L’état actuel de l’Ecole Primaire Publique Gbégamey-Sud, notamment le groupe B se situant entre le siège de la Circonscription Scolaire de Gbégamey-Cotonou et celui du Syndicat National des Enseignements Maternel et Primaire (SYNEMP), préoccupe enseignants et directeurs de l’école. Face à l’insalubrité et l’insécurité qui se côtoient de jour comme de nuit, ils donnent de la voix et appellent au secours les autorités municipales notamment celles du 11ème arrondissement de Cotonou…
Des excréments humains, des sachets plastiques et ordures soigneusement disposés tel que l’on pourrait s’imaginer un instant cohabiter avec des dépotoirs sauvages. C’est l’aspect désagréable et nauséabond que présente le groupe B du Complexe scolaire Gbégamey-Sud, une fois descendu sur les lieux à la suite du cri d’alerte des chefs d’établissement pour constater les faits. En effet, cette école est victime d’actes de vandalisme orchestrés par des usagers de l’axe place bulgarie-bourse du travail, venant y satisfaire leurs besoins. Lesquels besoins empêchent les enseignants et écoliers d’étudier dans de bonnes conditions, s’indigne le directeur de l’école notamment celui du groupe concerné. « Nous vivons des conditions déplorables, surtout en ce qui concernent l’assainissement, l’environnement en question. Cet environnement est pollué presque tous les jours que Dieu fait.», déclare avec tristesse Modeste Houéha, directeur de l’EPP Gbégamey-Sud B. Ainsi, cet environnement sordide de l’école est entre autres le problème auquel est confrontée cette école. Ce qui pousse, d’ailleurs les écoliers à procéder chaque matin au nettoyage des abords et alentours des classes sous la surveillance attentive de leurs maîtres et maîtresses et la supervision du directeur Modeste Houéha. Ceci, dans le souci d’assainir, un tant soit peu, leur cadre de vie. Cette activité d’assainissement quotidienne retarde l’activité pédagogique, fait observer, par ailleurs, le directeur. « Nous sommes dans la triste obligation d’inviter les écoliers chaque matin à ramasser les matières fécales d’autrui avant de se mettre en classe pour les activités pédagogiques. Ce qui retarde l’activité pédagogique. », explique Modeste Houéha. Propos confirmés par Frédéric Prodjinonto, enseignant du groupe qui déclare : « les enfants doivent ramasser les matières fécales tous les matins, des ordures qui sont déposées çà et là ». Et pourtant, à quelques minutes de marche de l’école, se trouvent des toilettes publiques confectionnées par la mairie et mises à la disposition des citoyens et citoyennes de ce quartier d’une densité humaine non négligeable. Selon les informations glanées ça et là, ces excréments humains, sachets plastiques, ordures et autres proviennent des habitations riveraines à l’école, notamment des trublions de l’école ainsi que des fidèles de la mosquée en face de l’école. « Les enfants du quartier viennent aussi mettre leurs matières fécales juste derrière la classe. Il y a les divorcés sociaux, les prostituées qui viennent aussi passer la nuit dans les salles de classe. Quand vous venez la nuit, toute la clôture est longée de ces catégories de personnes. C’est pour vous dire que nous vivons aussi dans l’insécurité totale. », déplore Frédéric Prodjinonto, avant de rappeler que chaque année le ministère envoie des formulaires à remplir pour voir la situation de l’école, mais rien n’est fait pour l’assainissement du cadre de vie, a-t-il dit d’un air médusé. Aussi, poursuit-il, avoir envoyé la situation de l’école avec photo de l’école qui s’est transformée en dépotoir sauvage de circonstance à la mairie, n’a rien apporté à leur ras-le-bol et à leur calvaire environnemental. Sur un autre versant, parmi les autres difficultés qui plombent la bonne conduite des activités académiques dans cette même école, on retrouve en bonne place des toitures de classes décoiffées, des fenêtres et murs délabrés laissés aux intempéries, avec comme cerise sur le gâteau, une salle de classe inachevée présentant le goût amer d’un éléphant blanc. Les latrines de l’école qui sont quasi remplies depuis plus d’une décennie sont l’illustration patente du cadre de vie dans lequel végète l’ensemble de la chaîne éducative de cette circonscription scolaire. Le défaut d’éclairage de l’école favorise l’insécurité grandissante qui y règne. Et à Aboud Ouorou Toure Adam, gardien de l’école, de justifier ce phénomène par l’obscurité causée par le manque de lumière dans l’école, malgré ses multiples relances en direction du chef d’établissement pour parer au plus pressé. « Ici, il n’y a pas de lumière pour cette grande école. J’ai tout fait. J’ai même suggéré qu’ils mettent la lumière dans leurs bureaux, mais rien n’y fit. », raconte tout malheureux Aboud Ouarou Touré, gardien de l’école, avant de déclarer qu’il ne pourra rien faire seul sans la lumière. A la suite de ces problèmes racontés par les concernés, des doléances ont été faites aux autorités locales et au gouvernement.
Les doléances aux autorités locales et au gouvernement …
« Nous voudrions faire appel à nos autorités communales, en l’occurrence le maire de la commune de Cotonou, de nous aider à élever la clôture et à réfectionner aussi nos salles de classe parce que les gens mal intentionnés, après avoir déposé leurs matières fécales, détruisent les fenêtres.», s’est adressé Modeste houeha, le directeur de l’EPP Gbégamey-Sud B en direction du Maire de la ville de Cotonou. « En invitant les forces de l’ordre à venir déguerpir le groupe de trublions qui reste aux alentours de l’école presque toute la journée, en construisant des urinoirs aux fidèles de la mosquée afin qu’ils évitent de polluer leur atmosphère de travail, vous aurez contribué à protéger la santé de nos enfants. », se trouve être l’autre vœu du directeur à l’endroit des gouvernants. « Augmenter le personnel de sécurité afin qu’il travaille en tandem avec le seul gardien », est l’autre doléance du chef d’établissement à l’endroit des dirigeants politico-administratifs. L’assainissement du cadre de vie conditionne la réussite de toute activité qu’elle soit académique, commerciale ou administrative. L’entretenir conduit inexorablement à donner le meilleur de soi-même pour l’atteinte des objectifs. Il urge alors que gouvernants et gouvernés se donnent la main pour relever le défi de l’assainissement du cadre de vie sans lequel les apprenants de cette école ne sauraient étudier dans de bonnes conditions pour donner le meilleur d’eux-mêmes à chaque fin d’année scolaire. L’excellence en milieux scolaires dépend également en partie de l’assainissement de notre cadre de vie. Alea jacta est.
Enock GUIDJIME (Stg)