Pour avoir interdit l’accès d’une école à un mineur de 8ans, l’Espagne a été condamné, lundi 14 juin dernier, par le Comité des Nations unies sur les droits de l’enfant. Motif de cette condamnation, la violation du droit à l’éducation du petit marocain né en 2013, lui faisant perdre ainsi près de deux ans d’éducation formelle.
En effet, les autorités locales de Melilla, où l’enfant est né, se sont opposées à son inscription à l’école. Face à ce refus, sa mère n’a eu d’autre choix que de saisir le comité onusien en mars 2020. Bien que la situation ait connu un dénouement en mars 2021, soit un an plus tard, l’Espagne n’a pas échappé à la condamnation. Et pour cause, « l’admission du garçon est arrivée trop tard et ne répare pas complètement les dommages causés par son absence prolongée de l’école », a déclaré ce lundi 14 juin, Luis Pedernera, membre du comité onusien. Il fait remarquer que « l’enfant aurait pu apprendre dans une salle de classe et nouer des amitiés avec d’autres garçons et filles de son âge, même s’il n’a pas la nationalité espagnole ».
Le comité attend de l’Espagne, une compensation adéquate à l’enfant. Aussi, souhaite-il que l’Espagne prenne des mesures proactives afin que le petit garçon puisse rattraper le retard dans ses connaissances pédagogiques. Comme lui, six autres mineurs ont aussi été admis à l’école, mais plus de 150 enfants sans permis de séjour légal à Melilla sont toujours exclus de l’école publique. A ce propos, l’Espagne est invité à veiller à ce que les autorités administratives et judiciaires locales prennent des mesures « efficaces et rapides » pour confirmer la résidence des mineurs afin de les admettre sans délai dans les écoles.
Estelle DJIGRI