Au-delà d’inculquer des notions de savoir-faire aux apprenants, l’école a pour mission fondamentale de former de bons citoyens adaptés aux réalités de leur milieu et les préparer à vivre en conformité avec les règles du savoir-vivre et du savoir-être en société. C’est donc dans le but de réussir cette importante mission que les établissements d’enseignement confessionnels ont instauré les cours d’instruction ou d’éducation civique. Du constat effectué par Educ’Action, il ressort que le contenu des cours dispensés aux apprenants varie d’un collège à un autre. Des responsables d’établissements expliquent la situation.
De la découverte des sceaux, emblèmes ou de l’hymne national, du Code de la route à la sensibilisation sur la consommation des drogues illicites en passant par les problèmes de mixité, les notions enseignées dans les cours d’éducation civique dans les collèges confessionnels sont multiples et variées. Le contenu de ces cours, contrairement à ce qui a l’air d’être, ne varie pas tellement suivant les explications de plusieurs responsables d’établissements. Selon les propos de Armand Honi, professeur d’instruction civique au Collège catholique Saint Augustin, le ministère n’intervient pas dans l’élaboration des programmes d’instruction civique. C’est plutôt, souligne-t-il, le travail d’un collège d’enseignants au niveau du diocèse qui se réunissent de façon annuelle pour réfléchir à l’amélioration du programme. C’est donc un travail qui se fait au niveau diocésain. Armand Honi s’empresse de préciser ensuite que : « tous les collèges ne sont pas représentés à cette rencontre annuelle. Il y a des collèges qui n’y ont jamais participé comme le collège Laura VICUNA et il y a d’autres qui peuvent manquer certaines rencontres pour des raisons de distance, mais qui se tiennent informés et veillent à prendre en compte les éventuelles modifications qu’il pourrait y avoir ». Ainsi donc, c’est le même programme qui est exécuté dans tous les collèges catholiques du diocèse de Cotonou. « Certains collèges peuvent à leur niveau, décider de rajouter des particularités au cours, en fonction de la vision de l’établissement, de la vocation de la congrégation qui est en charge de l’administration du collège ou des réalités que vivent les apprenants comme c’est le cas à Laura VICUNA, où l’esprit salésien guide les divers apports supplémentaires au contenu des cours », font remarquer successivement la Sœur Ivette Badini, directrice de l’Ecole d’Enseignement Général Technique et Professionnel (EEGTP) Laura VICUNA et Bruno Sossou, censeur du même collège.
De l’idée de la mise en œuvre des cours d’éducation civique…
Tout est parti d’une idée, devenue un projet d’éducation civique. « Nous nous sommes fixés des objectifs à la base que nous avons opérationnalisés. C’est l’opérationnalisation de ces divers objectifs qui a donné naissance au programme », informe Armand Honi avant d’ajouter que « l’objectif visé par les cours d’éducation civique et morale est principalement l’intégration et l’adaptation de l’individu dans la société. Le but étant de former des bons chrétiens et des honnêtes citoyens, nous étalons les notions sur toutes les classes de sorte à ce que les élèvent étudient des éléments nouveaux au fil de l’évolution dans les classes ».
A l’absence de l’éducation civique et morale dans certaines classes…
Le constat montre qu’en fonction des établissements, toutes les classes n’ont pas accès aux cours d’éducation civique. Dans certains collèges comme Laura VICUNA, cette situation est principalement due à une insuffisance d’enseignants capables de dispenser les cours. Ailleurs comme au Collège Saint Augustin ou au Collège Saint Michel, seules les classes d’examens ne suivent pas ces cours pour des raisons de surcharge des emplois du temps.
« Les cours d’instruction civique n’ont aucun impact sur le rendement des élèves. Etant de coefficient 1 dans tous les collèges, il ne saurait permettre aux apprenants de combler des manques de point dans d’autres matières », clarifie l’enseignant d’instruction civique au Collège catholique Saint Augustin. Ce dernier déplore tout de même le fait que le côté moral ne soit pas aussi présent que le côté civique du cours. La morale n’est véritablement étudiée qu’en classe de quatrième où les notions de savoir-vivre sont inculquées aux apprenants.
L’éducation civique et morale est un élément important dans la formation intégrale de la personne et les établissements confessionnels l’ont comprise assez tôt et travaillent depuis dix années déjà à s’assurer de l’effectivité de son enseignement dans leurs salles de classes.
Gracias BOGNON (Stg)
