«Mes impressions sont bonnes. Le journalisme d’investigation est un genre très moins prisé par les journalistes, alors que c’est un genre journalistique qui permet aux journalistes de se révéler d’une manière ou d’une autre et de contribuer réellement au bien-être de la société. Nous avons eu un formateur qui nous a donné beaucoup d’informations et d’outils pour nous permettre de mener une investigation en bonne et due forme en matière de corruption au Bénin. J’ai fait une remise à niveau par rapport à mes connaissances et je compte bien mettre tout ce que j’ai acquis à profit afin de participer à ma manière, à la lutte contre la corruption au Bénin ». Ces propos sont de Gisèle Azonhon, journaliste à TVC Bénin. Comme elle, ils sont au total quarante (40) professionnels des médias à avoir pris part à la deuxième session de formation des journalistes d’investigation pour faire reculer les barrières de la corruption au Bénin. Portant sur le journalisme d’investigation en matière de lutte contre la corruption, cette rencontre s’est tenue les 06, 07 et 08 juillet 2020 à l’hôtel Nifur de Bohicon. Après la première session tenue du 1er au 3 juillet 2020 à l’hôtel la Princesse de la même ville, cette session a mobilisé les journalistes venus des départements de l’Atlantique, du Littoral, du Mono, du Couffo, du Zou et des Collines autour de François Awoudo, le formateur. Après la cérémonie officielle de lancement conduite par Rodrigue Adohinzin, régisseur du Programme d’Appui à la Justice (PAJ) et Thomas Akiyèmi, représentant de la présidente de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), les participants sont entrés dans le vif du sujet.
Bref aperçu des travaux …
Les participants ont eu droit à cinq communications et quatre ateliers de travaux pratiques pour mieux s’imprégner des enjeux de la lutte contre la corruption et des outils mis à leur disposition par la profession. «Les enjeux et les instruments de lutte contre la corruption»; «La place de la CRIET dans la lutte contre la corruption au Bénin» ; «Avantages de l’enquête transversale : cas pratiques» ; «Conduire l’investigation journalistique : outils, sources et méthodes d’investigation en matière de corruption» ; «Les exigences légales et déontologiques de l’investigation journalistique» sont les communications qui ont meublé cette session de formation. Les ateliers pratiques ont, quant à eux, porté sur : «Le choix de sujets et d’angle sur l’investigation en matière de corruption» ; «Les cas concrets d’investigation en matière de corruption» ; «Exercices de choix de sujets d’investigation sur la corruption» ; «Les stratégies de prévention et de répression de la corruption». Les échanges interactifs ont permis aux participants de découvrir la corruption sous ces différentes facettes. A ce titre, chaque participant a reçu divers documents issus de l’arsenal juridique national et international en matière de lutte contre la corruption et de la documentation professionnelle sur la conduite d’investigation journalistique. Ces sessions de formation s’inscrivent dans la cadre du Programme d’Appui à la Lutte contre l’Impunité et au Renforcement de l’État de droit en République du Bénin (PALIRED) et du PAJ. Elles sont le fruit de la coopération entre le Bénin et l’Union Européenne avec la participation de Social Watch Bénin et Transparency International. Au total 120 journalistes ont bénéficié de ces formations organisées en trois sessions.
Adjéi KPONON