L’amphithéâtre Benoit Christophe Sadeler de l’ISBA a accueilli ce vendredi 28 octobre 2016, le lancement officiel du livre ‘‘Lumière sur les racines organiques des peurs au Bénin : des peurs structurales’’. C’était à la faveur d’une cérémonie riche en débats en présence de nombreux invités, parents et amis de l’auteur.
Prêtres, religieux, religieuses, cadres et personnalités politiques, chefs d’institutions républicaines, amis venus de l’étranger, bref ! Personne n’a voulu rater la cérémonie de lancement officielle de ‘‘Lumière sur les racines organiques des peurs au Bénin : des peurs structurales’’ écrit par le Père Arnaud Eric Aguénounon. « Il oppose les peurs négatives aux peurs positives, car, ces dernières peuvent aider à construire », a dit Simon Azonbakin, le représentant du directeur de l’ISBA, hôte de la cérémonie. « Il a fait un décryptage d’une psychologie des peurs », déclare Constantin Amoussou, écrivain et chroniqueur littéraire, présentateur officiel de l’œuvre. Justement, durant sa présentation, il a fait le tour de l’œuvre en montrant les diverses manières par lesquelles l’auteur décrit les conséquences des peurs. Pour ce dernier, Arnaud Eric Aguénounon a fait l’inventaire des origines des peurs et a abordé la question des croyances dans le « Bo » et le « Glo ». Ainsi, selon Constantin Amoussou, les idées principales du livre sont : le régime de la peur, la psychologie de la peur, les névroses et les psychoses, le Christ comme cheminement pour sortir de l’emprise de la peur. Victor Prudent Topanou a, quant à lui, apprécié la méthodologie de l’auteur et le style d’écriture de ce dernier avant de mettre l’accent sur la théorisation qui se dépeint à travers les lignes de cette œuvre littéraire. Victor Topanou s’est surtout appesanti sur les liens qui existent entre ces faits endogènes et le fonctionnement de l’Etat notamment à travers les dysfonctionnements de l’administration publique. Pour l’ancien garde des sceaux, ministre de la justice « face à la peur négative, le béninois a créé deux solutions : le « Glo » et l’adhésion instrumentale à la religion, y compris les organisations secrètes ou sectes où il se rend pour sa sécurité ». Il a aussi justifié le fait que « nous sommes le seul pays au monde où le Président de la République n’a pas de résidence officielle simplement parce qu’aucun successeur ne voudra rentrer dedans ». La phase des discussions qui a suivi a été une véritable séance de catéchèse soutenue par des considérations théologiques. Questions-réponses et contributions ont jalonné cette phase de débats, riche en enseignements. C’est dans ce contexte que l’auteur, Arnaud Eric Aguénounon, a martelé que « notre foi a été fétichisée. Nous avons un usage fétichiste de tous les sacramentaux. On ne se donne pas à Dieu mais on lui donne des ordres. Nous utilisons la foi et Dieu comme des instruments. Nous avons une foi utilisatrice ». Il a aussi justifié que « la foi est fétichisée parce qu’on a peur. On pratique seulement parce qu’on veut être protégé par Dieu » avant d’indiquer comme cheminement de solution, la pratique de la ‘’Secuela Christi’’. En effet, a-t-il rappelé, « la vraie pratique, c’est le témoignage vrai ». Rétorquant à une question qui a abordé les croyances dans le « Bo » et le « Glo », l’auteur a ajouté que « le Glo » est aussi un « Bo », car, celui qui pratique le « Glo » fait un retour à l’envoyeur alors que la foi chrétienne y oppose l’amour et les vertus théologales. Cette étape d’échanges a été enrichie par les nombreuses contributions des prêtres et personnes ressources qui ont massivement fait le déplacement. Dans son allocution finale, Arnaud Eric Aguénounon, a indiqué que « comme le but de tout essai est de susciter le débat en donnant une contribution, notre essai ‘’Lumière sur les racines organiques des peurs au Bénin : des peurs structurales’’ propose une véritable ‘’Secuela Christi’’ qui signifie allez au dépouillement du corps du Christ dans un engagement véridique du dedans au dehors personnel et communautaire ». Parrain de l’évènement, Abraham Zinzindohoué a félicité l’auteur pour son œuvre avant de souligner qu’il faut de la lumière dans la politique au Bénin et dans les religions traditionnelles. « En n’ayant pas peur de mettre sur le marché tes idées sur les peurs, tu entres dans le cercle des intellectuels, car, un intellectuel, c’est celui qui n’a pas peur de mettre ses idées sur la place publique pour qu’on en discute » a conclu le parrain. Suivra ensuite le lancement à proprement parler de cet essai de 86 pages, une œuvre de haute portée Psychosociologique, parue aux éditions Les impliqués chez l’Harmattan. Après de nombreux appels à l’achat, la vente aux enchères a rapporté la coquette somme de 615.000f CFA.
Adjéi KPONON (Stg)