Dieu n’échoue jamais - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Dieu n’échoue jamais

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Il y a des moments où on se sent rempli d’admiration pour des personnes que vous n’attendiez pas à certains niveaux. Dans un contexte où chacun, comme dirait l’autre, se cherche et ne se trouve pas encore, il y a un homme pétri de talents et d’intelligence qui a répondu à mes innombrables sollicitations médiatiques par une seule expression qui m’a rasséréné.
En ces moments délicats, on a beaucoup écouté, entendu un peu partout sans pour autant trouver la juste solution; alors, je me suis tourné vers un intellectuel pour avoir son avis et sa seule réponse a été donc «Dieu n’échoue jamais». Je me suis senti rassuré par cette foi ou encore cette sérénité pour l’avenir de notre pays. Le plus curieux, c’est en un moment où toutes les chapelles religieuses et surtout celle laissée par le prélat de qualité qui a conduit l’avènement de la démocratie, ratiocine sans avoir le courage d’aller à l’essentiel.
Comment comprendre cette phrase «hommes de foi ou autres de peu de foi voire cynique de classe exceptionnelle». Nous qui croyions en Dieu et non pas à ceux qui, du haut de leurs compromissions et conforts, se disent ses mandants, n’avions pas besoin qu’on puisse le développer. Nous allons donc l’expliquer rationnellement.
Henri Irenée MARROU, historien français, définissait l’histoire comme «La connaissance du passé humain». En cela, elle est une science qui éclaire le présent. Je sais que vous connaissez l’autre définition vulgaire qui la traduit comme «Le récit des évènements passés». Il s’agit de vous prouver, dans ces temps troublés, que l’histoire n’est pas du tout une description, ni l’expression d’un ensemble d’évènements anecdotiques et superfétatoires. Nous ne faisons pas l’histoire. Nous y participons et elle nous fait. En ce sens, elle n’est pas la compilation de quelques scènes drôles ou dramatiques. Elle participe toujours dans le temps et l’espace à un ensemble de nécessités qui se répètent, influent et changent le cours d’une civilisation. Il appartient donc aux spécialistes de l’étudier et d’en tirer les éléments qui non seulement ont déterminé le passé et partant vont fonder le présent et construire l’avenir.
Il faut souligner notamment que la caractéristique de cette science est d’être dialectique c’est-à-dire qu’elle n’est surtout pas linéaire car elle connaît des hauts et des bas ; c’est pourquoi vous voyez des civilisations qui naissent, qui atteignent leur apogée et qui meurent et avec beaucoup de périodes contrastées.
Lorsqu’on se réfère à notre histoire, qui somme toute, est récente, on pourrait en discuter. Nous avions connu plusieurs situations de soubresauts suivies d’accalmie, voire de paix sociopolitique véritable et quelques relents de quasi paix économique où le peuple mangeait quand même à sa faim sans se soucier d’indicateurs macroéconomiques claironnés à grand renfort médiatique pour justifier le vide criard du panier de la ménagère. La nécessité de l’histoire nous amène aujourd’hui, après une période d’évolution ou d’accalmie, à une autre (situation) plus difficile socio politiquement. Ce n’est qu’une étape au regard des hommes et des circonstances actuelles sans oublier le contexte de la mondialisation.
Je rappelle que nous ne faisons pas l’histoire ; c’est l’histoire qui nous fait, qui oriente nos petites ou grandes ambitions pour conduire vers le type de société que nous souhaitons construire au regard de nos véritables compétences. Ainsi, par exemple, depuis la Conférence nationale, est-ce que nous avions connu une nouvelle génération d’Hommes ? Pas vraiment. Quelques têtes sont parties, mais ce sont toujours les mêmes qui sont dans les arcanes du pouvoir ou qui font la société morale et religieuse depuis la Conférence et qui participent au jeu des chaises musicales. De même, il n’y a pas de générations spontanées; il y a juste des hommes qui, quelles que soient leurs qualités ou leurs disqualités, s’affrontent avec les ingrédients qui font l’être humain, c’est-à-dire l’être fini, imparfait : la foi, le cynisme, les complexes divers, la soif du pouvoir. C’est pourquoi, à un certain moment, il se peut que nous évoluions ou échouions mais, la rigoureuse et nécessaire marche de l’histoire nous conduira vers des horizons nouveaux et tout ceci passera et laissera place à l’histoire, sinon tout simplement à celui qui la fait : Dieu.

Maoudi Comlanvi JOHNSON, Planificateur de l’Education, Sociologue, Philosophe

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