Difficulté de la pratique du conte dans les écoles : Des initiatives menées pour sauver les meubles - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Difficulté de la pratique du conte dans les écoles : Des initiatives menées pour sauver les meubles

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Face aux difficultés des enseignants à pouvoir dire le conte aux apprenants, certains professionnels des arts et de la culture viennent à la rescousse avec des initiatives. Cette troisième parution de notre dossier consacré à l’état des lieux du conte en milieu scolaire fait le point sur ces initiatives.

La simplicité de l’architecture de ce bâtiment ne présage pas de l’intensité des activités culturelles menées au sein de ce centre. Il faut franchir l’entrée pour se rendre à l’évidence que le centre d’excellence « Adjrou Houé », accueille en formation des enfants, jeunes et adultes nourrissant une passion pour les arts et la culture. Sous le soleil couchant du mercredi 30 mars 2022, la scène de la paillote du centre est occupée par une vingtaine de jeunes réunis en cercle autour de l’encadreur. C’est une séance de débriefing à la sortie d’une résidence artistique. L’espace public de la paillote, quant à lui, est occupé par une trentaine d’enfants et adolescents qui sont en pleine activité avec des livres en main. La règle de conduite dans ce centre, situé à Agonmin, une localité de l’arrondissement d’Akassato dans la commune d’Abomey-Calavi, pour tous les enfants, c’est le passage obligatoire à la bibliothèque avant l’exercice de toute activité culturelle. « Du lundi au dimanche, le centre est ouvert aux enfants qui viennent lire à la bibliothèque. Certains parents viennent prendre des formations spécifiques de 10 heures à 12 heures pour leurs enfants, quand ils finissent les cours. De façon classique, les mercredis, nous faisons la lecture avec les enfants », confie Fidèle Anato alias le Baobab, drapé de son tissu «guipure» de couleur blanche avec une serviette au cou, pour renseigner sur quelques activités menées dans son centre. Comme son nom l’indique, le centre d’excellence « Adjrou Houé », maison du conte, est avant tout un centre de formation à la pratique du conte. Provenant de différentes écoles et concessions de la localité, les enfants sont formés à dire le conte. « Tous les samedis, les enfants conteurs viennent travailler. Les enfants qui ont acquis un certain nombre d’années d’expérience dans la pratique forment leurs pairs plus jeunes. Les enfants disent des contes au public lors d’une activité, de façon festive. Nous primons à l’occasion, le meilleur conteur en langue, le meilleur conteur en français, la meilleure conteuse en langue et le meilleur espoir conteur », dira l’artiste polyvalent Fidèle Anato.

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Le conte à la rencontre des apprenants dans les écoles

Missigbèto Christian Serge Djossa est un artiste-conteur qui fait, depuis six (06) ans, son expérience dans la pratique du conte dans les écoles du département de l’Ouémé. Educ’Action est allé à la rencontre du directeur artistique de l’association Passion Culture Art (PCA). Nous sommes à Porto-Novo, la capitale politique du Bénin dont plusieurs écoles ont bénéficié du programme « A l’école de nos cultures. ». Parti du constat que la pratique du conte n’est pas souvent une réalité dans les écoles, l’association « Passion Culture Art » a décidé d’intervenir. Le mode opératoire pour l’association est la descente dans des écoles pour la pratique du conte. Les enfants sont réunis, sous un arbre, dans la cour de l’école en soirée et le conte leur est dit. « Quand on vient dans une école, ce n’est pas pour donner le spectacle et partir. On explique le conte, sa fonction, on sensibilise les enfants. Nous parlons des personnages et on tire ensemble des leçons. L’idée, c’est que les enseignants prennent la relève avec le temps. Il vaut mieux donner les techniques de diction de conte à ces enseignants afin qu’ils puissent travailler avec les enfants », a expliqué Missigbèto Christian Serge Djossa . Dans les écoles, poursuit-il, nos enfants aiment bien les contes, mais il n’y avait personne pour le leur raconter. « Dans les communes de Porto-Novo, Adjarra, Avrankou, Sème-Podji, Akpromissérété, le conte bat son plein », martèle-t-il, pour mettre en lumière l’état des lieux de la pratique du conte dans les écoles sillonnées par le PCA dans le département de l’Ouémé.

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Edouard KATCHIKPE

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