« Je pense qu’on a en France, un système qui sait produire l’excellence et on a vu encore la semaine dernière la médaille Fields, qui a été obtenue par Hugo Duminil-Copin. Mais l’un des principaux défis que connaît notre système éducatif, c’est qu’il est sans doute l’un de ceux qui reproduit le plus les inégalités ».
Ainsi se présente le visage du système éducatif français selon la première ministre Élisabeth Borne. Dans un bilan effectué le weekend dernier, lors d’une intervention aux rencontres économiques d’Aix-en-Province (Bouches-du-Rhône), la cheffe du gouvernement se réjouit de ce que le système éducatif français sait produire l’excellence. Cependant, à l’en croire, beaucoup d’inégalités émanent de ce même système.
Dans son discours consacré aux transformations de l’éducation, Elisabeth Borne caricature l’éducation comme le premier bien commun avec des défis considérables pour la France. Car, estime-t-elle, le système français ne forme pas les compétences dont l’économie a besoin. « On a aussi un paradoxe d’avoir encore un taux de chômage qui n’est pas celui du plein-emploi et néanmoins des entreprises qui éprouvent de très grandes difficultés à recruter. Donc ça veut dire que notre système éducatif, notre système de formation, manifestement ne forment pas les compétences dont notre économie a besoin », a-t-elle dressé comme bilan.
Pour ce faire, une refondation de l’école française s’avère indispensable et sera fondée sur la revalorisation du métier d’enseignant. « C’est évidemment les enseignants qui sont au cœur de ce défi considérable. Il y a une énorme démarche de revalorisation du métier d’enseignant qui est indispensable, et il faut sans doute aussi repenser ce métier d’enseignant et le faire, bien sûr, avec ceux qui sont les premiers concernés, c’est-à-dire les enseignants eux-mêmes », a souligné Élisabeth Borne convaincue qu’il y a une transformation profonde à faire du système éducatif français pour permettre à chacun de révéler ses talents.
Estelle DJIGRI