Il faut sauver le soldat KOKOU ! - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Il faut sauver le soldat KOKOU !

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Le destin, c’est une fatalité qui rencontre l’histoire ! Ainsi M. Lucien Kokou est Ministre! Etait-il le plus qualifié, le meilleur d’entre nous comme on le dit ? A priori, on pourrait dire non, mais il est aujourd’hui Ministre. Donc, il le mérite parce qu’il est là et parce que, comme le disait Blaise Pascal : «Il y a dans le monde deux sortes de grandeurs ; car il y a des grandeurs d’établissement et des grandeurs naturelles ». Nous avons donc établi le Ministre (pour avoir voté Talon qui l’a choisi) et nous nous devons de le respecter, lui donner toute considération.
Pourquoi ce préalable ? Le MESTFP vient de se mettre dans la tourmente et il est utile de réagir par rapport à cette situation. Le MESTFP, bon technicien de l’éducation, a été propulsé très haut et est devenu de ce fait politicien; et c’est là le problème! Il est venu, il y a quelques mois. A sa passation de service où j’étais en tant que cadre du ministère, en tant que confrère l’ayant connu pendant qu’il tenait la craie et enfin en tant que (accidentellement) natif de la même localité que lui, j’ai vu beaucoup de personnes plus (in)utiles les unes que les autres et, jusqu’à ce que je finisse mes quelques mois et parte du Ministère, je n’ai pas vu le Ministre. J’ai été frustré ! Comment ? Pourquoi ? Mais alors ! Et j’ai connu cette belle phrase avec un goût d’inachevé : « admis à faire valoir ses droits à la retraite »
La retraite a-t-elle, pour la plupart des gens, quelque chose à voir avec la mort ? Car de la même manière que le pasteur ou le prêtre nous exhorte à croire en la résurrection des morts sans jamais faire le grand saut pour donner l’exemple, les retraités n’aiment pas souvent jouir de ce redoutable droit…
Bref, je devrais avoir beaucoup de ressentiment contre lui mais avec le recul, je me demande quelle analyse il faudrait faire de la situation. J’ai retrouvé autour de lui des hommes aussi valables ! On parle d’un Etat, on ne parle pas d’individu.
Dans le cas d’espèce, le soldat KOKOU, soldat parce qu’on l’a mis là, honnêtement bon technicien, a fait une erreur terrible. Que faut-il faire ? Le punir ? A priori oui ! Le démettre de ses fonctions ? Ce n’est pas utile, car il est en apprentissage et il apprend la dure réalité politique et c’est ça qu’il ne connait pas. Savait-il qu’il y a des procédures ? Oui! Pourquoi ne les a t-il pas suivies ? Parce que, paradoxalement, je pense qu’il voulait faire plaisir ! Quand même ! Il n’a même pas de l’embonpoint comme nous pour qu’on dise qu’il voulait se remplir la panse. En bon soldat, on l’a convaincu de faire plaisir et, il faut se dire la vérité au passage, le soldat serait remercié.
Il y a donc eu naïveté, errements, erreur d’appréciation (errare humanum est), mais il lui appartient au plus tôt de réparer, de revenir aux textes et aux principes, trouver la meilleure solution (perseverare diabolique). Et sa punition ? Elle est déjà là : le Chef l’a désavoué, il y a presque une vindicte populaire morale. Ça suffit.
Comme le souligne Bachelard : « Il n’y a pas de vérités premières, il n’y a que des erreurs premières ». Le scientifique et philosophe français exprime très fortement la nécessaire ‘’rupture’’ que le technicien à l’esprit scientifique doit opérer avec l’évidence sensible, politique afin d’aller vers la science, la connaissance et réaliser du bon travail. Il faut sauver le soldat KOKOU, car, il apprendra beaucoup de cette expérience surtout dans le milieu de l’éducation où il faut donner l’exemple.

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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