement de la construction par la Maîtrise d’Ouvrage Déléguée (MOD). La deuxième composante vise à améliorer la qualité des enseignements, le pilotage et la gestion des établissements. A ce niveau, les actions menées s’inscrivent dans trois sous-composantes. Il s’agit d’abord de la dynamisation de la chaîne d’encadrement et d’animation pédagogiques. Ensuite, de l’amélioration de la gestion et du pilotage des établissements ainsi que de la vie scolaire et enfin du renforcement de l’enseignement des sciences. La dernière composante vise à préparer les réformes structurantes à venir, en vue de la prochaine planification sectorielle. A cet effet, de nombreuses études ont été menées. Elles portent sur la réforme du modèle de collège ; la gestion des ressources humaines au sein du ministère ; l’accès et la rétention des filles au collège ; la contractualisation avec les établissements d’enseignement privé et le contrôle de l’État et, enfin, la collecte des données et les problématiques de système d’information.
La réalisation de l’ensemble des activités a nécessité un mode opératoire spécifique aux composantes du projet. Ainsi, la Composante 1 du projet a été mise en œuvre à travers le Fonds Commun Budgétaire (FCB) par la DIE avec l’appui de l’Unité d’Appui Technique et de Suivi (UATS) du FCB-PME en Maîtrise d’Ouvrage Déléguée (MOD) par les agences Agetur et Agetip dans le cadre des constructions des modules de salles de classe et latrines. Par ailleurs, l’expérimentation de modes alternatifs de constructions scolaires a été reversée sur le projet Soutien à l’Enseignement Secondaire (SEnS) avec l’appui technique de l’Agence de Construction des Infrastructures du Secteur de l’Education (ACISE).
Quant aux composantes 2 et 3, elles ont été mises en œuvre sous forme d’aide projet. Dans ce cadre, la mise en œuvre est coordonnée par l’Unité de Gestion du Projet (UGP) avec l’appui d’assistance technique mobilisée via le CIEP et des ONG. Un comité de pilotage est mis en place pour le suivi global du projet et l’articulation des 03 composantes. Sur le plan opérationnel, les activités sont menées par les directions techniques du ministère qui en ont la responsabilité. Un comité assure le suivi trimestriel des activités et des audits semestriels sont réalisés pour s’assurer de la bonne gestion des ressources.
Un projet hautement performant
Avec un engagement estimé à 10 millions d’euros soit 6 milliards 559 millions 700 mille francs CFA, 6 milliards 397 millions 914 mille 191 francs CFA (soit 9 millions 753 mille 557 euros) ont été effectivement ordonnancés pour un taux de 97,54%, au 31 décembre 2021. Les dépenses engagées sur la période du 1er janvier au 30 juin 2022 pour les travaux de clôture du projet s’élèvent à un montant de 46 millions 971 mille 045 francs CFA soit 71 607 euros. Le projet clôt ainsi ses activités avec un taux d’exécution financière de 98,25%.
Le taux global d’exécution physique cumulé du projet est de 95,40% grâce aux nombreuses réalisations du projet. Au nombre de trente-sept, ces principales réalisations sont réparties dans les trois composantes du projet. Pour la première composante, on dénombre notamment la construction et la mise en service de 62 modules de 4 salles de classe et 112 blocs de latrines ; l’acquisition d’un véhicule Pick-up double cabine pour le suivi des travaux et l’accompagnement sur la vie scolaire et la réfection du bureau de la coordination du projet avec l’équipement de 7 bureaux avec fauteuils, 15 chaises visiteurs, 20 chaises de réunion et un canapé.
Pour la composante 2, on peut, citer la dynamisation du Réseau d’animation pédagogique par l’élaboration du document cadre du nouveau Réseau d’Encadrement et d’Animation Pédagogiques (REAP) avec des outils et protocoles plus adaptés d’intervention des acteurs (inspecteurs, conseillers pédagogiques et animateurs d’établissement). Sur le plan du recrutement et de la formation des cadres de l’éducation, on peut citer la formation de 101 inspecteurs et 387 Conseillers Pédagogiques (CP) à la mise en œuvre des 14 outils adaptés au nouveau REAP en lien avec l’implémentation de la vie scolaire puis le recrutement et la formation de 50 nouveaux inspecteurs de l’enseignement du second degré. Du côté de la réorganisation et de la dotation en matériels de travail, on note l’appui à la déconcentration de l’inspection avec l’acquisition et la mise en service de 12 véhicules Pick-up au profit des 12 IPD qui ont été dotées chacune d’un copieur à chargeur, d’un vidéoprojecteur, d’une imprimante, d’un appareil relieur avec agrafeuse et d’un régulateur de 5000 W. Cette composante a aussi contribué à la réalisation de documents de référence avec la conception et la mise en ligne des référentiels de métiers et de compétences des personnels de direction des établissements d’enseignement secondaire général (directeur, censeur, surveillant général).
Du point de vue de la vie scolaire, un point d’honneur est mis à l’amélioration de la gestion et de la gouvernance de l’école en accompagnant la formalisation et l’implémentation de la dimension vie scolaire au collège basée sur un « Guide de vie scolaire au collège au Bénin » élaboré et mis sur la plateforme EducMaster avec la formation de 2 151 responsables des établissements secondaires publics d’enseignement général, puis l’appui à l’institution des lettres de mission en direction des acteurs de la chaîne d’encadrement pédagogique.
Pour ce qui est de la composante 3, entre autres, réalisations, on peut citer l’appui à l’élaboration de la stratégie nationale de l’enseignement secondaire général ; l’appui au développement de nouveaux curricula pour la formation à la bivalence des enseignants de l’ESG dans les ENS avec l’écriture de 5 programmes de formation ; l’évaluation du FCB réalisée par des experts mobilisés via le CIEP et dont le rapport final a été validé.
Ces réalisations ont été rendues possibles grâce à l’action conjuguée des membres d’une équipe très active et engagée.
Un management dynamique du projet
Depuis le lancement de ses activités en 2016, la conduite du Projet d’Appui à l’Enseignement Secondaire au Bénin (PAESB) n’a pas été une sinécure pour l’équipe conduite par l’inspecteur Wilfrid Djènontin. En six ans d’activités, l’équipe a capitalisé de nombreux acquis redonnant un nouveau visage à la coordination et au management de projets au Bénin. Ainsi, l’action conjuguée des membres de l’UGP-PAESB fortement soutenue par l’Autorité ministérielle, a permis la réalisation des audits semestriels du projet en plus de la participation aux missions de supervision de l’AFD et aux revues de portefeuilles des projets sous financement extérieur organisées par le MPD et la CAA. L’équipe a aussi organisé un atelier d’harmonisation des pratiques de suivi des projets et de reddition des comptes et a contribué à l’élaboration d’un document de capitalisation de l’expérience de mobilisation communautaire avec sa vulgarisation auprès des acteurs à la base. A l’arrivée, le PAESB devient un modèle de gestion participative, inclusive de haute performance dont on se souviendra longtemps encore dans la sphère du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (MESTFP).