Évaluation PASEC 2019 : 66,6% des écoles primaires béninoises déclarées non performantes - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde
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Évaluation PASEC 2019 : 66,6% des écoles primaires béninoises déclarées non performantes

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Après avoir présenté les résultats des apprenants et des enseignants en mathématiques et en français, cette cinquième et dernière parution de notre thématisation mensuelle sur l’évaluation PASEC 2019 fait un clin d’oeil à l’évaluation des écoles primaires. C’est aussi l’occasion de faire le point des principales recommandations des experts du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la Confemen (PASEC).

«66,6% des écoles primaires béninoises sont catégorisées comme non performantes. En effet, en plus du problème de qualité de ces écoles, il existe des inégalités dont l’ampleur n’est pas la même d’une école à une autre. 18,9% des écoles primaires béninoises ont atteint des performances moyennes car situées sur les niveaux de qualité les plus élevés et les niveaux d’équité les plus faibles. 14,5% des écoles primaires sont dans la catégorie des écoles performantes, car appartenant à la fois aux deux niveaux les plus élevés des deux indicateurs. » Telles sont les trois principales conclusions de l’évaluation PASEC 2019 pour le compte des écoles du Bénin. Dans ce pan de l’évaluation globale, il s’agissait de mesurer la performance des écoles primaires du Bénin. Dans une école dite performante, selon le rapport, les élèves acquièrent ce qui est attendu d’eux comme compétence à chaque niveau d’études et en font preuve dans toutes situations/problèmes. Pour entrer plus dans les détails, les experts définissent comme non performante l’école dont le niveau de qualité est faible (niveaux 1 et 2 sur l’indicateur Qualité) quel que soit le niveau d’équité atteint (niveaux 1 à 4 sur l’indicateur d’équité). Ensuite, l’école est moyennement performante lorsque le niveau de sa qualité est acceptable (niveaux 3 et 4 sur l’indicateur Qualité) et appartient aux niveaux 1 et 2 de l’indicateur d’équité, ce qui explique qu’elle rencontre des difficultés à atteindre les niveaux désirables d’équité. S’agissant de la performance, une école est classée dans cette catégorie lorsqu’elle est située à la fois dans les niveaux 3 ou 4 des deux indicateurs. Ce niveau est l’objectif visé pour l’atteinte de l’ODD4. La synthèse des conclusions se trouve dans le tableau ci-dessous.


Cette analyse de la performance s’est appuyée sur deux indicateurs individuels construits sur des échelles de performances, qui mesurent respectivement le niveau de performance (indicateur de qualité) et le niveau d’équité (indicateur d’équité) des écoles. Ils ont permis de construire l’Indice de Qualité-Equité (IQE) représentant une échelle combinée du niveau de qualité et d’équité dans l’école. Il résulte des statistiques de ces deux indicateurs, comme l’indique le rapport, que « deux tiers des écoles primaires du Bénin sont dans les niveaux les plus faibles de la qualité (Niveaux 1 et 2 de l’échelle). Le reste des écoles appartient aux niveaux les plus élevés de l’indicateur de qualité (niveaux 3 et 4). 56,2% des écoles primaires béninoises ne sont pas équitables en termes d’apprentissage des élèves (niveaux 1 et 2). Le reste, soit 43,8% sont en revanche beaucoup plus équitables (niveaux 3 et 4). Le graphique ci-dessous illustre les performances des écoles primaires du niveau 1, en bas, vers le niveau 4, en haut.
Les facteurs plus significativement associés à la performance des écoles enquêtées sont entre autres : le sexe du chef d’établissement ou de l’enseignant, l’expérience du chef d’établissement, les
infrastructures de l’école, le climat scolaire, les qualifications académiques et professionnelles de
l’enseignant, l’équipement des classes, l’absentéisme de l’enseignant.
Sur ce plan, afin de corriger le tir, les experts font les recommandations suivantes : améliorer le niveau de dotation des écoles tout en opérant une discrimination positive en faveur des écoles les moins dotées ; améliorer le niveau d’équipement des classes ; promouvoir l’implication de la communauté locale dans la gestion des écoles ; favoriser un bon climat scolaire à travers des formations et sensibilisations du personnel des écoles et, décourager l’absentéisme des enseignants qui affecte le temps scolaire et in-fine la performance des écoles.

Quelques recommandations pour la politique éducative

Pour un système éducatif plus en phase avec les défis de l’éducation et du développement national, les experts du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la Confemen (PASEC) ont fait de nombreuses recommandations. Nous revenons ici sur celles portant sur les enseignants, les apprenants, les parents d’élèves et l’évaluation des apprentissages.
Concernant l’enseignement maternel, la piste de réflexion retenue est de rendre obligatoire l’enseignement maternel et assurer son extension progressive suivant le mode communautaire, et ce, en conformité avec la nouvelle architecture éducative. Les experts proposent aussi de définir une approche holistique de prise en compte de l’option politique pour la promotion des filières scientifiques dans l’éducation au Bénin avec des mesures spécifiques visant à améliorer les performances des élèves en mathématiques depuis leur entrée à l’école. Pour le maintien des apprenants à l’école, ils souhaitent l’extension accélérée du Programme National d’Alimentation Scolaire Intégrée (PNASI).


Plusieurs recommandations ont été faites du côté des enseignants. Il s’agit d’abord d’entreprendre des actions ciblées de formation spécifiques à l’intention des enseignants pour le renforcement de leurs connaissances et compétences en compréhension de l’écrit et en mathématiques. Ensuite, de réaliser une étude approfondie des facteurs justifiant le faible niveau de connaissances et compétences des enseignants du primaire en mathématiques et en didactique des mathématiques dans des départements du Bénin. De plus, d’entreprendre des mesures correctives des programmes de formations initiales et en cours d’emploi des enseignants, pour une meilleure prise en compte de la géométrie, du repérage dans l’espace et la mesure. Par ailleurs, de réaliser une étude sur les modalités de collaboration entre les écoles de formation des enseignants et les départements spécialisés des universités. Enfin, de développer et de mettre en œuvre un plan d’action pluriannuel de « Formation pédagogique » en faveur des enseignants.
Les parents des apprenants n’ont pas été occultés par les experts. Ces derniers proposent de mettre en œuvre un programme pluriannuel d’alphabétisation et d’éducation des adultes afin d’élever le niveau d’instruction des parents, nécessaire pour renforcer le soutien scolaire des enfants à des fins d’amélioration des performances du système. Une autre piste de réflexion a aussi porté sur la nécessité de réaliser une étude du système actuel des évaluations formatives et certificatives des apprentissages en vue de voir les améliorations possibles.

La Rédaction

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