C’est la période des examens de fin d’année scolaire 2019-2020. Tandis que les écoliers subissent déjà les épreuves du CEP depuis hier 06 juillet, les plus âgés se préparent à affronter le BEPC et le Bac respectivement les 13 et 20 juillet 2020. Pour contribuer à l’obtention de fort taux de réussite au terme de ces examens, certains acteurs sanitaires mettent à la disposition de parents d’élèves et apprenants, des conseils pratiques pour le bien-être physique, psychologique et sanitaire des candidats pendant ces quelques jours de composition.
Les jours s’égrainent peu à peu, conduisant ainsi aux dates retenues pour les examens de fin d’année. Acteurs au niveau gouvernemental, parents d’élèves et candidats, chacun y met du sien pour que l’organisation de ces examens soit une réussite afin que les candidats puissent composer dans de bonnes conditions. Outre la fidélité aux notions reçues dans le traitement des épreuves soumises à l’appréciation des candidats, la réussite à un examen demande également une préparation psychologique et sanitaire. Du moins, c’est ce qu’il convient de retenir des propos de quelques acteurs de la santé rencontrés. De la psychologue clinicienne, passant par l’assistante sociale, experte en protection de l’enfant pour atterrir sur le médecin généraliste, tous s’accordent sur le fait qu’il est primordial qu’un travail de préparation soit fait aussi bien sur le plan sanitaire, nutritionniste que sur le plan psychologique pour permettre aux candidats d’être en pleine forme durant les trois jours de compositions. « Il est vrai qu’il faut avoir une bonne alimentation en tout temps pour être en bonne santé et se sentir en pleine forme psychologiquement et mentalement. Cependant, les périodes d’examens impliquent davantage de nutriments pour l’organisme », lance Valérie Idossou, assistante sociale, qui enfile pour l’occasion, son manteau de nutritionniste pour montrer l’importance d’une bonne alimentation. A l’en croire, l’organisme est assez demandeur au moment des examens. Elle explique que pendant la période des examens, ce sont les neurones du cerveau qui sont très sollicitées, ce qui exige d’avoir une alimentation variée et équilibrée. « Le cerveau a besoin d’une variété de substances pour fonctionner : des vitamines, des minéraux, des acides aminés, des acides gras essentiels », a-t-elle renseigné. Se référant à son domaine, la psychologue-clinicienne, Faridath Ibrahim Ahossi, informe qu’un bon accompagnement psychologique des candidats est nécessaire et devrait déjà commencer depuis le début de la rentrée scolaire. Si cela n’a pas été le cas depuis le début de l’année, cette période est la mieux indiquée, à son avis. « À cette veille des examens, l’accompagnement psychologique des candidats est important et nécessaire pour la gestion du stress des derniers jours d’examen afin d’éliminer les impacts de ce dernier (stress) sur le résultat des candidats », a-t-elle prévenu. Mais comment cet accompagnement pourra-t-il être fait ? La spécialiste ne manque pas de réponses.
De l’accompagnement psychologique des candidats en cette veille des examens
Tout comme le psychologue, le parent d’élèves peut tout autant préparer son enfant à être psychologiquement apte à affronter les épreuves des examens. C’est d’ailleurs pour ce fait que Faridath Ibrahim Ahossi estime qu’à l’heure actuelle, les parents doivent déjà revoir leur comportement pour le bien des candidats. « Les parents doivent être plus disponibles pour les candidats. Ils doivent être à leur soin, à leur écoute pour répondre aux différentes préoccupations et booster leur moral. Ils doivent revoir le planning et le suivi régulier de ces derniers, les observer plus pour repérer les non-dits et surtout les conseiller et les sensibiliser sur les aptitudes à avoir pour mieux affronter les épreuves », suggère-t-elle aux parents. Par ailleurs, elle conseille aux parents dont les enfants sont candidats aux divers examens de les entourer d’affection morale, physique, matérielle et spirituelle. « Il faudra éviter les situations émotionnelles fortes, faire taire les reproches pour le moment, garder un climat de confiance, passer un peu de temps avec eux pour les déstresser, satisfaire les petits besoins nécessaire pour les examens », recommande-t-elle aux parents sans oublier la prière qui vient couronner le tout. L’absence d’une préparation psychologique pourrait bien évidemment créer des dégâts pour les candidats. La psychologue clinicienne dira que la peur, l’anxiété, le manque de concentration, le manque de confiance en soi, voire les soucis de santé physique sont autant de conséquences que pourrait engendrer le défaut de préparation psychologique. En dehors de la santé psychologique de l’enfant, le soin à l’alimentation doit également préoccuper les parents en cette période.
