Interdiction d’activités syndicales dans les universités nationales : Le gouvernement dans une démarche explicative du décret à polémiques - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde
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Interdiction d’activités syndicales dans les universités nationales : Le gouvernement dans une démarche explicative du décret à polémiques

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Le décret portant interdiction d’activités des fédérations, unions, associations ou organisations faîtières dans toutes les universités nationales du Bénin pris en Conseil des ministres, le mercredi 5 octobre dernier, a constitué le plat de résistance d’une conférence de presse qui s’est tenue entre trois ministres du gouvernement, acteurs du système éducatif et anciens responsables d’étudiants. Face à la presse, les membres du gouvernement ont expliqué le bien fondé et les motivations de ce décret avant de rappeler qu’une interdiction peut être temporaire. Maître Joseph Djogbénou, Oswald Homeky, Marie-Odile Atanasso, Jacques Ayadji et Séraphin Agbahoungbata sont les initiateurs de la conférence de presse qui s’est tenue à l’hôtel Novotel à Cotonou dans l’après-midi du mardi 11 octobre 2016.

«…Rassurer les uns et les autres sur le contenu des délibérations du Conseil des ministres en date du 5 octobre, rassurer les uns et les autres par l’explication des motivations et rassurer les uns et les autres par l’indication de ce qui suivra ». C’est par cette déclaration que Joseph Djogbénou, le garde des sceaux a planté le décor de ladite conférence de presse. Une conférence au cours de laquelle, il a tenu d’abord à rappeler aux anciens étudiants et parents d’étudiants que le gouvernement n’entend pas porter atteinte aux libertés fondamentales à travers ce décret. « Ce décret ne dissout pas les associations, en aurions-nous même la volonté que nous ne l’aurions pas eu le pouvoir. Ce n’est pas un décret portant dissolution d’une quelconque association. Il n’appartiendra pas à ce gouvernement de porter atteintes aux règles fondamentales protégeant la liberté de chacun et la liberté de tous.», a clarifié l’autorité ministérielle s’expliquant au nom du gouvernement. Parlant de ces associations ou organisations estudiantines, il raconte brièvement les motivations de ce décret. Lesquelles motivations visent à décourager les responsables étudiants qui ont des aides de camp, des responsables étudiants avec gardes de corps, différents groupements qui ont l’esprit de penser et le mode d’action de milices, des états-majors…pour reprendre les termes utilisés par le conférencier principal Joseph Djogbénou pour justifier la décision gouvernementale diversement appréciée. A sa suite, Marie-Odile Attanasso, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique(MESRS). Prenant la parole, elle embraie sur les précédents arguments de son collègue Joseph Djogbénou en exhibant d’autres arguments plus coriaces à l’origine de la prise de cette mesure d’interdiction. « … Climat d’insécurité permanent qui existe sur le campus. Ce climat d’insécurité est dû au fait qu’il y a au moins trois associations faîtières qui se disputent la priorité sur le campus », affirme la ministre du sous-secteur parlant des conflits de leadership entre les différentes associations et fédérations d’étudiants sur les campus publics. Ces conflits, explique-t-elle, ne permettent pas une bonne négociation en ce sens qu’il n’y pas de compréhension entre elles. Aussi, a-t-elle confié que cette décision provient également de la Confédération des Etudiants et Scolaires d’Afrique qui les a invités à réduire les associations en une seule association pour la représentation des étudiants en Afrique. Prenant à son tour la parole, Oswald Homeky ministre des sports et l’un des conférenciers, déclare : « … Cette réorganisation des associations et fédérations estudiantines ne sera pas le monopole absolu ou l’apanage du gouvernement parce qu’il n’est pas du rôle du gouvernement d’indiquer aux organisations estudiantines la méthode et les modalités allant dans le sens de leur fusion. Cette réorganisation se fera par les étudiants en concertation avec le gouvernement ». Les différentes voix autorisées, explicatives de la mesure d’interdiction vont céder place au traditionnel exercice de questions-réponses auquel est soumis Joseph Djogbénou, garde des sceaux et porte-parole de la délégation ministérielle. Cherchant à satisfaire les journalistes sur les questions à lui adressées, il a décliné une fois encore la vision du gouvernement pour l’université en général et pour la mesure à polémiques en particulier. Pour lui, il s’agit pour le gouvernement de rendre compétitives les universités nationales dans la sous-région. « Une interdiction peut être temporaire », a-t-il enfin dit pour clore ses propos.

Enock GUIDJIME (Stg)

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