Exécution du Plan Sectoriel de l’Education 2018-2030 : La CBO-EPT assure la veille citoyenne - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Exécution du Plan Sectoriel de l’Education 2018-2030 : La CBO-EPT assure la veille citoyenne

11 mins read

Les membres de la Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT) ont scruté les réalisations du gouvernement en matière d’éducation. C’est à la faveur de l’atelier annuel de suivi du Plan Sectoriel de l’Education (PSE) 2018-2030 qui les a tous réunis les mercredi 30 novembre et jeudi 1er décembre 2022 à l’hôtel Fifatin de Bohicon.

Revue des recommandations de 2021, communications, travaux en ateliers, débats. Ce sont les moments forts de la quatrième édition de l’atelier annuel de suivi du PSE 2018-2030. Initié par la CBO-EPT, cet atelier vise à assurer la veille citoyenne autour de la mise en œuvre des politiques nationales d’éducation, surtout en matière d’éducation de base. Après avoir rappelé les objectifs du Gouvernement en matière d’éducation, Pierre Hounkandji, directeur départemental des Enseignements maternel et primaire du Zou, a remercié la CBO-EPT pour l’initiative de l’atelier. « Nos réflexions doivent nous permettre d’orienter et d’aider les institutions, les responsables à divers niveaux, à prendre des décisions justes et équitables en faveur des enfants », a souhaité le directeur départemental.
S’inspirant du directeur du futur de l’éducation à l’UNESCO, Thomas Kossi Cakpo, président du Conseil d’Administration de la CBO-EPT a affirmé que « si nous ne faisons pas la promotion de l’éducation nous allons promouvoir la pauvreté ». Il a ainsi invité les participants à suivre minutieusement ce qui va se passer et va se dire.

Un aperçu des travaux

Pour entrer dans le vif du sujet, les participants ont passé au peigne fin les deux recommandations formulées l’an dernier à l’endroit du Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP). Il s’agit de la construction des infrastructures scolaires et sanitaires handi-sexo-spécifiques et de la relecture des statuts particuliers du personnel des enseignants du premier degré en vue de la création du corps des directeurs. Sur ces deux points, les débats ont permis aux participants de mieux cerner les goulots d’étranglements et d’avoir une meilleure compréhension des allocations budgétaires. Pour ce qui concerne l’analyse des réalisations de cette année, ils ont eu droit à deux communications. La première a porté sur le « Point de mise en œuvre du PSE » et la seconde est la « Présentation des indicateurs de performance par sous-secteur », présentées respectivement par Alassane Mora Andemi et Evrad Aubin Adahou, tous deux fonctionnaires au Secrétariat Technique Permanent du Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education (STP-PDDSE). Les travaux en groupe ont ensuite permis aux participants de réfléchir sur les forces et les faiblesses en matière d’accès, de maintien, d’éducation de base inclusive, d’égalité genre, de gouvernance et d’enseignement/apprentissage de qualité. Aux termes des échanges, de nombreuses recommandations ont été formulées. Elles concernent notamment la construction des infrastructures handi-sexo-spécifiques, le financement de l’alphabétisation, la disponibilité des indicateurs touchant aux personnes handicapées, l’ouverture de Educmaster aux artisans. Les participants n’ont pas manqué de donner leurs impressions aux termes des activités.

Impressions de quelques participants

Amour Kpotchémè, chef service planification, suivi et évaluation au MESTFP

«C’est une initiative formidable qui participe du suivi de l’exécution des interventions publiques. Cet atelier a l’air d’une revue que nous organisons au niveau sectoriel. Surtout les aspects qui ont consisté à faire le point de la mise en œuvre de certaines interventions clés. Mes impressions sont très bonnes. Je suis content de cet atelier et je recommande que les organisations non gouvernementales évoluent dans ce sens pour nous aider, nous qui sommes au niveau étatique, à mieux faire ce que nous avons prévu nous-mêmes de faire. Le fait de savoir qu’ils sont là et qu’ils vont nous interpeller à un moment donné sur ce que nous faisons nous emmène à suivre rigoureusement ce que nous faisons et à rendre compte. Il y a certaines recommandations qui ont été formulées par rapport à Educmaster que nous pensons remonter rapidement à l’autorité pour un meilleur pilotage de ce secteur».

Thomas Cossi Kakpo, PCA CBO-EPT

«Les participants ont apprécié l’effort qui a été fait pour que nous réfléchissions sur l’engagement que prend le gouvernement sur le PSE 2018-2030. Chaque année, on fait l’exercice pour corriger le tir et susciter du gouvernement le respect de ces engagements. Même les acteurs du gouvernement ont apprécié. Il y a eu une clarification des allocations du budget au niveau sous-sectoriel. Quand on dit que le budget du Primaire ou celui du Secondaire a augmenté, les éclairages techniques ont montré que s’il y a augmentation c’est à titre indicatif, mais réellement il y a déjà des destinations qui sont prévues. Au niveau des travailleurs, la situation est toujours la même. Quand on va au niveau central, on constate que le matériel roulant manque.

Laurette Soualy, Réseau des Acteurs de Développement de l’Education au Bénin (RADEB)

«Mes impressions sont très bonnes. Nous avons fait le même exercice l’année passée et nous avons vu qu’il y a eu beaucoup d’avancées par rapport à maintenant. Beaucoup d’initiatives ont été prises par le gouvernement et il y a eu beaucoup d’améliorations. Il est quand même très bien qu’on fasse un bilan pour voir les avancées et les points perfectibles sur lesquels on pourrait faire des recommandations pour leur amélioration.

Sylvain Aloubani, coordonnateur de projet PRO-RePEM

«Mes impressions sont bonnes. Je retiens qu’il y a des efforts qui sont faits mais beaucoup reste à faire. Par exemple, les indicateurs ne ressortent pas tout ce qui concerne l’inclusion. C’est comme si l’État béninois ne travaillait pas dans ce domaine alors que c’est l’une de ses priorités. De même, il n’y a pas d’indicateurs sur l’alphabétisation. Nous avons constaté que le sous-secteur de l’alphabétisation a été noyé dans l’enseignement secondaire. C’est vrai qu’il y a une direction qui s’en occupe mais on constate qu’en matière d’allocation budgétaire, le montant n’est pas suffisant pour promouvoir l’alphabétisation dans notre pays.

Nassirou Domingo, Président de la Fédération des Associations des Personnes Handicapées du Bénin

«Mes impressions sont mitigées dans la mesure où le gouvernement fait beaucoup d’efforts mais la question de l’inclusion des personnes handicapées n’est pas encore prise en compte. Du moins, les analyses ne démontrent pas si les personnes handicapées sont incluses dans le système éducatif. Cela dit, nous sommes sur la bonne voie dans la mesure où, il y a cinq voire dix ans, on n’invite pas les personnes handicapées à venir parler de leurs besoins dans des ateliers pareils. Si aujourd’hui nous sommes là, c’est parce qu’on veut aussi tenir compte de nos avis, de nos points de vue et de nos besoins. Nous avons recommandé que dans les politiques et les programmes, les gens puissent tenir compte des besoins des personnes handicapées et avoir leurs avis avant la mise en place des politiques en matière d’éducation, car l’éducation permet à la personne handicapée de s’autonomiser.

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Les plus récents

error: Vous n'avez pas le droit de copier ce contenu !