Venus des quatre (04) coins du pays, les militants du Syndicat National des Enseignants des Ecoles Maternelles du Bénin (SYNAEM-Bénin) ont rejoint la Bourse du travail, à Cotonou, dans le cadre d’un atelier de formation. Organisé du 14 au 16 avril 2022, cet atelier a porté sur l’éducation aux changements climatiques. La rencontre de 72 heures a été l’occasion pour les militants du principal syndicat de l’enseignement maternel au Bénin, de s’approprier ce concept ainsi que de saisir les enjeux de l’urgence d’insérer l’éducation aux changements climatiques dans les curricula de formation à la Maternelle.
Communications, travaux en groupes, restitution en plénière et formulation de recommandations. Ce sont les moments forts qui ont marqué les trois (03) jours de réflexion de la cinquantaine d’enseignants de la Maternelle, membres du SYNAEM-Bénin à la Bourse du travail. La première autorité de l’enseignement maternel du département du Littoral a apporté son soutien à cette initiative qui sort de l’ordinaire, en plus d’être portée par une organisation syndicale. « Pour cet atelier de formation sur les changements climatiques, nous vous exhortons, à être attentifs pour recevoir les notions nécessaires pour votre propre formation et pour l’insertion de cette formation dans l’éducation de nos bouts de chou et pour l’influence que vous pourrez exercer sur vos autres collègues », a invité Martin Luther Adéromou, directeur départemental des Enseignements Maternel et Primaire du Littoral. Comme lui, Bonaventure Ahitchémè, secrétaire général adjoint de l’Union National des Syndicats des Travailleurs du Bénin (UNSTB), a salué la créativité des responsables du SYNAEM-Bénin. A l’en croire, le leader de ce syndicat de la Maternelle a touché du doigt une thématique importante pour le présent et le futur du monde. Il a ainsi reconnu l’engagement de toute l’équipe dirigeante du SYNAEM-Bénin qui ne ménage aucun effort pour renforcer les capacités de ses militants. Tout en remerciant les autorités pour leur présence, Gaétan Elvis Kponoukon, secrétaire général du SYNAEM-Bénin, a fait savoir que cette session de formations répond à l’urgence climatique actuelle. En effet, estime le leader syndical, « il nous reste peu de temps pour inverser la tendance actuelle et maintenir l’augmentation de la température au-dessous de 1,5°C ». Cette session de formations fait aussi suite à l’appel lancé par l’International de l’Education. Avant de finir, Gaétan Elvis Kponoukon n’a pas manqué de remercier la Fédération Canadienne des Enseignants et Enseignantes – Canadian Teachers Federation pour son appui financier pour l’organisation de cette session de formations. Cette phase d’allocution a vite laissé place aux travaux proprement dits.
Un aperçu des travaux
« Insérer dans l’emploi du temps l’éducation aux changements climatiques, élaborer un projet portant sur l’éducation aux changements climatiques à l’école maternelle, élargir la journée de l’arbre aux écoles maternelles, doter les écoles maternelles de poubelles homologuées et de jouets adaptés à la lutte contre les changements climatiques, aider les écoles maternelles dans la création d’espaces verts, etc. » Ce sont quelques recommandations de cet atelier de formations. Pour en arriver là, les participants ont focalisé leur attention sur diverses communications, mobilisé leurs réflexions dans des travaux en groupes et harmonisé leurs points de vue au cours des séances plénières. Ces communications ont, entre autres, porté sur : les impacts des changements climatiques : analyse du rapport GIEC 2022, l’éducation aux changements climatiques, la théorie du changement du SYNAEM-BENIN pour l’éducation aux changements climatiques, les outils de plaidoyer pour l’éducation aux changements climatiques, les bonnes pratiques pédagogiques pour l’éducation aux changements climatiques à l’école maternelle. Ils ont aussi échangé sur la conception de jeux et jouets éducatifs adaptés à l’éducation aux changements climatiques. Animés, riches et participatifs, les travaux ont été l’occasion pour la cinquantaine de participants de partager leurs connaissances et expériences, puis de s’approprier réellement les enjeux climatiques à partir de leur vécu quotidien. A la sortie de cet enrichissant moment de partages, ils n’ont pas manqué de donner leurs impressions.
Impressions de quelques participants
Dr Sylvain Djibou, Communicateur en éducation aux changements climatiques
«Les enseignants avec lesquels nous avons partagé ces connaissances aujourd’hui sont déjà bien outillés, bien aguerris pour transmettre à leurs apprenants ces connaissances sur comment il faut consommer les biens, sur comment il faut produire les biens. Quand nous prenons par exemple les transports en commun, on peut inculquer cela déjà aux enfants pour leur permettre de sensibiliser leurs parents. Pour mieux permettre à ces valeurs transmises d’impacter une grande masse, nous avons demandé à ces enseignants de commencer à organiser des séances avec les parents de ces apprenants.»
Gaétan Elvis Kponoukon, SG SYNAEM-Bénin
«Mes impressions sont extrêmement bonnes parce que les enseignants ont participé activement aux différents travaux en atelier. Les travaux ont été animés par des spécialistes en climatologie, des professeurs d’université, des cadres du système éducatif qui ont apporté leur contribution, leur expertise à nos militants. Nos militants sont actuellement aguerris sur les enjeux aux changements climatiques. Une recommandation a été même formulée à l’endroit des autorités. Les perspectives, c’est que nous devons continuer la mobilisation parce que la question liée aux changements climatiques est extrêmement importante. Il va falloir engager une grande mobilisation des enseignants des écoles maternelles car, si les enseignants sont vraiment engagés, les enfants seront mieux éduqués et notre planète sera plus viable et fiable.
Marlyse Ahodecon, directrice d’école maternelle à Houèto
«Mes impressions sont très bonnes. Le contenu a été très bon. Je pense que c’est à notre actif. En trois (03) jours de formations, plusieurs thématiques ont été étudiées. Je crois que l’objectif est atteint. Nous sommes outillés pour barrer un peu la route aux changements climatiques et amener les tout-petits ainsi que les parents d’élèves à respecter un certain train de vie pour mieux vivre et garantir une vie meilleure à la génération future. Au cours des trois jours, nous avons eu à faire beaucoup de jeux et des chants. Nous avons recensés des activités et des sketchs. A travers toutes ces stratégies, à coup sûr le message va passer.
Emile Quenum, chef service volet pédagogique à la Direction de l’Enseignement Maternel
«Nous avons pris connaissance de l’agenda et également des contenus qui ont été développés au cours des trois jours. Nous allons en parler à la directrice de l’Enseignement Maternel et chercher des partenaires techniques pour toujours accompagner SYNAEM-Bénin dans ce qu’il fait déjà. Ce sont des thématiques que j’ai beaucoup aimées.
Prudence Sènakpon Blochaou, instituteur à Cotonou littoral
«Mes impressions sont bonnes, car le thème débattu aujourd’hui parle notamment du changement climatique. Ce thème vient à point nommé d’autant plus qu’il situe les responsabilités des acteurs que nous sommes au niveau du système éducatif. J’ai retenu qu’en tant qu’instituteur j’ai un mot à dire, une part de responsabilité dans l’encadrement des enfants par rapport à leur mode de vie, à leurs comportements face aux changements climatiques. Une fois dans nos murs, nous préconisons un changement de comportement que nous allons transmettre aux enfants à travers nos enseignements, des sketchs, des affiches, des publicités. Une fois aguerris ces jeunes âmes vont transmettre l’information à leurs parents. »