J’ai une question qui me trotte dans la tête en ce moment. C’est le problème par excellence qui nous préoccupe mais si je la pose, je suis sûr que la plupart de ceux qui souhaitaient me lire pour des raisons diverses vont cesser de s’intéresser à cette chronique ; soit parce qu’ils estiment (surement à tort) être plus compétent que moi dans le domaine ; soit parce qu’ils se disent que je ne vais rien apporter de nouveau sur ce sujet (c’est vrai, mais on va essayer ensemble) à part réciter les théories inutiles des grands spécialistes occidentaux (surtout pas).
Le sujet, vous le devinez c’est : comment éduquer nos enfants ! S’il vous plait, ne partez pas ; ne fuyez surtout pas! qu’est ce qui vous fait peur ? Parlons-en ! Nous avons fait des enfants ; ils sont en train de grandir et chaque jour, nos réactions, nos appréhensions, nos sentiments sont divers et contrastés : ils font notre fierté dans le temps et, au même moment ils nous horripilent au quotidien. Leurs rires ou tout simplement eux nous manquent quand ils sont loin ; nous soupirions après les innombrables dangers qu’ils courent loin de nous et nous subissons leur regards scrutateurs, censeurs, boudeurs voire haineux lorsqu’ils sont dans la maison, silencieux ou mécontents. Mais que faire de ces gens, de la chair de nos chairs qui jouent autant avec nous, nous font rire, pleurer bref exister car malheur à ceux qui n’en ont pas ! Comment les accompagner dans leur existence de tous les jours afin qu’ils parviennent à voler de leurs propres ailes ; à se prendre en charge.
Moi, dans cette affaire, je ne suis pas très malin. J’essaie de parler plus avec mon cœur qu’avec ma raison et les premières personnes qui me paraissent les plus inutiles, les plus disqualifiés, ce sont les psychologues de l’enfant parce que je soutiens que, s’occuper d’un enfant est un travail à temps plein qui ne donne pas le temps d’écrire un livre sur lui. Il y a d’ailleurs un précédent célèbre qui me donne raison : Jean-Jacques Rousseau qui a écrit « Emile ou de l’éducation » et qui a abandonné ses enfants à l’asile. Je voudrais d’ailleurs circonscrire le sujet : je voudrais parler de l’éducation de nos enfants au Bénin sinon jusqu’à quelques pays africains qui nous ressemblent car, l’éducation occidental ne nous convient pas, ne nous fait pas du bien.
Les questions qui se posent à nous aujourd’hui sont diverses mais se résument à une seule : comment s’y prendre. Il y a la large majorité qui pense que l’éducation de leurs enfants doit être à l’image de l’éducation (sinon au meilleur) reçu des parents ; elle doit être dure, rigoureuse et sans faille. Chaque jour doit être l’expression d’une lutte où ils sortent vainqueurs. D’autres, moins nombreux pensent qu’il faut laisser la bride aux enfants et développent une pédagogie libertaire qui peut déboucher sur des situations libertines. Attention : je ne me préoccupe pas d’une autre catégorie qui, pour plusieurs raisons ont décidé de démissionner de leur rôle de parents en couvrant les enfants d’argent et de malhonnêteté à défaut de les couvrir d’amour, d’honneur et d’un peu de rigueur (types de politiciens, puissances d’argent etc.). C’est vrai qu’il y a ceux qui se contentent de ne rien faire tout en imputant leur démission à Dieu qui, soit disant éduque les enfants.
Je ne peux résoudre en une chronique le ou les problèmes d’éducation mais, je souhaite en poser les bases. Qu’on soit riche ou pauvre ou quelque part au milieu ; qu’on soit croyant ou pas, qu’on soit d’un caractère calme ou emporté, on peut et on doit éduquer ses enfants. Je crois fondamentalement qu’il y a plusieurs chemins pour arriver à bon port en échafaudant sur un certain nombre de principes moraux connus pour lesquels on n’a pas nécessairement besoin d’être dans une religion. Ainsi, un parent rigoureux, et un autre indulgent s’y prendront avec leurs caractère mais réussiront tous. On en conclut que ce qu’il faut, ce n’est ni votre vieille éducation ou encore une éducation qui soit disant met l’enfant au centre des choses mais une éducation faite avec votre raison et votre cœur (quelques taloches et autres punitions utiles) s’adaptant sans cesse aux situations et aux réalités mais qui requiert encore deux autres choses importantes en plus de ces facultés sensibles, psychologiques et morales à savoir la présence et l’exemple.
N.P
Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe