Diplôme sans incidence sur la poursuite d’études, régulièrement rénové et qui ne satisfait personne… des questions se posent sur l’intérêt de cet examen, qui commence aujourd’hui.
A quoi sert le diplôme national du brevet (DNB) ? La réponse, chez ses détracteurs, est cinglante : « A rien. » Cet examen, que passent tous les élèves de 3e (générale et professionnelle) les lundi 1er et mardi 2 juillet, après le report de l’épreuve en raison de la canicule, a par ailleurs un coût : 4 euros par élève en 2017, soit environ 3,5 millions d’euros pour 850 000 candidats.
Le brevet, de fait, n’est pas un passeport pour le lycée. Il est tout à fait possible d’être admis en 2de sans l’avoir obtenu. Pour la session 2019, cette logique a été particulièrement visible : les épreuves prévues les 27 et 28 juin ont été déplacées… mais pas l’annonce des admissions au lycée, traditionnellement remises aux élèves à l’issue de la dernière épreuve. Les collégiens connaissent donc déjà, à l’heure où s’ouvre l’épreuve de français lundi matin, l’établissement dans lequel ils iront en septembre.
Nombreuses réformes
Depuis longtemps déjà, le DNB, anciennement appelé brevet des collèges (après s’être appelé BEPC), peine à trouver sa place et a été réformé à de nombreuses reprises.
En 2005, alors qu’est créée la notion de « socle commun des connaissances et des compétences », le brevet – déjà basé sur une part de contrôle continu et un examen final – devient l’occasion de faire un premier bilan des compétences des élèves, par le biais d’un « livret de compétences ». Mais les épreuves terminales sont maintenues. De l’avis des observateurs de l’époque, le DNB devient alors une « usine à gaz ».
Simplifié depuis, le brevet a connu de nombreux autres changements : l’introduction de l’oral d’histoire de l’art en 2010, le passage de trois à cinq épreuves en 2017, le rééquilibrage de la part de l’examen final en 2018.
Il est saisissant, quand on observe la publication des admissibles à l’agrégation, de constater qu’il y a eu cette année un seul admissible pour toute l’académie de Marseille, une seule pour toute l’académie de Rennes, en comparaison d’une quasi centaine pour l’Académie de Paris. Quant aux épreuves elles-mêmes, elles exigent de faire semblant de réfléchir et de faire semblant de connaître les auteurs – mais de le faire avec les manières.
Source : lemonde.fr