Ce jour, pourrait être l’un des grands moments historique pour la cinquième (V) République française. Et pour cause, la mobilisation du personnel de l’Education nationale s’annonce rocambolesque pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire dans les établissements scolaires.
Cette décision intervient, après que le projet de loi instaurant le pass vaccinal déjà remanié une fois, ait été adopté hier soir sous l’aval du Sénat. Ainsi, le protocole sanitaire dans les écoles en une semaine, a changé trois fois de suite.
«Une pagaille indescriptible»
Pour la grande majorité des syndicats enseignants, le protocole sanitaire observé dans les écoles, collèges et lycées en raison de la pandémie du Coronavirus, tient lieu d’une «pagaille indescriptible». L’appel à une grève nationale pour le 13 janvier, lancé le 07 janvier par le premier syndicat du primaire : Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Ecoles et PEGC affilié à la FSU (SNUipp-FSU), a connu depuis hier une forte approbation de différents syndicats suite à l’adoption du projet de loi instaurant le pass vaccinal. Ces derniers, notamment la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) qui s’est joint à cette initiative a convié les parents à ne pas mettre leurs enfants à l’école toute la journée de ce 13 janvier afin de contester les différents protocoles sanitaires imposés par le ministère.
Ras-le-bol des enseignants, plusieurs écoles fermées
Les rues de Rennes comptaient au moins 3.000 manifestants, sans compter ceux des rues de Limoges, Montpellier, Caen, Lorient et Vannes, Cherbourg, Mans et bien d’autres. En termes de statistiques, le ministère de l’éducation annonce selon les premières estimations, 31,07% en grève soit 38,48% au premier degré et 23,73% dans le secondaire. Pour les syndicats par contre, les statistiques s’élèvent à 75% de grévistes à l’école et 62% dans les collèges et lycées.
Par ailleurs, affirme le Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Ecoles et PEGC affilié à la FSU (SNUipp-FSU), «il y aura beaucoup de slogans anti-Blanquer». Aussi, rapporte Guislaine David, porte-parole du SNUipp FSU «il y a une colère dans nos écoles qui est réelle et dont Jean-Michel Blanquer ne se rend pas forcément compte».
La «gestion sanitaire Blanquer» critiquée
Pour Éric Zemmour, candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle, «la grève des enseignants est légitime, le gouvernement fait n’importe quoi et pourrit la vie des enfants et des professeurs qui ne peuvent plus travailler dans des conditions correctes. […] Il faut vivre avec le virus. […] Il faut des mesures qui soient pérenne». Quant à Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de l’Autonomie qui dénonce la gestion de la crise sanitaire «quand on est dans un moment de crispation, il faut reprendre le dialogue. La stratégie est de laisser les écoles ouvertes, c’est une mesure sociale». Manuel Valls, ancien ministre français pour sa part, martèle : «je regrette qu’on ne mette pas en avant l’ouverture des écoles, ce qui a été une marque de la France : privilégier l’éducation de nos enfants. C’est dommage qu’on arrive à un tel mouvement et à cette colère, exaspération des parents et des enseignants».
Notons que cet après midi, Jean Castex, premier ministre va recevoir les syndicats des personnels de l’Éducation nationale.
Gloria ADJIVESSODE