Quid de la santé alimentaire du candidat ?
Il est d’une importance capitale que les parents revoient l’alimentation de leur progéniture en cette période caractérisée par les examens de fin d’année. C’est ce qu’affirme l’assistante sociale Valérie Idossou qui soutient au passage que les candidats doivent consommer des aliments équilibrés et variés, riches en glucides, lipides et protides. Comme mets pour les candidats, Valérie Idossou propose : les aliments qui contiennent du sucre mais pas beaucoup comme le riz, les pâtes alimentaires. Ces aliments riches en glucide, à l’en croire, aident à produire une hormone qui baisse le taux de stress dans l’organisme. De même, les légumineuses comme le haricot blanc ou rouge sont conseillées. Les fruits comme l’orange, la banane, le pamplemousse contiennent de la vitamine C qui fortifie et de la vitamine B utile pour calmer l’angoisse. « Ces vitamines jouent un rôle essentiel dans la transmission nerveuse et permettent de maintenir un bon niveau de performance nerveuse », a-t-elle expliqué. En ce qui concerne les desserts et collations, elle suggère aux candidats de choisir ce qu’ils aiment manger, car, le plaisir produit des substances qui calment aussi l’angoisse. Boire beaucoup d’eau, éviter les repas trop lourd le soir, boire souvent le matin ou au couché de la tisane faite à base des feuilles de moringa, de kinkéliba pour renforcer l’immunité, se déparasiter et faire un test de paludisme à l’approche des examens. Ce sont autant de précautions à prendre de l’avis de Valérie Idossou, car, prévient-elle, « un candidat fragilisé sur le plan alimentaire avant les examens est un candidat à risque, il devra fournir beaucoup d’efforts pendant les examens. Parfois, il peut tomber malade au cours des examens ou juste après ». Etre psychologiquement et nutritionnellement apte à affronter les épreuves ne saurait permettre aux candidats de tirer leur épingle du jeu si ces derniers n’ont pas un physique, un corps sain. Il n’est plus un secret pour personne que depuis toujours, la période des examens de fin d’année coïncide avec la saison des pluies. Selon le Dr Sènami Adovoekpe Sègla, cette saison pluvieuse s’accompagne souvent d’une recrudescence de pathologies qu’il convient de traiter dans le rang des candidats avant le jour ultime.
Nécessité de la prévention de certaines maladies chez les candidats
Le paludisme, les maladies diarrhéiques, les crises vaso-occlusives chez certains enfants notamment les drépanocytaires, sont autant de maladies pour lesquelles des dispositions doivent être prises avant les dates retenues pour les examens. Cependant, de l’avis du Dr Sènami Adovoekpe Sègla, en dehors de ces maladies liées à la saison des pluies, l’approche des examens peut créer d’autres maladies. « L’approche des examens est souvent source d’anxiété intense chez les candidats. Si cette anxiété est excessive, elle peut créer chez les enfants, de la fatigue importante, l’oubli des notions de cours ou même des malaises telles que les maux de tête, les maux de ventre et bien d’autres encore », a-t-elle diagnostiqué. Pour ce fait, elle conseille entre autres « d’éviter la piqûre des moustiques en dormant régulièrement sous une moustiquaire imprégnée, de tenir l’environnement et le lieu d’habitation propres, de bien couvrir les aliments et se laver les mains à l’eau et au savon avant de manger, de se protéger du froid en portant des bonnets, des pull-over et des chaussettes, avoir une alimentation équilibrée sans trop de sucre ni trop de sel. Par ailleurs, elle indique 08 heures de sommeil de nuit aux candidats. Tout en appuyant sa collègue, Valérie Idossou indique que l’heure n’est plus aux veillées. Par conséquent, elle conseille aux candidats d’éviter toute sorte d’excitants comme le café, l’alcool et certains médicaments.
Estelle DJIGRI